Being for the Benefit of Mr. Kite!
Sortie | |
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Enregistré |
les 1er et aux studios Abbey Road |
Durée | 2:36 |
Genre | Rock psychédélique |
Auteur | John Lennon et Paul McCartney |
Producteur | George Martin |
Label | Parlophone |
Pistes de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band
Being for the Benefit of Mr. Kite! est une chanson du groupe britannique The Beatles et qui apparaît sur l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band sorti en 1967. Elle a été écrite majoritairement par John Lennon[1]mais Paul McCartney a participé à l'écriture des paroles [2] et il l'interprète d'ailleurs des années plus tard dans ses tournées de concerts. Il précise : "Tout le monde dit « John Lennon a écrit les paroles »…. Or nous l'avons écrite à deux. Je suis allé chez John, et je n’ai pas l’impression d’être paranoïaque en défendant mon bout de gras, mais la vérité, c’est qu’on s’est assis et on s’est dit : « Okay, qu’est-ce qu’on va écrire ? ». Il m’a répondu « Tu as vu cette affiche ? ». On en a tiré une grande partie des paroles mais on l’a fait ensemble"[3].
Genèse de la chanson
Pour l’écriture de cette chanson, John Lennon s’est inspiré d’une affiche de cirque datant de l’époque victorienne, qu’il avait aperçue et achetée chez un antiquaire dans le Kent, alors que les Beatles tournaient le film promotionnel de Strawberry Fields Forever. Sur cette affiche datée de 1843 figure la quasi-totalité des paroles qui seront utilisées dans la chanson. Les personnages auxquels les paroles font allusion, Mr. Kite, Pablo Fanque et les Henderson, ont donc tous réellement existé. Seule exception, le cheval Zanthus d’origine devient Henry the Horse, pour des commodités rythmiques, de même que le lieu du spectacle évoqué dans la chanson, qui passe de Rochdale à Bishopsgate[1].
Enregistrement de la chanson
L’enregistrement de la chanson s’étend du 17 février au . L’objectif que Lennon fixa à George Martin était de restituer au maximum l’ambiance d’une fête foraine dont il est question dans les paroles, au point, de « sentir l’odeur de la sciure des écuries, rien qu’en écoutant la chanson ». Pour créer cette véritable atmosphère, Martin enregistra divers airs traditionnels joués par un orgue de Barbarie ; il découpa ensuite les bandes enregistrées en sections de 30 centimètres et les recolla les unes aux autres dans un ordre aléatoire, afin de générer le bruit de l’orgue n'interprétant aucun morceau en particulier. Le 29 mars, à la deuxième tentative seulement, l’effet recherché était atteint. Ce sont ces bruitages que l’on peut désormais entendre au milieu et durant le final instrumental de la chanson[4].
Pour les instruments plus « conventionnels » — à savoir harmonium, batterie, basse et harmonica — et la voix, malgré sa complexité, la chanson ne nécessita que neuf prises, dont trois peuvent être entendues sur le second disque de la compilation Anthology 2. Une autre particularité de la chanson réside dans la fin de la partie instrumentale centrale du morceau : la mélodie est un solo de basse effectué par Paul McCartney, que Martin accéléra ensuite (à l’instar du solo de piano dans In My Life sur l’album Rubber Soul) pour en augmenter le tempo et lui donner une sonorité particulière[4].
Structure musicale
Musicalement, Being for the Benefit of Mr. Kite! est l’une des chansons les plus complexes de l’album Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, si on compte les divers instruments joués et les bruitages créés par George Martin et Geoff Emerick. La structure elle-même est néanmoins assez simple.
La chanson commence par des bruitages de fête foraine, accompagnés par l’harmonica. L’introduction est suivie des couplets chantés par John Lennon, accompagnés de la basse, de la batterie et de l’harmonium. Ils sont suivis du pont instrumental où dominent les effets sonores. Les derniers couplets sont chantés, avec la même structure que les premiers, puis la chanson se termine avec d’autres effets sonores et l’harmonium qui joue le thème de la chanson. À la toute fin, on entend plusieurs notes de glockenspiel jouées par le guitariste des Rolling Stones Brian Jones[4].
Analyse des paroles
Le compositeur de la chanson, John Lennon, s’est longtemps montré peu satisfait de cette chanson : « Je n’en étais pas très fier. Ce n’est pas une véritable composition. Je me suis juste laissé emporter parce que nous avions besoin d’un titre de plus pour Sgt. Pepper à ce moment-là »[5]. Il change d’avis cependant dans la célèbre interview qu’il donne en 1980 au magazine Playboy : « Cette chanson est si pure, un peu comme un tableau ; c’est une véritable aquarelle »[6].
On notera aussi une petite polémique autour de la chanson, comme ce fut le cas pour de nombreuses autres sur l’album Sgt. Pepper, quant à une allusion cachée à la drogue. En effet, horse désigne l’héroïne en argot anglais. Le personnage de Henry the Horse se trouvait donc tout désigné pour provoquer à l’époque de sa sortie l’interdiction de la chanson sur les ondes[1].
Personnel
- John Lennon – chant, harmonica, orgue Hammond, tape loops
- Paul McCartney – guitare solo inversement, basse, chœurs
- George Harrison – harmonica, shaker
- Ringo Starr – batterie, tambourin
- George Martin – harmonium, piano, glockenspiel, orgue Wurlitzer et Hammond, tape loops
- Neil Aspinall – harmonica
- Mal Evans – harmonica
- Geoff Emerick - tape loops
Reprises par d’autres artistes
N’étant jamais sortie en single, cette chanson reste assez peu connue du grand public. Elle apparaît cependant en 2006 sur la bande sonore du spectacle Love, combinée avec I Want You (She's So Heavy) et Helter Skelter, et fut reprise plusieurs fois. Tout d'abord par les Bee Gees et George Burns en 1978 pour le film Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, puis plus récemment par Billy Connolly pour l’album de George Martin In My Life sorti en 1998, par Eric McFadden en 2003 (dans un accompagnement à la mandoline paru dans l'album Devil Moon) et par Eddie Izzard en 2007 pour le film Across the Universe. Jamie Cullum la reprend la même année, pour les 40 ans de la sortie de l’album Sgt. Pepper. Paul McCartney interprète la chanson sur scène avec son groupe lors de ses tournées mondiales en 2013, 2015 et 2017[7].
Notes et références
- Steve Turner, L’Intégrale Beatles : les secrets de toutes leurs chansons [« A Hard Day’s Write »], Hors Collection, , 285 p. (ISBN 978-2-258-06585-7)
- Barry Miles, Paul McCartney Many Years From Now : les Beatles, les sixties et moi, Flammarion, , 699 p., poche (ISBN 978-2-08-068725-8)
- Paul McCartney : sa tournée, ses rituels et la poésie du rap, Rolling Stone, 17 juillet 2017, entretien avec Kori Grow.
- (en) Mark Lewisohn, The Complete Beatles Recording Sessions : The Official Story of the Abbey Road Years, Londres, Hamlyn, , 204 p., poche (ISBN 978-0-600-55784-5)
- George Harrison, John Lennon, Paul McCartney, Ringo Starr, The Beatles Anthology, Paris, Seuil, , 367 p. (ISBN 978-2-02-041880-5)
- (en) David Sheff, All We Are Saying : The Last Major Interview with John Lennon and Yoko Ono, New York, St. Martin’s Press, , 1re éd., poche (ISBN 978-0-312-25464-3)
- Jean-Luc Mandrake, « Paul McCartney - Being for the Benefit of Mr KITE - live StadeDeFrance 11juin15 », sur Dailymotion (consulté le )