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À des fins administratives sous l'[[empire romain]], la Lucanie était toujours unie au Bruttium, une pratique poursuivie par [[Théodoric le Grand]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://ccat.sas.upenn.edu/jod/texts/cassbook/chap1.html|site=Ccat.sas.upenn.edu|titre=''Cassiodorus'': Chapter 1, Backgrounds and Some Dates}}</ref>.
À des fins administratives sous l'[[empire romain]], la Lucanie était toujours unie au Bruttium, une pratique poursuivie par [[Théodoric le Grand]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://faculty.georgetown.edu/jod/texts/cassbook/chap1.html|site=faculty.georgetown.edu|titre=''Cassiodorus'': Chapter 1, Backgrounds and Some Dates}}</ref>.
Les deux districts réunis constituant la troisième région d'[[Auguste]].
Les deux districts réunis constituant la troisième région d'[[Auguste]].



Version du 19 octobre 2015 à 09:32

Cartographie de la Lucanie, région historique
Carte de la Lucanie

La Lucanie (en latin : Lucania, en grec : Λευκανία, Leukania) était un ancien district d'Italie du Sud pendant l'antiquité.

La Lucanie s'étendait de la mer Tyrrhénienne au golfe de Tarente. Au nord, elle jouxtait la Campania, le Samnium et les Pouilles, et au sud, elle était séparée du Bruttium. Le territoire recouvrait ainsi presque toute la région actuelle de la Basilicate, avec la plus grande partie de la province de Salerne (Cilento) et de Cosenza actuelles. Les limites précises étaient déterminées sur la côte nord-ouest par la rivière Sélé, qui la séparait de la Campanie et sur le nord-est par le Bradano, qui se jette dans le golfe de Tarente ; à l'ouest et l'est les deux petits cours d'eau Lao (it) et Crati, coulant de la crête des Apennins jusqu'à la mer ont marqué la limite avec le Bruttium.

Géographie

La quasi totalité du territoire est occupé par les Apennins. La crête des montagnes depuis la mer à l'Ouest se poursuit jusqu'au Samnium, à quelques milles du golfe de Policastro où la mer la sépare par un passage étroit du Bruttium. Juste à la frontière de la Lucanie se trouve le mont Pollino (2 233 m), le plus haut sommet des Apennins du Sud. La montagne descend par une pente douce jusqu'à la plaine côtière du Golfe de Tarente.

Les fleuves qui coulent vers la mer Tyrrhénienne sont de moindre importance par rapport à ceux qui descendent vers le golfe de Tarente. Les plus importants sont le Bradano, le Basento, l'Agri et le Sinni. Le Crati, qui forme à son embouchure la limite méridionale de la province, appartient presque entièrement au territoire du Bruttium et reçoit des montagnes de Lucanie un affluent, le Coscile. Le fleuve le plus important du versant occidental et qui délimite la partie nord est le Sélé. Il a deux affluents importants, le Calore Lucano (ou Calore Salernitano) et le Tanagro (it) (ou Negro).

Cette région historique possedait des forêts très denses qui ont été exploités aussi bien par les Romains que par les autres peuples ayant habité ces terres[1].

Étymologie

Il y a plusieurs hypothèses sur l'origine du nom « Lucanie », habité par les Lucaniens (lucanii en latin), une population osco-samnite d'Italie centrale. Le nom « Lucanie » pourrait dériver du grec λευκός, leukos signifie « blanc », apparenté au latin lux (« lumière »).

Selon d'autres hypothèses, « Lucanie » pourrait dériver du mot Latin lucus signifiant « bois sacré » (apparenté à lucere), ou du grec λύκος, lykos signifiant « loup ».

Le nom gréco-romain Λουκᾶς (Lucas) désignait une personne originaire de la Lucanie ; parmi ses porteurs figure Luc l'évangéliste.

Histoire

Photographie de monnaie Nomos du royaume de Lucanie frappé à Métaponte vers 530-510 av. J.-C.
Nomos du royaume de Lucanie frappé à Métaponte vers 530-510 av. J.-C.
Image d'un cavalier lucanien sur une fresque d'une tombe de Paestum.

