Tomie Arai

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Tomie Arai
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activité
Autres informations
Membre de
Godzilla Asian American Arts Network (en)
Basement Workshop (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinctions
Liste détaillée
Bronx Museum Artist in the Marketplace Fellowship ()
New York Foundation for the Arts (en) ( et )
MacDowell Fellowship ()
Fondation Joan Mitchell (d) ()
Prix Anonymous Was A Woman ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Bibliothèque Fales (en) (MSS.439)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Back to the Garden (d), Renewal (d), Back to the Garden (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Tomie Arai, née en , est une artiste et activiste new yorkaise.

Elle réalise des œuvres in situ, abordant les thématiques du genre, de la communauté et de l'identité raciale[1]. Impliquée dans le dialogue entre les communautés, elle a notamment cofondé le collectif Chinatown Art Brigade (en)[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Tomie Arai nait à New York en [3]. Issue de troisième génération de Sino-Américains, ses grands-parents étaient des paysans qui se sont installés aux États-Unis au début du XXe siècle ; ses parents ont grandi à Hawaï et en Californie[réf. nécessaire].

Au début de sa carrière, à la fin des années 1960 et au début des années 1970, elle a l'impression que le monde de l'art new-yorkais n'arrive pas à intégrer son vécu d'Américaine d'origine asiatique. Elle décide alors de s'impliquer dans l'art communautaire[4]. En 1972, elle rejoint le Basement workshop (en), première organisation politique et artistique asio-américaine de New York. Elle y découvre l'activisme et des artistes asio-américains, comme Arlan Huang. Entre 1972 et 1979, Tomie Arai travaille au Cityarts Workshop en tant que coordinatrice du centre de ressources et directrice des peintures murales, réalisant plusieurs fresques dans le Lower East Side de New York[5]. De nombreux membres du Basement Workshop s'investissent dans le premier projet de Cityarts à Chinatown, Une histoire de l'immigration chinoise aux États-Unis.

Après Cityarts, Arai travaille comme graphiste indépendante pour Alan Okada de Citibank. À l'époque, Arai crée des affiches, des brochures et du matériel promotionnel pour des communautés, dans le cadre du programme de soutien de Citibank. Dans les années 1980, Arai commence à se tourner vers la gravure.

Pendant plus de 15 ans, elle est membre du conseil d'administration et gérante du Lower East Side Printshop (en), une imprimerie associative. Elle participe également à des résidences d'impression au Women's Studio Workshop (en), au Printmaking Workshop, au Self Help Graphics & Art (en) et au Brandywine Workshop à Philadelphie. Ces espaces de travail à but non lucratif encouragent les artistes à collaborer et à expérimenter l'image imprimée.

Arai est également membre cofondatrice du collectif d'arts asio-américains Godzilla (en), actif à New York dans les années 1990[6].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Dans son œuvre, Tomie Arai explore les rapports entre art et histoire, et le rôle de la mémoire[7]. Elle utilise de nombreux médiums : la sérigraphie, l'installation in-situ, la collecte de l'histoire orale, de la mémoire et des images des différentes communautés. Elle documente les récits des connumautés tout en engageant les spectateurs dans un dialogue avec les luttes sociales contemporaines.

Arai est une ardente défenseure du déplacement de l'art en dehors du système hiérarchique des galeries, elle cherche à redéfinir l'art et sa relation au public. Si l'art public se résume souvent à une sculpture monumentale placée dans l'espace public, sans liens avec les habitants, elle préfère une approche en dialogue avec les communautés d'habitants, qui leur permet de s'approprier l'œuvre[3].

Elle répondu à des commandes de l'Arizona Humanities Council, du Cambridge Arts Council, du Bronx Museum of the Arts, du National Endowment for the Arts ou du Museum of Chinese in America (en). De plus, Arai crée des œuvres in situ, dans le cadre du 1 % artistique du New York City Department of Cultural Affairs[8] ou commandées par l'Administration des services généraux, par le programme MTA Arts for Transit de New York ou par le San Francisco Arts Commission (en).

En 1997-1998, elle est la première artiste en résidence de l'Institut Asie/Pacifique/Amérique de l'Université de New York. Elle bénéficie également de résidences, entre autres, au MoMA PS1 (1991), au Bronx Museum of the Arts (2003) ou à l'Haverford College (2017)[9],[10].

Avec ManSee Kong et Betty Yu, Tomie Arai fonde en la Chinatown Art Brigade (en) (CAB), un collectif d'artistes, de créateurs et d'activistes qui conçoit des œuvres artistiques et multimédia pour promouvoir la justice sociale[2].

Projets publics[modifier | modifier le code]

Une grande fresque horizontale : sur un fond rouge et noir représentant diverses images historiques de la ville, des images en beige clair reprennent des éléments du passé esclavagiste de la ville.
Renewal, fresque sur la façade du Ted Weiss Federal Building (en) à New York.

Commandé en 2005, Renewal est installé sur la façade du Ted Weiss Federal Building (en) en 1998[11]. Cette œuvre, superpositions de sérigraphies sur toile, honore le African Burial Ground et les premiers Noirs-Américains de New York[11].

