Aller au contenu

Forêt du Gâvre

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 10 juin 2022 à 12:56 et modifiée en dernier par 92.184.117.1 (discuter). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Forêt du Gâvre
Image illustrative de l’article Forêt du Gâvre
Sous-bois de la forêt du Gâvre
Localisation
Coordonnées 47° 31′ 00″ nord, 1° 48′ 00″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région Pays de la Loire
Département Loire-Atlantique
Géographie
Superficie 4 460 ha
Altitude
 · Maximale
 · Minimale
31 m
60 m
25 m
Compléments
Statut Forêt domaniale
Essences Chêne, hêtre, charme, pin, bouleau
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Forêt du Gâvre
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Forêt du Gâvre
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Forêt du Gâvre

La Forêt du Gâvre est, avec une superficie de 4 460 hectares, la plus grande forêt domaniale de Loire-Atlantique.

Localisation

La forêt, située à 40 km au nord-ouest de Nantes, couvre plus de 80 % de la superficie de la commune du Gâvre et une petite portion dépend également de la commune de Plessé. Son extrémité sud se trouve à 1,2 km du canal de Nantes à Brest.

Au centre de la forêt se trouve le « rond-point de l'Étoile » où plusieurs axes routiers se rencontrent :

La partie nord de la forêt est aussi traversée par la RD 2 reliant Vay à Plessé.

Étymologie

Gâvre proviendrait du vieux breton gawr prononcer « gaour » signifiant « ogre » ou « géant », plus tard l'origine s'étant perdue avec la disparition locale de la langue bretonne, actuellement il est dit que « gâvre » (en breton « gavr ») signifie « chèvre » ou « cervidé » . Ce changement de signification toponymique a été répandu par le fait que la forêt fut un des principaux domaines de chasse des ducs de Bretagne pendant le Moyen Âge et la Renaissance et actuellement pour la chasse à courre.

D'après Ernest Nègre[1], il existait au XIIe siècle des références à la forêt du Gâvre sous le nom de Gavrium silva. Cet auteur rattache ce nom à une des formes de la langue d'oïl (le gallo) : « Gâvre » qui pourrait définir un « droit […] qu’un puissant seigneur percevait sur un vassal qui voulait s’assurer de sa protection ». D’autre part, la localité du Gâvre avait la particularité d’avoir d'importants privilèges et exemptions, qui pourraient se définir comme des droits acquis : elle était donc une ville franche. Mais, ses conclusions sont douteuses car ce toponymiste était un spécialiste des langues d'oïl et non des langues celtiques.

Histoire

La forêt fut dans son histoire propriété des comtes de Nantes, des ducs de Bretagne, des rois de France avant de devenir au début de la Révolution française une forêt d'État : la forêt domaniale du Gâvre[2].

Les premières traces de l’histoire attachée à cette forêt remontent avant Jésus-Christ. En −300, les Celtes y établissent un centre de transformation du minerai de fer.

Le canton des Ilettes met en évidence l’utilisation de la forêt pendant l’époque romaine par la présence de thermes.

Au XIe siècle, la forêt est le domaine des comtes de Nantes puis des rois et ducs de Bretagne à qui elle sert de réserve de chasse.

Au XIIe siècle est fondée au cœur de la forêt une léproserie (le prieuré de la Magdeleine) dont une petite chapelle subsiste aujourd’hui.

C’est au XIIe siècle avec Pierre 1er de Dreux, duc de Bretagne, que la population de la forêt commence à croître plus rapidement par la fondation d’un village, actuellement commune, Le Gâvre. Les habitants pourront utiliser les ressources de la forêt à leurs besoins ce qui favorise l’exploitation forestière déjà pour la construction navale et pour la production de sabots.

Lorsque le mariage d’Anne de Bretagne avec Charles VIII de France unifie la Bretagne au royaume de France en 1491, les terres détenues par la duchesse sont léguées à la couronne. La forêt conservera son titre de forêt royale jusqu’à la Révolution où elle prendra son titre actuel.

La période de la Révolution ouvre une autre page de l'histoire du bois. La forêt sert d’abri aux prêtres réfractaires, ce qui est souligné par les noms de nombreuses allées forestières[3].

Après l’utilisation de la forêt par le culte, les compagnies royalistes s’y réfugièrent jusqu’au début du XIXe siècle. La forêt encore très sauvage est aménagée par la percée d’allées vers 1810 qui constituent encore aujourd'hui le réseau des voies de communications qui la traverse.