Le district de Lucanie était habité par les Lucanii qui l'ont conquise vers le milieu du Ve siècle av. J.-C., d'où le nom. Avant cette période elle était inscrite sous le nom d'« Œnotria » donné par les Grecs à la partie méridionale de l'Italie.

L'intérieur montagneux était occupée par les tribus connues sous le nom d'Oenotriens et de Choni, tandis que les côtes étaient occupées par les puissantes colonies grecques qui exerçaient probablement un protectorat sur l'intérieur.

Les Lucaniens étaient une branche méridionale des Samnites qui parlaient la langue osque. Quelques inscriptions en osque survivent, principalement en caractères grecs, datant du IVe et IIIe siècle av. J.-C. et quelques pièces de monnaie du IIIe siècle av. J.-C.[2],[3],[4].

Les Lucaniens avaient adopté une constitution démocratique[5], sauf en temps de guerre, lorsqu'ils choisissent un dictateur parmi les magistrats ordinaires.

Les Lucaniens ont conquis progressivement l'ensemble du pays, des bordures du Samnium et de la Campanie à l'extrémité sud de l'Italie, à l'exception des villes grecques sur la côte. Par la suite, les habitants de la péninsule, maintenant la Calabre, se sont révoltés et pris leur indépendance, après quoi les Lucaniens se sont confinés dans le territoire du Bruttium.

En 336 av. J.-C., les Lucaniens se sont alliés de la colonie grecque de Tarente lors de son conflit avec le roi Alexandre Ier d'Épire pour le contrôle de la Grande Grèce. Tite-Live précise qu'en 298 av. J.-C., ils font alliance avec Rome, étendant l'influence romaine jusqu'à Venusia en -291.

En 281 av. J.-C., lorsque Pyrrhos d'Épire débarque en Italie, ils sont parmi les premiers à se déclarer en sa faveur. Au terme de la guerre, ils se soumettent à Rome en 272 av. J.-C., laissant aux Romains la maîtrise de Paestum en 273 av. J.-C., et surtout la région de Tarente en 272 av. J.-C..

Lors de la campagne de Pyrrhus en 281 av. J.-C., les Lucaniens ont été les premiers de ses alliés, se trouvant exposés au ressentiment de Rome, lors du départ de Pyrrhus, finissant par être assujettis en 272 av. J.-C..

Néanmoins, pendant la Seconde Guerre punique, en 216 av. J.-C. ils s'allient à Hannibal et au cours des diverses campagnes la Lucanie est ravagée par les deux armées et ne se relèvera pas de ce désastre.

Lors de la Guerre sociale, les Lucaniens se sont alliés aux Samnites contre Rome (90 - 88 av. J.-C.). La défaite à définitivement acté leur soumission.

À l'époque de Strabon, les cités grecques sur la côte ont périclité à cause du paludisme, provoquant la diminution de la population et de la culture[5]. Les quelques villes de l'intérieur étaient sans importance. Une grande partie de la province a été abandonnée au pâturage, et les montagnes étaient couvertes de forêts où abondaient les sangliers, les ours et les loups. Il y avait quinzaine de communautés indépendantes, mais de faible importance.

À des fins administratives sous l'empire romain, la Lucanie était toujours unie au Bruttium, une pratique poursuivie par Théodoric le Grand[6]. Les deux districts réunis constituant la troisième région d'Auguste.

Villes

Via Herculea et Via Appia au IIIe siècle av. J.-C.
Via Popilia, de Capoue à Rhégium

Parmi les plus importantes villes de la Lucanie, sur la côte est se trouve Metaponte, à quelques milles au sud du Bradanus et Héraclée, à l'embouchure de l'Aciris. Près de sa frontière méridionale se trouvait Sybaris, qui a été détruite en 510 av. J.-C. et remplacée par Thourioi.

Sur la côte ouest se trouvait la ville de Posidonia, connue sous le gouvernement romain comme Paestum ; en dessous se trouvaient Élée (Velia sous les Romains), Pyxus(Policastro Bussentino), appelée par les Romains Buxentum, ainsi que Laüs.

Potentia (Potenza) est la ville la plus importante de l'intérieur.

