Yvonne Clark

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Yvonne Clark
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 89 ans)
NashvilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Georgianna Yvonne YoungVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
XXXVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domiciles
Formation
Boston Latin Academy (en) (-)
Université Howard (baccalauréat universitaire ès sciences) (jusqu'en )
Université Vanderbilt (master of science) (jusqu'en )
Roxbury Memorial High School For Girls (d) (diplôme d'études secondaires (en))Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Society of Women Engineers ()
Pi Tau Sigma (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Liste détaillée
Women of Color Technology Award for Educational Leadership (d) ()
TSU Mechanism of the Year ()
Adult Black Achievers Award (d) ()
Distinguished Service Award (d) ()
President's Distinguished University Award (d) ()
Delta Sigma Theta Educator of the Year ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Yvonne Y. Clark, née Georgianna Yvonne Young le 13 avril 1929 et décédée le 27 janvier 2019[1], aussi connue comme Y.Y. Clark, est une américaine pionnière pour les ingénieurs afro-américains et féminins. Elle est la première femme à obtenir un baccalauréat ès sciences en génie mécanique à l'Université Howard de Washington, puis la première femme à obtenir une maîtrise en gestion de l'ingénierie (Engineering Managament) de l'Université Vanderbilt, au Tennessee. Elle a également été la première femme à être membre du corps professoral du Collège d'ingénierie et de technologie de l'Université d'État du Tennessee, avant d'y devenir professeure émérite[2] ,[3].

Biographie

Jeunesse et éducation

Yvonne Young naît le 13 avril 1929[4] à Houston, au Texas, et grandit à Louisville, dans le Kentucky[5],[6]. Son père, le docteur Coleman Milton Young Junior, est médecin et chirurgien, et sa mère, Hortense Houston Young, est bibliothécaire et journaliste au Louisville Defender[1]. Son frère, C. Milton Young III, deviendra médecin[1]. Enfant, elle adore construire et réparer des objets, mais n'a pas le droit de suivre des cours de dessin technique à l'école parce qu'elle est une fille[1]. Au lycée, elle suit cependant un cours d'aéronautique et rejoint la patrouille aérienne civile de l'école, où elle apprend à tirer et suit des cours de pilotage dans un simulateur[1]. En cela, des pilotes afro-américains proches de la famille l'ont inspirée[4].

En 1945, âgée de 16 ans, elle obtient son diplôme d'études secondaires ; elle passe les deux années suivantes à étudier à la Girls Latin School (école de latin pour filles) de Boston, puis à la Roxbury Memorial High School For Girls[4]. Bien qu'initialement reçue à l'université de Louisville, elle y est refusée lorsque celle-ci, qui a une politique de ségrégation raciale, se rend compte qu'elle est Afro-américaine ; Yvonne Young est finalement redirigée et financée par l'université de Louisville et le Commonwealth du Kentucky, menacés de poursuites judiciaires, pour aller à l'université Howard de Washington[4]. Yvonne Young devient ensuite la première femme à obtenir un diplôme en génie mécanique de l'Université Howard — où elle est aussi l'unique femme[réf. nécessaire] dans une classe formée quasiment uniquement d'anciens combattants de la Seconde Guerre mondiale[7]. Elle reçoit son diplôme non pas lors de la cérémonie officielle regroupant 300 diplômés, mais dans le bureau du président de l'université, parce qu'elle est une femme dans une époque sexiste[4]. Après l'obtention de son diplôme en 1951, elle constate que « le marché du travail de l'ingénierie n'[est] pas très réceptif aux femmes, en particulier aux femmes de couleur »[5]. En 1960, elle obtient sa licence d'ingénieure professionnelle[4].

En 1972, Yvonne Young est la première femme afro-américaine à obtenir une maîtrise en gestion de l'ingénierie (Engineering Management) de l'Université Vanderbilt, quelque temps après l'entrée des premiers étudiants afro-américains dans le département d'ingénierie de celle-ci[8],[7]. Sa thèse est intitulée « Concevoir des procédures pour la gestion des flux de matériaux dans les grands projets de reconstruction dans l'industrie du verre »[9].

Carrière

Le premier emploi d'Yvonne Young après avoir obtenu son diplôme est au Frankford Arsenal Gauge Lab, une usine de munitions de l'armée américaine à Philadelphie[7]. Elle rejoint ensuite un label discographique, RCA Camden, dans le New Jersey, pour y concevoir des équipements électriques[1],[6]. Yvonne Young retourne dans le sud des États-Unis pour se marier[7], prenant le nom de famille Clark, puis devient à partir de 1956 la première femme membre du département de génie mécanique de l'Université d'État du Tennessee[5]. Elle préside ce département à deux reprises, d'abord de 1965 à 1970, puis à partir de 1977 pour 11 ans[5]. Elle prend ensuite sa retraite[3].

Yvonne Clark aide à lancer le chapitre Pi Tau Sigma, une société d'ingénierie mécanique, de l'État du Tennessee[10]. Elle s'efforce vivement à encourager les femmes à devenir ingénieures et indique en 1997 que 25 % des étudiants de son département sont des femmes[1].

