Utilisateur:Puy-Montbrun/Brouillon

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Déodat du Puy-Montbrun, né le à Toulouse et mort le à Paris, est un officier de l'Armée de terre et un résistant français.

Il est l'un des officiers les plus titrés de sa génération, titulaire de 19 citations avec les croix de guerre 39-45 et TOE, de la valeur militaire et la croix de la vaillance vietnamienne. Il a reçu la médaille de l'aéronautique, la médaille des évadés, la rosette de la Résistance, la médaille d'or du Service de santé, la fourragère TOE à titre individuel, la King'medal, la Malayan medal. Blessé trois fois, il totalise 26 titres de guerre.[1][2]

Hommage rendu, dans la cour de l’Institution nationale des Invalides à Paris, au colonel Déodat du Puy-Montbrun

Fils d'un Officier gazé à Douaumont en 1917,[3] [4] élevé à la dignité de Grand-croix de la Légion d’Honneur [5] [6] ses obsèques ont eu lieu aux Invalides le 27 février 2009[7].

Après l’hommage militaire un service religieux s'est tenu dans sa paroisse, l’église réformée d’Auteuil.[8]

Sous-officier à 18 ans

Engagé volontaire en 1938, maréchal des Logis en 1939, il est grièvement blessé en juin 1940. Prisonnier de allemands il s’évade de l’hôpital. Recueilli exsangue dans un fossé par de très courageux fermiers lorrains qui le soignent [3], il regagne la zone libre où, réintégré dans l’armée armistice, il est envoyé en Syrie en 1941.[4] Il y est recruté par l’Intelligence service britannique qui va lui confier des missions en France occupée.[9]

Résistant, en France

Il rejoint François Bistos dans le réseau Confrérie Notre-Dame puis Andalouise et organise une filière d’évadés vers l’Espagne. Ces réseaux démantelés, il rejoint le Colonel Remy et le BCRA. Sa sécurité est compromise après échappé à une arrestation de la Gestapo qui faillit lui être fatale [5] si le convoi allemand n’avait été attaqué par le maquis. [10] Il s’envole alors vers l’Angleterre et reçoit l’instruction des SAS avant d’intégrer la Force Jedhburgs [11] une unité spéciale destinée à mener des opérations clandestines derrière les lignes ennemies. [9]
Plusieurs fois parachuté en France il y effectue de nombreuses missions avec les maquis et les américains.[4] Dans l’une d’elle, largué derrière les lignes allemandes, il détruit avec son équipe une section SS.[12]
Il participe aux combats de la Libération, notamment à Toulouse, en qualité d'officier parachutiste au sein des Forces françaises libres et est nommé, à l'âge de 25 ans, chevalier de la Légion d'honneur en 1945.[13]Il s'écarte alors des formations régulières.

Commandos et Indochine

Intégré en 1945 au service action du contre-espionnage français, il participe à la création du Centre de Cercottes avant de servir au 11ème Choc, fer de lance des services secrets. Il est de ceux qui ont créé le centre d'entraînement commando de Cercottes dans le Loiret[13] et devient ainsi l’un des fondateurs du Service Action de la DGSE
Ainsi a-t-il sa place aujourd’hui dans la mémoire da la DGSE à Paris [14] [15]

Volontaire pour l'Indochine, il s'y bat de 1950 à 1954. Alors aide de camp du Général de Lattre de Tassigny, c’est sur ses propositions et notamment la participation d’autochtones à la contre-guérilla qu'en accord avec le SDECE est créé le 17 avril 1951 le Groupement de Commandos Mixtes Aéroportés (GCMA).[16]