Au nord, près de la frontière des Pouilles, se trouvait la localité de Bantia (Aceruntia étant plutôt en Apulée).

Au sud de Potentia se trouvait Grumentum, puis Nerulum et Muranum.

Dans la vallée des hautes terres du Tanagro se trouvaient les villes de Atina (Atena Lucana), Forum Poppilia et Consilinum (près de Sala Consilina) ; au nord du Sélé, Eburi (Eboli) et Volceii (Buccino).

Voies de communication

Pénétrant en Lucanie au Nord-Ouest, la Via Popilia traversait le district du Nord au Sud.

La Via Herculia, provenant de la partie sud depuis la Via Appia traversait Potentia et Grumentum, rejoignant la Via Popilia près du bord Sud Ouest du district.

Une autre route (sans nom) parcourt la côté Est.

D'autres routes secondaires relient Potentia à la Via Popilia, la partie Nord-Est à la Via Appia et l'Est la côte à Héraclée.

Histoire ultérieure

Le nom moderne Basilicate date du Xe siècle, quand la région était sous contrôle byzantin (il dérive de basileus, l'empereur). À l'époque, la région forme le thème de Lucanie.

La région a été rebaptisée et divisée en Lucanie orientale et occidentale (Lucania Orientale et Lucania Ocidentale) pendant le carbonarisme de 1820-1821.

Pendant la seconde moitié du XIXe siècle la demande de rétablissement du nom est engagée et en 1932 le régime fasciste rétablit le nom de Lucanie comme symbolique de l'Empire romain. Peu après la Seconde Guerre mondiale, en 1947, le nom de Basilicate est définitivement adopté. Néanmoins, Lucanie est encore utilisé en langue vernaculaire comme un synonyme de Basilicate[7].

Images

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Notes et références

  1. (it) Istituto di studi romani, Italia romana, p. 48
  2. (en) Robert Seymour Conway, Italic Dialects, p.  II
  3. (en) Theodor Mommsen, C.I.L. x. p.  2I
  4. (en) Hermann Roehl, Inscriptiones Graecae Antiquissimae, p. 547.
  5. a et b Selon Strabon.
  6. (en) « Cassiodorus: Chapter 1, Backgrounds and Some Dates », sur faculty.georgetown.edu
  7. (it) Guida d'Italia: Basilicata, Calabria, Touring club italiano, (ISBN 978-88-365-0021-5), p. 11

Voir aussi

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Source de la traduction

Bibliographie

  • (it) A. Pontrandolfo Greco, I Lucani, vol. 5, Milan, coll. « Biblioteca di Archeologia »,
  • Agnes Henning (dir.), « Les Lucaniens », Pour la Science, no 443,‎ , p. 46-52
  • (it) Azienda di Promozione Turistica Regionale, Basilicata - Atlante Turistico delle aree prodotto e sistemi turistici locali, Novare, DeAgostini,
  • (it) T. Pedìo, Cartulario della Basilicata, Venosa, Appia 2 Editrice,
  • (it) G. Antonini, La Lucania, Discorsi, Naples, F. Tromberli,
  • (it) Domenico Musti, Strabone e la Magna Grecia: Città e popoli dell'Italia antica, Esedra,
  • (it) Lucilla De Lachenal, Da Leukania a Lucania: la Lucania centro-orientale fra Pirro e i Giulio-Claudii, Istituto poligrafico e Zecca dello Stato, Libreria dello Stato,
  • (it) Istituto di studi romani, Italia romana, Istituto di studi romani,
  • (it) Adele Cilento, Bisanzio in Sicilia e nel sud dell'Italia, Udine, Magnus Edizioni SpA, (ISBN 88-7057-196-3)
  • Olivier de Cazanove, Civita di Tricarico I Le quartier de la maison du monolithe et l'enceinte intermédiaire, Rome, École française de Rome,
  • (it) Olivier de Cazanove, Civita di Tricarico nell’età della romanizzazione, in Modalità insediative e strutture agrarie nell'Italia meridionale in età romana a cura di Elio Lo Cascio et Alfredina Storchi Marino, Bari, Edipuglia,

Articles connexes