Yvonne Clark a aussi travaillé pour la NASA et les groupes Westinghouse[5] et Ford[11].

Vie privée

En 1955, Yvonne Young épouse William F. Clark Junior, professeur de biochimie au Meharry Medical College[5]. Son mari est originaire de Raleigh, en Caroline du Nord. Ils ont un fils en 1956 et une fille en 1968[1]. Leur fille, Carol Lawson, a interviewé Yvonne Clark pour la Society of Women Engineers (Société des femmes ingénieures) en 2007[7].

Mort

Yvonne Clark meurt chez elle à Nashville le 27 janvier 2019[12],[6].

Travaux

Yvonne Clark passe de nombreux étés au Frankford Arsenal à faire des recherches sur les armes sans recul. Elle passe également un été à travailler avec la NASA à Huntsville, en Alabama, où elle se consacre aux moteurs Saturn V pour fusée. Elle passe ensuite un été au NASA Manned Spacecraft Center de Houston, aidant à concevoir les conteneurs que l'astronaute Neil Armstrong utilisera pour ramener des échantillons de Lune sur la Terre[7].

Yvonne Clark effectue d'autres recherches, avec notamment la découverte de méthodes pour revitaliser et moderniser une partie du centre-ville grâce au Westinghouse's Defence and Space Center à Baltimore, dans le Maryland. À partir des années 1990, ses recherches portent sur les fluides frigorigènes. Elle est l'investigatrice principale du projet de recherche « Experimental Evaluation of the Performance of Alternative Refrigerants in Heat Pump Cycles » financé par le Département de l'énergie du Oak Ridge National Laboratory. Yvonne Clark est aussi la cheffe d'équipe de la division étudiante pour le projet financé par la NASA à l'université d'Etat du Tennessee appelé Center for Automated Space Science (Centre pour la science spatiale automatisée)[5].

Récompenses

  • À partir de 1952 : membre et comité exécutif, Society of Women Engineers (Société des femmes ingénieures)[11]
  • À partir de 1984 : membre de la Société des femmes ingénieures[11]
  • 1990 : Prix du mécanisme de l'année, décerné par le chapitre étudiant de l'université d’État du Tennessee de l'ASME pour son soutien indéfectible à ses étudiants[11]
  • 1977 : Women of Color Technology Award for Educational Leadership, par les US Black Engineers (Ingénieurs Noirs des États-Unis)[11]
  • 1977 : Prix Adult Black Achievers du Northwest Family YMCA (Young Men's Christian Association) pour avoir été un modèle et un mentor pour les jeunes d'aujourd'hui[11]
  • 1998 : Distinguished Engineering Educator Award[11]
  • 2001 : Distinguished Service Award de la Tennessee Society of Professional Engineers (TSPE) pour son leadership exceptionnel dans sa profession et ses contributions à la communauté[11]
  • 2006 : Distinguished University Award du président de l'université d’État du Tennessee pour 50 ans de loyauté, de dévouement et de détermination au cours de sa carrière universitaire[11]
  • 2008 : Prix de l'éducateur de l'année, par la sororité Delta Sigma Theta, chapitre Nashville Alumnae[11]
  • Membre de la Société américaine de formation en ingénierie[11]
  • Membre de la Société américaine des ingénieurs mécaniciens[11]

Notes et références

  1. a b c d e f g et h (en) Susan A. Ambrose, Kristin L Dunkle, Barbara B. Lazarus, Indira Nair et Harkus, Journeys of women in science and engineering : no universal constants, Philadelphia, Temple Univ. Press, (ISBN 1566395275, lire en ligne)
  2. « SWE Women - Clark », societyofwomenengineers (consulté le )
  3. a et b (en) « Faculty About Us », TSU Mechanical Engineering, Tennessee State University (consulté le )
  4. a b c d e et f (en-US) Karen Ramsey-Idem, Society of Women engineers, « Y.Y. Clark's Legacy - All Together », sur All Together - Society of Women engineers, (consulté le )
  5. a b c d e f et g (en) Wini Warren, Black Women Scientists in the United States, Bloomington, Ind. [u.a.], Indiana University Press, (ISBN 9780253336033, lire en ligne)
  6. a b et c (en-US) Ericka Benedicto, « Yvonne Young Clark (1929-2019) », sur BlackPast, (consulté le )
  7. a b c d e et f (en) « Yvonne Young Clark and Carol Lawson Interview », SWE Storycorps interviews, Society of Women Engineers (consulté le )
  8. (en) « Faculty », Tennessee State University, (consulté le )
  9. (en) Diann Jordan, Sisters in science : conversations with black women scientists about race, gender, and their passion for science, West Lafayette, Ind., 1. pbk. print., (ISBN 978-1557534453, lire en ligne)
    entretiens
  10. (en) « Tennessee State Alpha Delta », Pi Tau Sigma, (consulté le )
  11. a b c d e f g h i j k et l (en) « Yvonne Clark », Society of Women Engineers, (consulté le )
  12. "Nashville’s own ‘Hidden Figure’ and pioneer for African-American and women engineers dies", Vanderbilt School of Engineering, January 31, 2019

Liens externes