Victor Davis Hanson
Naissance | |
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Nationalité |
américain |
Formation |
Université Stanford Université de Californie à Santa Cruz Selma High School (en) |
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Fratrie |
Nels Hanson (d) |
A travaillé pour | |
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Parti politique | |
Site web |
(en) victorhanson.com |
Distinction |
Victor Davis Hanson est un historien militaire américain né le à Fowler en Californie, spécialiste de la Grèce antique, et professeur émérite à l'Université d'État de Californie.
Victor Davis Hanson s'est fait connaître par la publication de Guerre et agriculture dans la Grèce antique (à l'origine sa thèse de doctorat), ouvrage dans lequel il explique que l'on a beaucoup surestimé l'impact que pouvaient avoir les destructions de récoltes effectuées par des armées sur le territoire de leur adversaire (par exemple les raids organisés par les armées de Sparte contre l'Attique lors de la première phase de la guerre du Péloponnèse.) Il a également travaillé sur la matérialité des combats, dans la lignée des études de John Keegan[1]. L'historien militaire anglais a pour sa part salué dans Le Modèle occidental de la guerre, un ouvrage « d'une importance profonde », qui a sa place aux côtés du Monde d'Ulysse de Moses I. Finley. Toutefois, l'idée qu'il existerait un ethos occidental de la guerre, qui serait né dans la Grèce de l'Antiquité et qui serait encore celui de l'Occident actuel, associée à une sympathie marquée pour l'idéologie neo-conservatrice (qui le conduit, dans son ouvrage sur la guerre du Péloponnèse, à comparer l'Athènes de Périclès avec les États-Unis actuels), a provoqué des réticences : ainsi, l'historien français Stéphane Audoin-Rouzeau voit dans les thèses de Hanson « une position idéologique qui instrumentalise les sciences sociales[2] ».
Opinion sur l'évolution des études classiques
Hanson a cosigné avec John Heath le livre Who Killed Homer? ("Qui a tué Homère?"). Ce livre analyse le déclin des études classiques aux États-Unis et propose des solutions pour y remédier. L'importance des études classiques tient selon Hanson et Heath au fait que la connaissance des Grecs et des Romains est nécessaire à la compréhension profonde de la culture occidentale : "La réponse à la question qui consiste à se demander pourquoi le monde s'occidentalise est à chercher dans la sagesse grecque - raison qui suffit à justifier que nous ne devons pas abandonner l'étude de notre héritage."[3]
Hanson et Heath mettent ce déclin des études classiques sur le compte des universitaires eux-mêmes, qu'ils accusent d'être si imprégnés de politiquement correct et de pensée post-moderne, qu'ils ont perdu de vue ce que représente véritablement à leurs yeux la culture classique : "L'étude du grec, ces vingt dernières années, est devenue une profession, un petit monde - mais un monde peu reluisant - avec jets, conférences, publicité, jargon et privilèges."[4]
La guerre du Péloponnèse
Dans son ouvrage La guerre du Péloponnèse, paru originellement en 2005 sous le titre A war like no other, plutôt que nous livrer une interprétation géostratégique et idéologique du conflit, Victor Davis Hanson préfère s'appuyer sur le récit de Thucydide pour examiner les différentes formes de combat : le feu (les dévastations de l'Attique et de la Mégaride), la maladie (la peste d'Athènes), la terreur (les incursions athéniennes sur les côtes du Péloponnèse), la cuirasse (les batailles d'hoplites de Délion et de Mantinée), les murs (le siège de Platées et des villes révoltées de Chalcidique), les chevaux (le désastre de l'expédition de Sicile) et les navires (la guerre de Décélie et d'Ionie). Avec ce procédé, il établit solidement la thèse selon laquelle cette guerre est moins celle d'Athènes et de Sparte que la grande guerre civile du monde grec[5].
Ouvrages traduits en français
- Le Modèle occidental de la guerre : la bataille d'infanterie dans la Grèce classique (trad. de l'anglais par Alain Billault, préf. John Keegan), Paris, Les Belles Lettres, , 297 p. (ISBN 2-251-38004-3, présentation en ligne)
- Les guerres grecques, 1400-146 av. J.-C. (trad. Laurent Bury), Autrement, , 223 p. (ISBN 2-86260-972-2, présentation en ligne)
- Carnage et culture : les grandes batailles qui ont fait l'Occident (trad. de l'anglais), Paris, Flammarion, , 600 p. (ISBN 2-08-212544-0, présentation en ligne)
- La guerre du Péloponnèse, Flammarion, , 480 p. (ISBN 978-2-08-210327-5 et 2-08-210327-7, présentation en ligne)
Notes et références
- Anatomie de la Bataille a été « à la fois un modèle et une source d'inspiration pour la manière dont [il] traite la bataille grecque », indique Hanson dans la préface du Modèle occidental de la guerre (Tallandier, Paris, 2007, p.18.)
- Stéphane Audoin-Rouzeau, Combattre. Une anthropologie historique de la guerre moderne (XIXe-XXIe siècle), Seuil, Paris, 2008, p.208
- Victor Davis Hanson and John Heath, Who Killed Homer? The Demise of Classical Education and the Recovery of Greek Wisdom (San Francisco: Encounter Books, 2001), 28.
- Victor Davis Hanson and John Heath, Who Killed Homer? The Demise of Classical Education and the Recovery of Greek Wisdom (San Francisco: Encounter Books, 2001), 157.
- Marc Riglet, « L'autre guerre de trente ans », sur lexpress.fr,
Annexes
Liens externes
- (en) Site personnel
- (en) « Works and Days », blog personnel
- Jean Joana, « Victor Davis Hanson : Carnage et culture. Les grandes batailles qui ont fait l'Occident », Pôle Sud, vol. 18, no 18, , p. 174-176 (lire en ligne)