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* [http://www.colmars-les-alpes.fr/ Office du Tourisme de Colmars-les-Alpes]
* [http://www.colmars-les-alpes.fr/ Office du Tourisme de Colmars-les-Alpes]

* [http://www.maison-musee-colmars.com/ Maison Musée et Forts Vauban de colmars]

* [http://www.hotel-lefrance-colmars.com/ Hôtel Le France]

* [http://pagesperso-orange.fr/lestranshumances/ Gîte Les Transhumances]


* [http://www.ign.fr/affiche_rubrique.asp?rbr_id=1087&CommuneId=11439 Colmars sur le site de l'Institut géographique national]
* [http://www.ign.fr/affiche_rubrique.asp?rbr_id=1087&CommuneId=11439 Colmars sur le site de l'Institut géographique national]

Version du 11 avril 2008 à 01:23

Colmars
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Castellane
Intercommunalité Communauté de communes du Haut Verdon-Val d'Allos
Maire Fernand Dyen
Code postal 04370
Code commune 04061
Géographie
Coordonnées 44° 10′ 56″ nord, 6° 37′ 38″ est
Altitude Min. 1 178 m m
Max. 2 742 m m
Élections
Départementales Allos-Colmars
Localisation
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Colmars
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Colmars

Colmars (en occitan vivaro-alpin: Cormarç) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Le nom officiel de la commune, tel que répertorié par le Code officiel géographique de l'INSEE, est « Colmars ». Il est toutefois fait usage, au niveau local, d'une appellation « Colmars-les-Alpes » jusqu'ici non entérinée par un décret, mais présente jusque sur les panneaux d'entrée du village.

Ses habitants sont appelés les Colmarsiens.

Géographie

La commune est située au confluent du Verdon et de la Lance, à 1250 m d’altitude[1]. Le site du village est un site inscrit.

Cascade de la Lance (site classé)

Lacs de l’Encombrette, de Lignin

Hameaux

  • Clignon-Haut, Clignon-Bas
  • Chaumie

Sommets et cols[2]

Communes voisines

Rose des vents Rose des vents
N
O    Colmars    E
S

Histoire

Le nom du village vient d’une colline consacrée à Mars par les Romains (Collo Martio, cité en 1040[1]).

Le village d’origine est situé sur une colline, abandonnée car le site était trop exigu. Raymond de Turenne y commet des destructions en 1390[1].

Époque moderne

Lors des guerres de religion, la place est la cible de plusieurs attaques :

La ville est le siège d’une viguerie jusqu’à la Révolution[4]. Elle est incendiée accidentellement le 8 août 1672[5] et reconstruite dans les années qui suivent. Elle est fortifiée depuis le Moyen Âge et la Renaissance et modifiée par l'ingénieur Niquet en 1690-91, puis par Vauban et son adjoint pour le Dauphiné et la Haute-Provence, Guy Creuzet de Richerand entre 1693 et 1696, et reste classée site militaire jusqu’en 1921.

Révolution française

En octobre 1790, alors que la crise frumentaire à l’origine de la Révolution persiste, le maire de Colmars vient à Villars y prendre du grain qu’il y stocke, pour le déplacer à Colmars. Les habitants de Villars s’y opposent, et seule la troupe permettent le transport. Cet accrochage, qui se double d’un second le 8 novembre[6] déboucha sur la scission en deux communes de Colmars et Villars-Colmars en mai 1792.

La société patriotique de la commune y est créée pendant l’été 1792, après une première tentative qui avait rencontrée l’hostilité de la municipalité au printemps[7].

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001   Fernand Dyen    

Démographie

1700 1716 1717 1765 1962 1968 1975 1982 1990
1 7121 6721 320 env.1 723[1]311360311314367
1999 2007 - - - - - - -
378385-------
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes.
(Source : INSEE[8])

L'estimation de la population de Colmars avant la Révolution doit tenir compte du fait que les hameaux du Villars et de Chasse faisaient partie intégrante de la Communauté, aux côtés des hameaux de Clignon et de Chaumie et de la Ville. S'il a souvent été avancé que Colmars comptait 3000 habitants et, à ce titre, figurait au rang des plus importantes villes de la Provence, il convient cependant d'être nuancé. La ville elle-même devait compter 1300 habitants ; Villars environ 800, Chasse et Clignon 300 chacune et Chaumie 200.[9]

Lieux et monuments

Le village a conservé l'essentiel de son enceinte médiévale, remodelée à la Renaissance puis à l'Époque Moderne. Cet ensemble bien conservé et restauré donne à Colmars un caractère unique dans les Alpes[10].

