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(3200) Phaéton

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(3200) Phaéton
(3200) Phaethon
Description de cette image, également commentée ci-après
(3200) Phaéton observé par le radiotélescope d'Arecibo le 17 décembre 2017.
Caractéristiques orbitales
Époque (JJ 2453200,5)
Établi sur 4 362 observ. couvrant 13158 jours (U = 0)
Demi-grand axe (a) 190,189 × 106 km
(1,271 ua)
Périhélie (q) 20,922 × 106 km
(0,139 ua)
Aphélie (Q) 359,456 × 106 km
(2,403 ua)
Excentricité (e) 0,890
Période de révolution (Prév) 523,586 j
(1,43 a)
Vitesse orbitale moyenne (vorb) 26,42 km/s
Inclinaison (i) 22,169°
Longitude du nœud ascendant (Ω) 265,427°
Argument du périhélie (ω) 321,978°
Anomalie moyenne (M0) 200,798°
Catégorie Apollon,
herméocroiseur,
cythérocroiseur,
aérocroiseur
Caractéristiques physiques
Dimensions 5,1 km
4,6+0,2
−0,3
 km[1]
Masse (m) 1,4 × 1014 kg
Masse volumique (ρ) ? 2 000 kg/m3
Gravité équatoriale à la surface (g) 0,001 4 m/s2
Vitesse de libération (vlib) 0,002 7 km/s
Classification spectrale B
Magnitude absolue (H) 14,6
Albédo (A) 0,16+/−0,02[1]
Température (T) ~247 K

Découverte
Date
Découvert par Simon Green (en) et
John K. Davies (en)/IRAS
Nommé d'après Phaéton (mythologie grecque)
Désignation 1983 TB

(3200) Phaéton, dénommé internationalement 3200 Phaethon et provisoirement 1983 TB, est un astéroïde Apollon. En 2017, il s'agit de l'astéroïde nommé dont l'orbite se rapproche le plus du Soleil, bien qu'il existe de nombreux astéroïdes numérotés — mais non nommés — possédant un périhélie plus faible, tel que (137924) 2000 BD19[2]. Pour cette caractéristique, il a été nommé d'après le mythe grec de Phaéton, fils du dieu du soleil Hélios. Il fait 6 km de diamètre[3]. C'est le corps parent des Géminides, la pluie annuelle de météores de la mi-décembre. Avec un arc d'observation de plus de 30 ans, son orbite est très bien déterminée[3]. Sa distance à la Terre lors de son approche de 2017 était connue avec une précision de ± 40 km[3].

Phaéton est le premier astéroïde découvert par l'exploitation d'images prises d'un vaisseau spatial. Ses découvreurs, Simon F. Green et John K. Davies ont découvert l'objet sur des images datant du pour les premières, en cherchant dans les données de l'IRAS (Infrared Astronomical Satellite) des objets en mouvement. Leur découverte a été officiellement annoncée le dans l'IAUC 3878 et la confirmation par l'optique de l'existence de l'objet a été faite par Charles T. Kowal, qui rapporta que l'objet était d'apparence astéroïdale et ne présentait donc pas d'activité cométaire. Sa désignation provisoire est 1983 TB, il a reçu plus tard en 1985 la désignation numérotée et nommée (3200) Phaéton.

Caractéristiques orbitales

L'orbite elliptique de (3200). Phaéton traverse les orbites de Mars, de la Terre, de Vénus et de Mercure.

L'astéroïde Phaéton est classé comme astéroïde Apollon, car son demi-grand axe orbital est plus grand que celui de la Terre à 1,27 UA (190 millions de km). On le soupçonne également d'appartenir au groupe de Pallas[4].

Sa caractéristique la plus remarquable est qu'il se rapproche du Soleil plus que tout autre astéroïde nommé : son périhélie n'est que de 0,14 UA (20,9 millions de km, 13,0 millions de mi) - moins de la moitié de la distance du périhélie de Mercure. En raison de son excentricité orbitale élevée, il s'agit d'un objet herméocroiseur, cythérocroiseur, géocroiseur et aréocroiseur. La température de surface au périhélie pourrait atteindre environ 1 025 K (750 °C).