La mission du GCMA relève d’opérations de guérilla, de sabotage et de filières d’évasion. Il y est l’initiateur des débarquements de nuit et multiplie avec ses hommes pendant trois ans les sabotages et autres destructions diverses. Dans l'une de ces situations difficiles il dégage personnellement à l’arme blanche un de ses sous-officiers terrassé par l’ennemi.[4]
En 1952 il participe avec les britanniques à une opération dans les forêts de la Malaisie où les parachutes sont arrêtés par la canopée et les parachutistes descendent en rappel avant d'en venir à l'attaque. Le commandant de la 2ème SAS, au vu de son comportement, lui écrit avoir été grandement impressionné: nous vous considérons comme un soldat hors du commun.[4]

Indochine et premiers hélicoptères

En 1954, fort de l’impulsion donnée par le colonel Crespin se crée la première unité française héliportée en Indochine le 28 décembre 1953, subordonnée au Général commandant les forces aériennes d'Extrême Orient pour sa mise sur pied jusqu'a la prise en compte effective financière et matérielle par l'Armée de Terre. Déodat du Puy-Montbrun alors capitaine est son adjoint.[17]
Au mois de juin de cette année il réussit, après un saut dans un orage tropical à récupérer, aidé d’un seul homme, le sergent chef Taxi, a retrouver trois égarés en secteur ennemi qui sont récupérés par hélicoptère par le colonel Crespin.[4]

Algérie et le Groupement d'hélicoptères n°2 (GH2)

En 1955, il est affecté en Algérie, où il restera tout le temps de la guerre, jusqu’en 1961, effectuant 3.000 heures de vol dans toutes les conditions de combat imaginables.[13] Commandant en second puis commandant, le 1er janvier 1959, du Groupe d’hélicoptères n°2, il est le pionnier des évacuations sanitaires de nuit. Il en réalise personnellement quarante-cinq - un record[4]- avec l’hélicoptère H-21 dit « banane » utilisé aussi dans un rôle de transport d’assaut. Dans ce cadre il cherche à aller toujours au plus près des combats et découvre de nouvelles zones d’atterrissage malgré les tirs qui touchent son hélicoptère. Il sera finalement gravement blessé.[4]

Retour en France

En 1961 le commandant du Puy-Montbrun est nommé commandant en second de l’École des troupes aéroportées à Pau.[4] Il s’y oppose fermement à une proposition de l’OAS qu'il refuse, ce qui ne l'empêche pas d'écrire à ses camarades en prison, de leur fournir des colis et de l'argent.[4] Inscrit au tableau de lieutenant-colonel, il est affecté au 2e RH à Orléans.

Quoiqu’il n’ait jamais appartenu à l'Organisation de l'armée secrète (OAS), il soutient encore ses camarades devant la justice. Il intervient en leur faveur devant les tribunaux en grand uniforme et portant ses décorations, en particulier pour l'adjudant Robin, qui risque alors la peine de mort. Après sa déclaration, Jean-Louis Tixier-Vignancour, avocat de l'adjudant Robin, s'est levé pour déclarer : Après un tel témoignage, ma plaidoirie devient inutile.[4]

Rayé des cadres

Sa conduite le dessert. Noté en effet comme l'un des plus brillants officiers supérieurs qu'il me fût donné d'avoir sous mes ordres par son chef, le colonel Brothier ancien patron de la Légion,[4] personnage dont la conduite a notamment été décrite en Indochine par Lucien Bodard comme en proie à un idéal qui l'oblige à constamment se surmonter, à s'engager dans des épreuves toujours plus audacieuses, qui ne peuvent finir que par la mort. Mais il vit, il survit toujours.[18] il devient l'objet de la méfiance du commandement.[4]
La sincérité des témoignages qu'il avait faits devant la justice pour soutenir ses anciens camarades impliqués dans le putsch a dérangé. [19]

Reconnu alors grand invalide de guerre, il est invité à faire valoir ses droits à la retraite, ce à quoi il se refuse. Il est rayé des cadres de l'Armée de terre en 1964.