Ville frontière entre le Comté de Provence et le Duché de Savoie depuis 1388, la cité de Colmars a été entourée d'un mur d'enceinte au Moyen Âge, renforcé par des tours carrées (au nombre de sept) et deux tours rondes (disparues). La ville était ouverte sur l'extérieur grâce à trois portes : la Porte de l'Ayguière ou Porte Basse, la Porte Saint-Martin et la Porte Saint-Pierre. Au Moyen Âge, le Conseil général de la communauté se rassemblait à la Porte de l'Ayguière dont le nom signifie « Porte de l'Eau » car un canal venu du torrent de la Lance y coulait [11]. La Porte Saint-Pierre [12] ouvrait un accès entre le Quartier des Granges, parfois nommé le Quartier de la Citadelle (aujourd'hui désigné sous le nom de Quartier du Barri) et la Quartier de la Tour ou du Plan Estel sur les berges du Verdon. Cette porte semble avoir été condamnée en 1690, peu avant le siège des savoyards (décembre 1690) : cependant les traces de son linteau sont encore visibles dans la muraille, face au Moulin du Plan Estel. La Porte Saint-Martin, enfin, ouvrait sur le chemin qui se dirigeait vers Allos et la Savoie. La Porte Basse et la Porte Saint-Martin sont aujourd'hui désignées sous les noms respectifs de Porte de France et de Porte de Savoie.

De passage en 1517, François 1er ordonne à ses ingénieurs de renforcer les portes Basse et Saint-Martin par un système de mâchicoulis et de barbacanes qui sont aujourd'hui encore visibles.

Ce sont les guerres alpines de Louis XIV qui ont donné au système défensif de Colmars sa configuration définitive. En juin 1690, le Duc de Savoie rompt son alliance avec Louis XIV et lui déclare la guerre en rejoignant la Ligue d'Augsbourg. Allié aux Espagnols et aux Impériaux, soutenu financièrement par les puissances protestantes anglaises et hollandaises, Victor Amédée II subit de lourdes défaites dans les plaines du Pô où ses armées ne peuvent pas grand chose face à la puissance de l'armée royale menée par le Lieutenant Général Catinat. Cependant, des régiments de montagnards protestants du Piémont – les Barbets – réussissent à mener une véritable guerre de harcèlement et de coups de mains dans les montagnes alpines. À l'automne 1690, les Barbets mettent le siège devant Seyne, aux avant-postes de la Provence. Puis ils se tournent vers Colmars qu'ils assiègent sans succès.

Convaincu à l'avance des tentatives de siège et de rançon sur Colmars, l'ingénieur Niquet, chargé des Fortifications de la Provence, vient à Colmars en octobre 1690. Il décide de faire modifier certaines tours carrées médiévales en tours pentagonales pour se rapprocher de la forme bastionnée qui est alors la règle dans l'art de fortifier. Ces tours seront construites au printemps 1691. Elles sont conservées et portent les noms de Tour Garcin (à gauche de la Porte de France, au pied du Fort de France), Tour de la Sacristie (au pied du clocher) et Tour Dauphine. Une dernière tour, carrée, mais plus puissante que celles du Moyen Âge a été construite par ordre de Niquet, à droite de la Porte de Savoie. Durant cette même visite, Niquet suggère d'occuper les deux collines qui entourent Colmars par des retranchements de campagne en terre battue. Nul ne sait s'ils furent jamais réalisés.

Durant l'été 1692, les savoyards et leurs alliés envahissent le Haut Dauphiné et prennent d'assaut Guillestre, Embrun et Gap. Le lieutenant général Nicolas de la Fauconnerie de Catinat, soucieux de garder aux mains du Roi la forteresse de Pignerol, clé de la plaine du Piémont, ne peut que contenir l'invasion savoyarde en faisant faire à ses troupes des mouvements impressionnants à travers les cols de l'Oisans pour les envelopper aussi bien au Nord, qu'à l'Ouest et au Sud. Bien que rapidement épuisée par manque de ravitaillement et tiraillements entre alliés, l'offensive savoyarde a montré les faiblesses du dispositif militaire de la frontière dauphinoise et provençale. C'est la raison pour laquelle Vauban est envoyé en tournée dans les Alpes à l'automne 1692 jusqu'à l'hiver 1693. S'il ne vient pas à Colmars, il propose, sur les avis de Niquet un système défensif qui aurait eu comme conséquence de faire totalement disparaître l'héritage médiéval et Renaissance de Colmars. Convaincu par Niquet de la nécessité d'occuper les collines qui entourent Colmars, il propose d'y contruire deux redoutes carrées à mâchicoulis. Vauban laisse le soin à l'ingénieur Guy Creuzet de Richerand de mener à bien ces travaux. Venu sur place, Richerand estime que Vauban a mal apprécié la réalité militaire de la vallée du Haut-Verdon en tablant sur l'impossibilité d'y mener de l'artillerie. Richerand propose à Vauban de renforcer les défenses prévues sur les collines en les transformant en véritables forts. Vauban refuse (avril 1693), mais, soutenu par Catinat, Richerand emporte le morceau. Entre le printemps 1693 et l'année 1696, il sera ainsi construit deux forts aux styles différents. Sur la colline Saint-Martin, le Fort de Savoie se compose de deux parties séparées par deux murs de traverse dont la fonction est de défiler les défenseurs des tirs des ennemis postés sur les hauteurs voisines. Sur la colline Saint-Pierre, une redoute carrée de 25 mètres de côté est édifiée, coupée en deux elle aussi par un mur de traverse. Venu à Colmars entre le 13 et le 18 octobre 1700, Vauban critique vertement ces réalisations et propose des aménagements significatifs pour le Fort de Savoie. Cependant l'état des finances du Royaume et la modification de la frontière après le Traîté d'Utrecht (1713) laisseront les deux forts dans l'état dans lequel Guy Creuzet de Richerand les avait fait construire. Les deux forts sont reliés à la ville par des « communications » protégées. Celle qui descend du Fort de France vers la Tour Garcin est la plus impressionnante : il s'agit d'une double caponnière en très bon état de conservation. Celle qui relie le Fort de Savoie à la Porte de Savoie présentait elle aussi le visage d'une double caponnière à son commencement, continuée par un escalier taillé dans la roche de la colline Saint-Martin et protégé, en direction du Verdon, par un mur percé de quelques ouvertures. Cette double caponnière a été détruite au CCe siècle, mais elle est visible sur d'anciennes cartes postales.

