Zostère
Zostera
Règne | Plantae |
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Sous-règne | Tracheobionta |
Division | Magnoliophyta |
Classe | Liliopsida |
Sous-classe | Alismatidae |
Ordre | Najadales |
Famille | Zosteraceae |
Clade | Angiospermes |
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Clade | Monocotylédones |
Ordre | Alismatales |
Famille | Zosteraceae |
Les zostères sont des herbes marines, plantes aquatiques marines appartenant au genre Zostera (famille des Zostéracées) qui se développent dans les sédiments sableux et sablo-vaseux intertidaux et infralittoraux. Ce genre largement répandu dans le monde comprend entre 5 et 13 espèces selon les sources.
Les zostères sont en régression (parfois brutale[1]) dans une grande partie de leurs habitats, par exemple dans le bassin d'Arcachon[2], sans doute à la suite d'effets synergiques impliquant des eutrophisants, des pesticides (agricoles, mais aussi provenant des antifoulings), la turbidité[3], des polluants métalliques, des microbes/parasitoses[4],[5] et peut-être le réchauffement climatique.
Étymologie
Le nom générique Zostera dérive du grec ancien ζωστήρ zoster signifiant ceinture[6], en référence à la forme des feuilles.
Caractéristiques générales
Ce sont des plantes marines herbacées, généralement vivaces, à feuilles en forme de rubans de 20 à 120 cm de long et 0,5 à 1,5 cm de large selon les espèces, de couleur vert brillant.
Ces feuilles s'insèrent sur de courtes tiges portées par des rhizomes ramifiés blancs.
Les fleurs sont encloses dans les gaines à la base des feuilles. Ces fleurs très simplifiées sont soit mâle (une étamine), soit femelle (un carpelle).
Les fruits vésiculeux peuvent flotter.
La diagnose du genre est, pour les parties stériles, la suivante[7] :
- Feuille avec gaine à la base et portant une ligule à la jonction de la gaine et du limbe,
- Feuille sans cellules à tanin,
- Rhizome non comprimé, avec inter-nœuds de plus de 2 mm de long,
- Rhizome monopodial, herbacé, portant une courte tige à chaque nœud.
Les classifications les plus récentes divisent le genre Zostera en deux sous-genres bien distincts, Zostera et Zosterella.
Certains auteurs considèrent même ce dernier comme un genre à part entière qu'ils nomment Nanozostera.
Caractères distinguant les sous-genres Zostera et Zosterella | ||
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subgen. Zostera | subgen. Zosterella ou gen. Nanozostera | |
Position des faisceaux de fibres du rhizome |
Dans la partie la plus externe de l'écorce | Dans la partie la plus profonde de l'écorce |
Racines | Nombreuses (plus de 4) à chaque nœud | 1 à 4 à chaque nœud |
Gaines foliaires | Tubulaires. Se fendent avec l'âge | Ouvertes et munies des deux volets membraneux |
Pousses | Terminales | Latérales |
Inflorescence | Pas de rétinacle[8] | Présence d'un rétinacle |
Répartition et habitat
Ces herbes aquatiques, marines, forment des herbiers marins. Les zostères sont présentes dans les mers de tous les continents du globe.
On les trouve dans les sédiments sableux ou dans les estuaires (étage infralittoral), entièrement submergées ou partiellement flottantes.
Plus précisément[7] :
- Zostera asiatica a été trouvée dans les îles Kouriles et à Hokkaidō (Japon),
- Zostera caespitosa a été identifiée sur les côtes de l'île de Honshū (Japon),
- Zostera caulescens a été identifiée dans des zones limitées de Corée et du Japon,
- Zostera marina est très largement répandue dans la partie nord de l'océan Pacifique et de l'océan Atlantique jusqu'au nord du cercle Arctique, ainsi qu'en Méditerranée,
- Zostera capensis se trouve à l'Est et au Sud de l'Afrique, du Kenya jusqu'en baie de Saldanha sur la côte atlantique,
- Zostera capricorni a été identifiée en Australie, de la Nouvelle-Galles du Sud au Queensland, ainsi que dans le détroit de Torrès, la Nouvelle-Zélande et l'île Kangourou (Australie-Méridionale),
- Zostera japonica s'étend de Sakhaline et du Kamtchatka jusqu'au Viet-Nam,
- Zostera mucronata a été trouvée de l'Australie-Méridionale au sud de l'Australie-Occidentale,
- Zostera muelleri s'étend du sud de l'Australie-Occidentale jusqu'à la Tasmanie,
- Zostera noltii est répandue sur les côtes Atlantique de l'Europe ; de la Norvège à la Mauritanie ; en Méditerranée, mer Noire, mer Caspienne et mer d'Aral.