Journaliste et écrivain

Après une parenthèse dans l’automobile il devient reporter à Paris Match durant une quinzaine d’années. Il écrit dès lors une trentaine d'ouvrages sur les services spéciaux mais aussi, sous le nom de Déodat de Montbrun, plusieurs romans d'espionnage dont le héros s'appelle Camberra, inspirés de faits vécus ou dont il a eu connaissance.
L'un des ses livres, Les Chemins sans croix, réédité, est considéré comme le plus bel ouvrage consacré à l’Indochine [20]

Parrain de la 49ème promotion de l’EMIA

Chaque promotion de l’École militaire interarmes doit choisir son parrain.[21]
Ce choix important est réalisé après un travail approfondi de recherche. Il peut s'agir d'une personnalité ou d'un fait militaire marquant. Plusieurs dossiers sont étudiés et trois retenus qui sont soumis à la décision du Ministre de la Défense.

Le nom du Colonel du Puy-Montbrun est celui de la 49ème promotion de l'EMIA.[22] Il figure sur l'épée de l'insigne qu'elle a conçu.
Il est honoré dans le chant de marche de cette promotion. [23]



Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Revue HISTORIA n° 391bis, article consacré au colonel du Puy-Montbrun pages 68 à 70, 1979
  2. Jean Guisnel, journaliste et spécialiste reconnu des questions militaires, est cité dans « Soldats de France » où il évoque la revue Historia en disant que le colonel du Puy-Montbrun est l’un des officiers les plus titrés de sa génération.
  3. a et b Bulletin national des médaillés de la résistance française, Nouvelle série, n°33, Juin 2009, article consacré au colonel du Puy-Montbrun
  4. a b c d e f g h i j k l et m Journal de l’Union des parachutistes, article consacré au colonel du Puy-Montbrun pages 23,24 et 25, n° 208 avril-mai-juin 2009
  5. a et b Voir à Puy-Montbrun, A. R.B.Déodat du dans «Les Grand’Croix de la Légion d’honneur. De 1805 à nos jours» par Michel et Béatrice Wattel, Editions Archives & Culture, 26 bis rue Paul Barruel, 75015 Paris.
  6. Décret du 31 mai 1997.
  7. Cérémonie d’hommage aux Invalides à Paris.
  8. Le Figaro, carnet du jour, samedi 7 - dimanche 8 mars 2009
  9. a et b Zone militaire OPEX 360.com
  10. Gérald Boudet, « Un français libre parmi 62312 »
  11. Les Jedburgs, « "Histoire secrète des forces spéciales alliées". »
  12. Pierre Darcourt, La voix du combattant, page 15, novembre 2009
  13. a b et c Jean Guisnel, « Décès d'une figure des services spéciaux, le colonel Déodat du Puy-Montbrun », sur lepoint.fr,
  14. Alain Barluet, Le Figaro, samedi17-dimanche 18 septembre 2016.
  15. Alain Barluet, « Reportage au musée secret de la DGSE: « de nombreuses photos inédites photographies montrent les maquisards, notamment les Hmongs (…et) quelques figures de la geste indochinoise, le capitaine Jean Sassi, « héros » du 11e choc, Déodat du Puy-Montbrun… » », sur lefigaro.fr
  16. Pierre Abramovici, « Considérations sur l’origine des « forces spéciales », Cahiers du CEHD n° E1, 2007, pages 90-91 »
  17. Richard Zielinski, « Naissance des formations aériennes de la gendarmerie nationale »
  18. Lucien Bodard, l’Aventure, Gallimard 1965, page 447.
  19. Fédération nationale des combattants volontaires, Dossiers militaires publics, LCL Brault, « Aucune raison légitime n'existe pour justifier la mise à l'écart de ce magnifique officier, d'une armée qu'il avait servie de toute son âme et avec passion durant vingt trois ans »
  20. Voir l’introduction à l’hommage fait par Pierre Darcourt.
  21. Au début voir les critères de choix du nom de la promotion
  22. EMIA, « École Militaire InterArmes, 49ème promotion. »
  23. Élèves de la 49ème promotion de l’EMIA, « Insigne et chant de marche de la 49ème promotion de l’École Militaire InterArmes. »