Affaire Taoufik Amri

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Affaire Taoufik El-Amri
Pays France
Ville Nantes
Nombre de victimes 1
Jugement
Statut Affaire jugée : trois policiers condamnés en appel à 2 mois d'emprisonnement avec sursis pour faux témoignage
Tribunal cour d'appel de Rennes
Date du jugement mai 2011

L'affaire Taoufik El-Amri a eu lieu en 2006. Un ouvrier tunisien Taoufik El-Amri, disparaît la nuit du à Nantes, puis est retrouvé mort noyé en dans la même ville. Après enquête, il apparaît que Taoufik El-Amri a été interpellé par une équipe de la police nationale le soir de sa disparition, ce que les policiers en question ont caché. Les trois policiers sont finalement condamnés à deux mois d'emprisonnement avec sursis pour faux témoignage.

Circonstances de sa disparition[modifier | modifier le code]

Le , Taoufik El-Amri, un ouvrier intérimaire tunisien, passe la soirée à Nantes avec deux collègues quand il est interpellé ivre par la police patrouillant dans le secteur à la suite du signalement d'un voleur[1],[2]. Aucune trace de l'interpellation n'est alors enregistrée, ni dans la main courante, ni dans les conversations radio de la police[3].

Le , sans nouvelles de son mari, Priscillia Amri signale sa disparition au commissariat d'Alençon[3].

Récupération du corps et enquête policière[modifier | modifier le code]

Le corps de Taoufik El-Amri est repêché le , dans le canal Saint-Félix[2]. L'homme est retrouvé sans son portefeuille[4] ni traces de lutte, même si Stéphane Autin du ministère public fait état d'ecchymoses sur ses bras[5]. L'autopsie révèle un taux de 3,74 grammes d'alcool dans le sang et l'absence d'eau dans ses poumons[4]. L'hydrocution est donc indiquée comme cause de la mort[6].

Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, demande un rapport à l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN)[3].

Les trois policiers qui avaient interpellé l'ouvrier ont, dans un premier temps, nié avoir croisé son chemin[4], puis ont menti sur l'endroit où ils ont déposé l'ouvrier. Lors de l'audience du , ils reconnaissent le faux témoignage[7].

Poursuites judiciaires[modifier | modifier le code]

Six mois d'emprisonnement sont requis contre les policiers[3]. Ils sont finalement condamnés à quatre mois d'emprisonnement avec sursis et décideront de faire appel contre l'accusation de délaissement (la justice estimant qu'ils auraient dû accompagner Taoufik El-Amri en cellule de dégrisement vu son état d'ébriété)[1],[8]. Finalement, la cour d'appel de Rennes prononce la relaxe pour l'accusation de délaissement, mais confirme les peines de deux mois d'emprisonnement avec sursis pour faux-témoignage[9].

Une autre procédure, liée à cette affaire, a été menée à l'encontre d'un sans-abri prénommé Mehdi. Celui-ci fut suspecté d'avoir rencontré l'ouvrier juste après les policiers et de s'être battu avec lui. Cette procédure aboutira finalement à un non-lieu[10].

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Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Noyade d'un homme saoul : trois policiers condamnés », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b « Le corps de Taoufik El-Amri identifié à Nantes », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c et d « Des policiers auraient reconnu avoir interpellé Taoufik Amri », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. a b et c (en) « French police arrested after missing man found dead », sur libcom.org, (consulté le )
  5. détail donné dans la conférence de presse de M. Stéphane Autin du 14/12/2006 selon Ahmed Amri, « Il y a quatre ans, mourait à Nantes Taoufik Amri », sur Tunisie, (consulté le )
  6. Taoufik el-Amri: les policiers de nouveau jugés à Rennes pour "délaissement", article publié dans Le Parisien, le 28 mars 2011.
  7. « PresseOcean.fr - Taoufik : les policiers se défendent », (version du sur Internet Archive)
  8. « ouest-france.fr - Affaire Taoufik El-Amri : les trois policiers font appel du jugement », (version du sur Internet Archive)
  9. « Noyade à Nantes. Les policiers acquittés », Le Telegramme,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Affaire Taoufik el-Amri. Les policiers de nouveau jugés », Le Telegramme,‎ (lire en ligne, consulté le )