Écologie
Les herbiers de zostères jouent un rôle important dans le dépôt des sédiments, la stabilisation des substrats ainsi que comme support pour les algues épiphytes et les micro-invertébrés[9].
Ils forment aussi un milieu favorable à la reproduction de nombreuses espèces de poissons et de coquillages économiquement importantes. La conservation de leur diversité génétique pourrait être importante pour la résilience écologique des milieux littoraux face aux dérèglements climatiques, à l'acidification des océans et à la montée de la mer[10]. Elle est consommée par certains oiseaux[11].
Dans les baies où elles ont besoin de certaines conditions d'éclairement[12], et dans certains estuaires où elles utilisent certaines capacités d'adaptation au manque de lumière (photoadaptation)[13]. Les feuilles de zostères détachées de leurs substrat enrichissent la laisse de mer qui a également une importance trophique et pour la stabilisation des plages ou dunes.
Dans les années 1930, un parasite unicellulaire (Labyrinthula zosterae) a provoqué un dépérissement des zostères, tuant 90 % de la biomasse[14].
-
Inhabituel sur la façade atlantique, une laisse de mer principalement constituée de feuilles de zostères, plante à fleur équivalent atlantique de la posidonie, et de rares algues vertes (Morgat, baie de Douarnenez)
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Les herbiers sont des habitats pour de nombreuses espèces. Les feuilles de zostères elles-mêmes sont le support d'algues épiphytes
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Mini-banquettes de Zostera noltii (Zostères naine) à Port Saint-Louis-du-Rhône
Liste des espèces
Sont actuellement acceptées dans ce genre :
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Selon Catalogue of Life (consulté le 24/03/2021) :
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Espèces fossiles
Une trace du genre Zostera a été exhumée de la flore Heersienne de Gelinden en Belgique[15] et attribuée à l'espèce fossile Zostera nodosa (Brongn.) Sap. et Mar.
Utilisation
En Europe les zostères étaient autrefois utilisées pour rembourrer les matelas et paillasses[16]. Elles ont aussi parfois été utilisées pour recouvrir les toitures, notamment au Danemark[17]. On les récoltait aussi pour les répandre dans les champs comme engrais.
Cette plante produit en été des composés phénoliques qui semblent jouer un rôle pour sa protection immunitaire[18] et elle est riche en nutriments[19]. Certains Amérindiens de l'île de Vancouver et de la côte de la Colombie-Britannique consommaient le rhizome cru et le donnaient comme nourriture aux oiseaux domestiqués et au bétail[20],[21].
Ils consommaient, lors de grandes occasions, les tiges et rhizomes de cette zostère trempés dans l'huile d'un poisson, Thaleichthys pacificus[22], ou alors ils récoltaient sur la côte les feuilles de cette zostère portant des œufs de Clupeidae et mangeaient le tout[20],[21],[23]. La plante entière était aussi utilisée comme herbe aromatique pour parfumer la viande de phoque, de marsouin ou de cervidés[24].
Les zostères ont servi de nourriture à la tribu amérindienne des Seris (Mexique), les rhizomes et la base des feuilles étaient consommées à l'état frais, ou séchées sous forme de gâteaux pour l'hiver.
À la fin du XIXe siècle, les zostères ont été utilisées sous forme de briquettes pour servir de bourrage obturant dans les "cofferdams" des cuirassés français comme l'Iéna.[réf. nécessaire]
Voir aussi
Articles connexes
- Herbier
- Herbiers marins
- Pollution marine
- Océanographie
- Natura 2000 en mer
- Aires marines protégées
- zostère marine
Liens externes
- (en) Référence Flora of North America : Zostera
- (en) Référence Madagascar Catalogue : Zostera
- (en) Référence Angiosperm Phylogeny Website : Zostera
- (en) Référence Catalogue of Life : Zostera (consulté le )
- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Zostera
- (en) Référence AlgaeBase : genre Zostera Linnaeus
- (fr + en) Référence ITIS : Zostera L.