Colmars est une de ces places fortifiées à l'époque de Louis XIV dont la paternité est parfois refusée à Vauban. Factuellement, cela est exact : Colmars est un assemblage hétéroclite de fortifications Médiévale, Renaissance, pour lesquelles les ingénieurs nous sont inconnus, et Moderne avec les ingénieurs Niquet et Richerand. Cependant, Colmars est, avec Château-Queyras et Entrevaux, l'exemple type de ce que Vauban voulait construire en montagne : des places fortes ceintes de remparts élevés articulés autour de tours pentagonales couvertes, des chemins de ronde couverts et des murs de traverse. Toutes ces solutions devaient répondre au problème majeur des places fortes de montagne situées dans des vallées étroites : éviter que les défenseurs soient mis en échec par des assaillants ayant pris position sur les hauteurs voisines. Ces innovations architecturales, basées notamment sur une bonne compréhension de l'architecture médiévale, ont été revendiquées par Vauban tout au long de ses périples alpins de 1692 et de 1700.

Les forts de Savoie (au nord) et de France (au Sud) sont classés monuments historiques.

La caserne principale, au sud de la ville, est classée monument historique (caserne Gassendi), ainsi que les vieux ponts, le Vieux pont (au sud, à quelques mètres du pont plus moderne) et le Pont Haut (au nord).

L’église Saint-Martin, détruite lors de l'incendie du 8 août 1672, a été reconstruite au XVIIe siècle, et restaurée depuis le milieu des années 1990 ; elle est intégrée à la muraille.

Chapelles : Saint-Jean, église Sainte-Marie-Madeleine à Clignon, Saint-Joseph (XVIe siècle)

La cascade de la Lance est un site classé.

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Articles de Wikipédia

Liens externes

Sources

  • « Vauban et ses successeurs dans les Alpes de Haute-Provence », Amis des Forts Vauban de Colmars, 1992.
  • Olivier Joseph, « L'incendie de Colmars. 8 août 1672. », Les Montagnes Imaginées, 2007.
  • Olivier Joseph, « Guerre et Paix dans le Haut Verdon au temps de Vauban. 1690-1715 », Colmars notre patrimoine, 2008.

Divers articles historiques parus dans la revue « L'Écho des Remparts » entre 1996 et 2007.


Notes

  1. a b c d e et f Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », , 72 (non-paginé), Relié (ISBN 2-7399-5004-7)
  2. Carte IGN 3540 OT
  3. Pierre Miquel, Les Guerres de Religion, Paris, Fayard, , 596 p. (ISBN 978-2-21300-826-4, OCLC 299354152, présentation en ligne)., p 211
  4. La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 107
  5. « L'incendie de Colmars. 8 août 1672. Et autres incendies dans le Haut Verdon », Olivier Joseph, Les Montagnes Imaginées, 2007
  6. La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 11
  7. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 296-301
  8. Colmars sur le site de l'Insee
  9. Voir les calculs et estimations d'Olivier Joseph dans ses ouvrages mentionnés ci-dessous
  10. Sur ces questions, voir l'ouvrage « Guerre et paix dans le Haut Verdon au temps de Vauban. 1690-1715 », Olivier Joseph, Colmars, notre Patrimoine, 2008
  11. Archives Départementales des Bouches du Rhône, B 1105
  12. La seule mention connue à ce jour de cette porte est portée dans le Cadastre de 1674 conservé aux Archives Départementales des Alpes de Haute-Provence, E DEP 061 / CC 07