En 2006, Arai installe à Philadelphie l'œuvre in-situ Swirl (Tournillon), qui met en lumière l'histoire méconnue des Asio-Américains de la ville[12],[13]. Cette œuvre en bois et en acier, montrant des portraits photographiques d'habitants sérigraphiés, est une réponse au projet du maire de l'époque, John F. Street, de construire un stade de baseball pour les Phillies de Philadelphie, détruisant une partie des bâtiments de Chinatown[12],[14]. L'œuvre est un grand patchwork de photos de famille, en forme de bi chinois (disque percé, généralement en jade), situé sur la Vine Street Expressway[12].

Arai elle crée Back to the Garden en 2007, situé dans la station de métro Pelham Parkway (en), une sorte de vitrail montrant un motif de feuilles d'arbres locaux[15]. Des photographies des environs sont intérés dans les fenêtres[15].

Collections permanentes[modifier | modifier le code]

Les œuvres d'Arai sont dans les collections permanentes de plusieurs musées, notamment au Museum of Modern Art et à la Bibliothèque du Congrès[16].

Récompenses[modifier | modifier le code]

  • 1997 : Prix Anonymous Was A Woman
  • 2003 et 2005 : Mid Atlantic Arts Foundation Artists & Communities Residency[17],[18]
  • 2007 : bourse Urban Artist Initiative de l'Asian American Arts Alliance[19]
  • 2007 : bourse Women, Arts and Activism de l'Asian Women Giving Circle (en)[20]
  • 2010 : lauréate de l'Asian American Arts Alliance[10]
  • 2012 : bourse Professional Development du programme Creative Change du Laundromat Project[21]
  • 2013 : prix de la Puffin Foundation (en)[22]
  • 2013 : bourse Women, Arts and Activism de l'Asian Women Giving Circle[23]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Elle fait partie des 14 artistes participant à l'ouvrage collectif Just Like Me: Self Portraits and Stories, dirigé par Harriet Rohmer (Harriet Rohmer, 1997, (ISBN 0-89239-149-9), (OCLC 36201269)).

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Honoring Tomie Arai », sur joanmitchellfoundation.org (consulté le ).
  2. a et b (en) « About », sur chinatownartbrigade.org (consulté le ).
  3. a et b (en) Margo Machida, « Arai, Tomie », dans Joan Marter, The Grove Encyclopedia of American Art, vol. 1, New York, Oxford University Press, (ISBN 9780195335798, lire en ligne), p. 111–112.
  4. Voir le documentaire de Ainslie Binder, Silviana Calderero et Sarah Goodyear You Know… The Struggle (La Lucha Continúa) : (en) [vidéo] Philip Pocock, You Know... The Struggle (Lower East Side New York murals documentary) 1984 sur YouTube, (consulté le ), 3:00 et 7:36.
  5. (en) Edward Wong, « Neighborhood Report: Chinatown/East Village; Walls Stop Talking: Political Murals Are Vanishing », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Pepe Karmel, « Expressing the Hyphen in Asian-American », The New York Times,‎ .
  7. (en) « Contemporary Art Exhibition, 'Infinite Mirror,' Showcases Shared American Culture », Université DePauw, (consulté le ).
  8. (en) « Tomie Arai », sur NYC Percent for Art, (consulté le ).
  9. (en) « Artist Residencies and Public Projects », sur tomiearai.com (consulté le ).
  10. a et b (en) « Awards and Residencies », sur tomiearai.com (consulté le ).
  11. a et b (en-US) « African Burial Ground Commissioned Artwork », sur www.gsa.gov (consulté le )
  12. a b et c (en) Danielle Wu, « Programming, Performance, and Public Art: Inclusion through Intrusion », Smithsonian Center for Folklife and Cultural Heritage, (consulté le ).
  13. (en) « Winner Profile: Asian Arts Initiative on art-powered community development », Fondation Knight (consulté le ).
  14. (en) Debbie Goldberg, « Philadelphia's Chinatown Balks at Ballpark », The Washington Post,‎ (ISSN 0190-8286, lire en ligne, consulté le ).
  15. a et b (en) « MTA - Arts & Design | NYCT Permanent Art », sur web.mta.info (consulté le ).
  16. (en) « Arai, Tomie, 1949- », Bibliothèque du Congrès (consulté le ).
  17. (en) « Grant Archives - Artists & Communities Archive 2003 », Mid Atlantic Arts Foundation (consulté le ).
  18. (en) « Grant Archives - Artists & Communities Archive 2005 », Mid Atlantic Arts Foundation (consulté le ).
  19. (en) « All Grantees », Asian American Arts Alliance (consulté le ).
  20. (en) « 2007 », Asian Women Giving Circle (consulté le ).
  21. (en) « Fellows | The Laundromat Project », The Laundromat Project (consulté le ).
  22. (en) « Portraits of New York China Town », Puffin Foundation (consulté le ).
  23. (en) « 2013 Grant Projects », Asian Women Giving Circle (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]