Yola Letellier

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Yola Letellier
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Conjoint

Yola Letellier, née Yvonne Henriquet est une socialite française[1],[2] qui inspira à Colette la nouvelle Gigi. Elle eut des aventures avec d'autres hommes, dont une avec Lord Louis Mountbatten de 1932 à sa mort en 1979[3].

Gigi[modifier | modifier le code]

Yola est généralement considérée comme le modèle du personnage principal de la nouvelle de Colette de 1944, Gigi[4],[5],[6]. devenue la base d'un film français de 1949 dans lequel Gigi était interprétée par Danièle Delorme ; d'une adaptation théâtrale de 1951 par Anita Loos, dans laquelle Colette a confié le rôle de Gigi à Audrey Hepburn, encore inconnue, et d'un film musical de 1958, récompensé par un Oscar, avec Leslie Caron, sur une partition d'Alan Jay Lerner et Frederick Loewe[4] .

Dans la nouvelle, Gigi est une adolescente éduquée pour devenir une courtisane, afin de fournir de la compagnie et une stimulation intellectuelle en plus du sexe, et qui épouse un homme riche plus âgé[7]. Dans la vraie vie, Yola a épousé Henri Letellier, de 36 ans son aîné, qui était un riche investisseur, propriétaire du Journal, un journal parisien chic, et maire de Deauville de 1925 à 1928. La famille de Letellier possédait également des hôtels et des casinos en Normandie[8] .

Yola était la troisième femme de Letellier[9] . Colette a observé les jeunes mariés Yola et Henri en 1926 dans un hôtel de la Côte d'Azur, où ils étaient tous invités. Les deux propriétaires de l'hôtel étaient les courtisanes qui avaient élevé Yola[2].

Décrite comme une "jeune fille extrêmement séduisante, à l'allure garçonne, aux cheveux coupés et au petit nez retroussé", Yola a fait partie des personnes photographiées par les Frères Séeberger, pionniers de la photographie de mode de rue en France, portant des vêtements de maisons de haute-couture telles que Chanel[6].

Les liaisons[modifier | modifier le code]

Yola Letellier a entretenu simultanément trois relations : avec son mari, avec son "amant officiel" István Horthy (fils aîné de Miklós Horthy, régent du royaume de Hongrie de 1920 à 1944, il fut tué pendant la Seconde Guerre mondiale) , et avec Lord Louis Mountbatten de 1932 jusqu'à sa mort.

C'est Mary Jayne Gold, une amie proche rencontrée en skiant à Davos, qui lui présenta Horthy[10].

Yola et Mountbatten se sont rencontrés lors d'un bal à Deauville en 1932, où ils ont dansé une valse viennoise et où les autres danseurs se sont arrêtés pour les applaudir. Mountbatten a affirmé qu'il s'agissait de sa première liaison extraconjugale. Yola fut sa principale maîtresse jusqu'à sa mort en 1979[9],[11]. Selon la rumeur, Mountbatten aurait installé un lit double escamotable dans sa Rolls-Royce Phantom II de 1931 pour Yola[10].

Louis Mountbatten et sa femme, Edwina, menaient une vie de famille inhabituelle. Peu après le début de la liaison de Mountbatten avec Yola, Edwina Ashley, elle-même une croqueuse d'hommes, la rencontra à Paris. "Votre fille est douce", écrivit Edwina à son mari "et je l'aime bien et nous nous sommes entendus à merveille et sommes maintenant copines et je déjeune avec elle chez elle mardi ! !!" Yola devint une amie proche des deux Mountbatten, ainsi que de leurs deux enfants[8],[12]. "Yola ne vivait pas avec nous mais nous rendait fréquemment visite, nous apportant de charmants cadeaux", selon la fille cadette, Pamela[13],[14]. Ces cadeaux comprenaient une robe de paysanne française et un teckel à poils courts. Edwina et les enfants ont même rendu visite à Yola et Henri Letellier dans leur maison en France[22].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Andrew Lownie, The Mountbattens: Their Lives & Loves, Kings Road Publishing, (ISBN 9781788702577, lire en ligne)
  2. a et b Mark Griffen, A Hundred or More Hidden Things: The Life and Films of Vincente Minnelli, Hachette Books, (ISBN 9780306818936, lire en ligne)
  3. « Lord Mountbatten was "devastated" by his wife's affairs », Irish Central,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b « Gigi Times Three », sur Love Letters to Old Hollywood, (consulté le )
  5. (en) Grant Tucker, « Lord Mountbatten's 'lust for young men' revealed », The Sunday Times,‎ (lire en ligne)
  6. a et b Sylvie Aubenas, Virginie Chardin et Xavier Demange, Elegance: The Seeberger Brothers and the Birth of Fashion Photography, Chronicle Books, (ISBN 9780811859424, lire en ligne), p. 91
  7. Laird Borrelli-Persson, « 10 Famous Courtesans, from Madame de Pompadour to Gigi », Vogue,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a et b Janet P. Morgan, Edwina Mountbatten: A Life of Her Own, HarperCollins Publishers Limited, (ISBN 9780002175975, lire en ligne), p. 227
  9. a et b Andrew Lownie, « The love lives of Lord and Lady Mountbatten — bedhopping, gay affairs and dangerous liaisons », Sunday Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. a et b Sullivan, Rosemary (2012). Villa Air-Bel: World War II, Escape, and a House in Marseille. Harper Collins. p. 51. (ISBN 9781443402569)
  11. Akbar S. Ahmed, Jinnah, Pakistan and Islamic Identity: The Search for Saladin, Psychology Press, (ISBN 9780415149662, lire en ligne), p. 154
  12. Adrian Smith, Mountbatten: Apprentice War Lord 1900-1943, I.B.Tauris, (ISBN 9780857730879, lire en ligne), p. 91
  13. Alan Cowell, « Patricia Knatchbull, a Grande Dame of Britain's Elite, Dies at 93 », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. James Reginato, « The Raj Duet », Vanity Fair,‎ (lire en ligne, consulté le )

Sources[modifier | modifier le code]