En raison de ses approches fréquentes du Soleil, Phaéton est un candidat potentiel pour la détection des effets de la relativité générale ou d'un aplatissement solaire de son mouvement orbital[5].

Astéroïde potentiellement dangereux

Phaéton est classé dans la catégorie des astéroïdes potentiellement dangereux (PHA)[3],[6], mais cela ne signifie pas qu'il existe une menace à court terme d'un impact avec la Terre. Il s'agit d'un astéroïde potentiellement dangereux du fait de sa taille (magnitude absolue H ≤ 22) et de sa distance minimale d'intersection avec l'orbite terrestre (DMIO ≤ 0,05 UA). La distance minimale d'intersection avec l'orbite terrestre (DMIOT) est de 0,01945 UA (2 910 000 km), définie par la distance la plus courte entre l'orbite de Phaéton et l'orbite de la Terre[3]. Avec un arc d'observation de plus de 30 ans, l'orbite de Phaéton est très bien contrainte avec de très petites incertitudes. Les passages les plus rapprochés de l'objet auprès de la Terre sont bien déterminés pour les 400 prochaines années[5].

Caractéristiques physiques

Phaéton est un astéroïde présentant des caractéristiques physiques assez inhabituelles en ce sens que son orbite ressemble davantage à celle d'une comète qu'à celle d'un astéroïde ; il a été nommé pour cette raison « comète rocheuse »[7]. Des études récentes réalisées par le satellite STEREO de la NASA ont permis l'observation de queues de poussière[8], et en 2010, on a détecté la présence d'éjectats de poussière venant du petit corps[9]. Il est possible que la chaleur du Soleil provoque des fractures semblables à celles que laisse la boue dans un lit de lac asséché[9].

La composition de Phaéton est fidèle à ce que supposerait son origine cométaire ; l'objet est classé comme astéroïde de type B car il est composé de matière sombre. Depuis sa découverte, plusieurs autres objets présentant des caractéristiques cométaires et astéroïdales mixtes ont été découverts, tels que (7968) Elst-Pizarro.

Queue de poussières et pluie de météores

Peu de temps après sa découverte, Fred Whipple a observé que les éléments orbitaux de 1983 TB reportés dans l'IAUC 3879 coïncidaient avec les éléments orbitaux moyens de 19 météores photographiés avec les caméras super-Schmidt[10] et issus des Géminides. En d'autres termes, Phaéton est le corps parent longtemps recherché des Géminides, la pluie de météores annuelle de la mi-décembre.

Début novembre 2018, la sonde solaire Parker, plus précisément sa caméra WISPR, photographie la queue de poussières le long de l'orbite de l'astéroïde. La longueur de cette queue est estimée à plus de 22 millions de kilomètres, pour une masse totale d'un milliard de tonnes tout le long de l'orbite de l'astéroïde. Cette masse, moindre que celle estimée de l'essaim des Géminides mais bien supérieure à ce que l'activité de l'astéroïde près du Soleil peut produire, laisse penser que cette queue constitue bien une partie de l'essaim des Géminides. Elle aurait été créé par un évènement catastrophique il y a plusieurs milliers d'années[11].

Passages rapprochés

Phaéton s'est approché à 0.120895 UA (18.085.600 km; 11.237.900 mi) de la Terre le [3], et a été détecté par radar à Arecibo[5]. Quand Phaéton est parvenu à son périhélie en , on a réalisé qu'il était plus lumineux que prévu[12],[13]. Durant son approche, le télescope spatial STEREO-A a détecté un éclaircissement inattendu, grossièrement d'un facteur d'un pour deux[7].

Approche de 2010

Phaéton photographié le 25 décembre 2010 avec le télescope C44 de 37 cm de l'observatoire Winer, Sonoita (MPC 857) de Marco Langbroek.