Pendant le XXe siècle, les aménagements vont se poursuivre par la percée d’une ligne de chemin de fer (ligne Saint-Malo / Hendaye) dont seules les infrastructures de franchissement sont restées, la voie et la gare ayant été retirées. Le tracé de la ligne figure toujours sur les plans touristiques de la forêt, où le nom de ligne a été préféré à l'attribution d'un nom d'allée forestière.[4]. La ligne permettait de joindre Châteaubriant à Nantes par la commune du Gâvre. L’histoire ferroviaire de la forêt se poursuit pendant la Seconde Guerre mondiale où l'organisation Todt installe un dépôt de munitions relié aux infrastructures ferroviaires en pleine forêt ; cette infrastructure est toujours visible.

Durant la seconde moitié du XXe siècle, les routes ont été goudronnées pour désenclaver les petits villages et les relier à la commune par des routes départementales ou des accès plus modestes[5].

Exploitation forestière

Principaux objectifs

  • production ;
  • loisirs / accueil ;
  • protection de la faune et de la flore, avec création récente d'un arboretum.

Production

La forêt produit de 18 000 à 24 000 m3 de bois par an, ce qui correspond à l’accroissement naturel.

La forêt comporte des conifères (pins maritimes et sylvestres principalement) exploités à l’âge de 100 ans. Parmi les feuillus, les chênes sessiles dominent. Ils sont exploités autour de 130 ans. Leur bois est utilisé pour la charpente, la menuiserie, mais aussi la fabrication de tonneaux et la construction de bateau (par exemple La Recouvrance). Les hêtres ont longtemps constitué le bois de référence des sabotiers qui, encore au début du XXe siècle, exportaient une grande partie de leur production vers les États-Unis.

La régénération se fait par plantation ou semis (régénération naturelle).

Faune et Flore

Flore

Les principales essences d’arbres qui poussent en Forêt du Gâvre sont le chêne sessile (Quercus petraea), le hêtre (Fagus sylvatica), le pin maritime (Pinus pinaster) et le pin sylvestre (Pinus sylvestris).

Faune

La forêt du Gâvre offre un refuge pour de nombreuses espèces remarquables, notamment les amphibiens comme la salamandre terrestre, le triton palmé ou le triton alpestre, des animaux fragiles et exigeants quant à la qualité de leur milieu de vie.

Le massif abrite également des oiseaux typiquement forestiers comme le farouche pic noir, le plus grand des pics d'Europe, ou son petit cousin le pic mar, appréciant les vieux arbres et les parcelles de vieux bois. Citons également la chouette hulotte, veilleuse nocturne au hululement bien connu, ou encore l'énigmatique engoulevent d'Europe, oiseau crépusculaire chasseur d'insectes, et qui migre depuis l'Afrique pour passer l'été dans nos contrées où il se reproduit. Entre avril et août, la forêt résonne également du chant des coucous, migrateurs eux aussi. Elle offre en outre un asile pour les rapaces comme l'autour des palombes, chasseurs d'oiseaux et de petits mammifères, ou le gracile busard saint-Martin, affectionnant les landes et les milieux ouverts.

Enfin, la forêt accueille du grand gibier, notamment des chevreuils qui y sont nombreux (quoique remarquablement discrets) ainsi que des sangliers, qui la traversent en quête de nourriture, et des cerfs (environ une centaine) qui se font entendre la nuit durant le brame, entre la mi-septembre et le début du mois d'octobre.


Typographie

Climat

La forêt est située dans la zone tempérée nord. Le climat y est semblable à celui de la Bretagne, région historique dans laquelle se situe la forêt. C'est-à-dire un climat océanique variable, avec des alternances d'averses et de beau temps. Les températures y sont relativement clémentes toute l'année.

Hydrométrie et cours d'eau

La forêt du Gâvre reçoit environ 700 mm d'eau par an.[réf. souhaitée]

Elle est traversée par un certain nombre de petits cours d'eau, notamment le ruisseau du Perche (entre la Madeleine et le bourg du Gâvre), ce qui contribue à la diversité des paysages et à la richesse de la faune et de la flore.

Géologie

Les strates géologiques sont visibles sur une coupe du terrain réalisée au cœur de la forêt et permettent d’identifier les couches suivantes :

  • une couche d'humus sur 20 centimètres environ ;
  • un socle constitué d’argile et de fer, d’une couleur orangée.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France.
  2. La forêt du Gâvre, site de la mairie de Plessé.
  3. La forêt domaniale du Gâvre, site de la mairie du Gâvre.
  4. Carte touristique, carte touristique de la forêt du Gâvre.
  5. La forêt du Gâvre, un peu d'histoire, chêne au Duc.