- (en) Référence NCBI : Zostera (taxons inclus)
- (en) Référence GRIN : genre Zostera L. (+liste d'espèces contenant des synonymes)
Notes et références
- Den Hartog C (1996) Sudden declines of seagrass beds: ‘wasting disease’ and other disasters. In: Kuo J, Phillips RC, Walker DI, Kirkman H (eds) Seagrass biology. Proceedings of an international workshop, 25–29 January 1996. Univers ity of Western Australia, Nedlands, p. 307–314
- Auby I., Bost C.-A., Budzinski H. (2011), Régression des herbiers de zostères dans le Bassin d’Arcachon : état des lieux et recherche des causes ; IFREMER ODE LER Arcachon, septembre 2011 - RST/LER/AR/11.007 ; 195p
- Giesen W.B.J.T., van Katwijk M.M., den Hartog C. (1990). Eelgrass condition and turbidity in the Dutch Wadden Sea. Aquatic Botany, 37, 71-85
- Godet L., Fournier J., van Katwijk M., Olivier F., Le Mao P., Retière C. (2008), Before and after wasting disease in common eelgrass Zostera marina along the French Atlantic coasts: a general overview and first accurate mapping. Diseases of aquatic organisms , 79 , 249-255
- Hily C., Raffin C., Brun A., Den Hartog C . (2002), Spatio-temporal variability of wasting disease symptoms in eelgrass meadows of Brittany (France). Aquat. Bot ., 72 , 37-53.
- Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, « zoster », 1872-1877.
- (en) Phillips R.C. et Menez E.G., Seagrasses, Washington, D.C, Smithsonian Institution Press, , 104 p. (lire en ligne), p. 27-28 (clé des genres), 30 (clé des espèces), 31-38, 92-94 (cartes)
- Petit organe situé à côté des étamines et interprété comme une bractée
- Charbonnier, Y. (2005) Organisation de la guilde des consommateurs de zostères dans le Golfe du Morbihan. Rapport pour l’obtention du Diplôme d’Initiation à la Recherche Scientifique.
- Ehlers A., Worm B., Thorsten B., H. Reusch H. (2008), Importance of genetic diversity in eelgrass Zostera marina for its resilience to global warming. Marine Ecolog y Progress series, 355, 1-7.
- Jacobs, R.P.W.M., Hartog, C. den, Braster, B. F., C arriere, F. C. (1981), Grazing of the seagrass Zostera noltii by birds at Terschelling (Dutch Wadden Sea). Aquat. Bot. 10 :241-259.
- Dennison W.C. (1987), Effects of light on seagrass photosynthesis, growth and depth distribution. Aquat. Bot ., 27 , 15–26
- Dennison W.C., Alberte R.S.(1986), Photoadaptation and growth ofZostera marinaL.(eelgrass) transplants along a depth gradient. J. Exp. Mar. Biol. Ecol., 98, 265–282
- (fr) « Inventaire des herbiers de zostères. Baie de St-Malo / Rance Haut estuaire du Trieux. IFREMER »,
- Mémoire couronnés et Mém. des Savants Étr. (Académie Royale de Belgique), 1878, tome 41, planche 3 (La flore Heersienne de Gelinden, 1977 pp. 1-112)
- (fr) Lohmann M. (1995) Flore et faune du littoral p. 36, Chantecler, (ISBN 2-8034-2778-8)
- (da) La Hedvigs Hus, maison recouverte de Zostère marine, sur le site du Læsø Museum, Danemark
- Harrison P.G., Durance C. (1989). Seasonal variation in phenolic content ofeelgrass shoots, Aquat Bot, 35(3-4), 409-413
- Duarte C.M. (1990), Seagrass nutrient content. Mar Ecol Prog Ser , 67 , 201–207
- (en) Turner Nancy J. et Efrat Barbara S. (1982) Ethnobotany of the Hesquiat Indians of Vancouver Island, Victoria, British Columbia Provincial Museum (p. 59)
- (en) Turner Nancy J., Thomas John, Carlson Barry F. et Ogilvie Robert T. (1983) Ethnobotany of the Nitinaht Indians of Vancouver Island, Victoria, British Columbia Provincial Museum (p. 89)
- (en) Turner Nancy J. (1973) The Ethnobotany of the Bella Coola Indians of British Columbia, Syesis 6:193-220 (p. 200)
- (en) Compton Brian Douglas (1993) Upper North Wakashan and Southern Tsimshian Ethnobotany: The Knowledge and Usage of Plants, Thèse de doctorat, University of British Columbia (p. 82)
- (en) Turner Nancy et Bell Marcus A. M. (1971) The Ethnobotany of the Coast Salish Indians of Vancouver Island, I and II, Economic Botany 25(1):63-104, 335-339 (p. 77)
Bibliographie
- (en) den Hartog C. (1987), Wasting disease’ and other dynamic phenomena on Zostera beds. Aquat Bot, 27, 3–14.
- (en) Jacobs, R.P.W.M. (1979), Distribution and aspects of the production and biomass of eelgrass, Zostera marina L., at Roscoff, France, Aquat. Bot ., 7 , 151-172