Approche de 2017

Le , à 23h00 TU, Phaéton est passé à 0,06893173 UA (10 312 040 km, 6 407 605 mi) de la Terre (27 distances lunaires)[3]. La distance d'approche à la Terre était connue avec une précision selon la règle des 3-sigma de ± 40 km[3]. Cette occasion a été la meilleure à ce jour (fin 2017) pour effectuer des observations radar depuis les sites de Goldstone et d'Arecibo. Les résolutions ont été aussi fines que 75 m/pixel pour le site de Goldstone et de 15 m/pixel pour celui d'Arecibo[5].

L'astéroïde était assez brillant pour pouvoir être vu par de petits télescopes, culminant à la magnitude 10,8 entre le 13 et le , dépassant même légèrement la magnitude 11 le au point de l'orbite le plus rapproché[14].

Il faudra attendre le pour pouvoir observer l'objet à une distance encore plus proche de la Terre, à cette date le petit corps passera à 0,01981 UA (2,964,000 km)[3],[15].

Le site d'Arecibo a réalisé des observations de Phaéton du 15 au à la distance la plus rapprochée.

Occultation d'étoiles

Le , une occultation de l'étoile HIP 24973 (magnitude 7,3) par Phaéton (magnitude 16,4) fut visible depuis l'Amérique du Nord[16].

Galerie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. a et b Masiero, Wright et Mainzer 2019.
  2. « JPL Small-Body Database Search Engine — Constraints: asteroids and q < 0.141 (au) », sur JPL Small-Body Database, Jet Propulsion Laboratory (consulté le ) Take notice of the orbit condition number (the lower the number, the lower the orbit's uncertainty).
  3. a b c d e f g h et i « 3200 Phaethon (1983 TB) » [archive du ], JPL Small-Body Database, Jet Propulsion Laboratory (consulté le )
  4. Victoria Jaggard, « Exploding Clays Drive Geminids Sky Show? », National Geographic,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. a b c et d Lance A. M. Benner, « Goldstone Radar Observations Planning: Asteroid 3200 Phaethon », NASA/JPL Asteroid Radar Research, (consulté le )
  6. Tony Phillips, « Asteroid Shower », sur Science@NASA, NASA, (consulté le )
  7. a et b David Jewitt et Jing Li, « Activity in Geminid Parent (3200) Phaethon », The Astronomical Journal, vol. 140, no 5,‎ , p. 1519 (DOI 10.1088/0004-6256/140/5/1519, Bibcode 2010AJ....140.1519J, arXiv 1009.2710)
  8. David Jewitt, Jing Li et Jessica Agarwal, « The Dust Tail of Asteroid (3200) Phaethon », The Astrophysical Journal Letters, vol. 771, no 2,‎ , p. L36 (DOI 10.1088/2041-8205/771/2/L36, Bibcode 2013ApJ...771L..36J, arXiv 1306.3741)
  9. a et b Paul Sutherland, « Why an asteroid is crumbling into meteor dust », Skymania.com, (consulté le )
  10. F. L. Whipple et B. G. Marsden (dir.), « 1983 TB and the Geminid Meteors », IAU Circular, vol. 3881,‎ , p. 1 (Bibcode 1983IAUC.3881....1W)
  11. (en) « NRL-camera aboard NASA spacecraft confirms asteroid phenomenon », U.S. Naval Research Laboratory,‎ (lire en ligne)
  12. Jonathan Shanklin, « Comet Section: 2009 News », British Astronomical Association, (consulté le )
  13. Battams et A. Watson, « (3200) Phaethon », IAU Circular, vol. 9054,‎ , p. 3 (Bibcode 2009IAUC.9054....3B)
  14. « (3200) Phaethon: Ephemerides for December 2017 », NEODyS-2, University of Pisa Department of Mathematics (consulté le )
  15. « (3200) Phaethon: Close Approaches », NEODyS-2, University of Pisa Department of Mathematics (consulté le )
  16. http://www.asteroidoccultation.com/2019_07/0729_3200_63524.htm

Bibliographie

  • Ryo Okazaki et al., « Polarimetric and Photometric Observations of NEAs; (422699) 2000 PD3 and (3200) Phaethon with the 1.6m Pirka Telescope », arXiv,‎ (arXiv 1910.04305)