Suzanne Eaton

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Suzanne Eaton
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 59 ans)
La CanéeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Anthony Hyman (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Maître
Kai Simons (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directrice de thèse
Kathryn Calame (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Influencée par
Thomas B. Kornberg (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
WICB Junior Award (d) ()
WICB Junior and Senior Awards (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Suzanne Eaton, née le et morte le , est une scientifique américaine et professeure de biologie moléculaire à l'Institut Max-Planck de biologie cellulaire moléculaire et génétique de Dresde, en Allemagne. Ses travaux sur la biologie du développement sont récompensés de plusieurs prix.

Elle meurt assassinée le 2 juillet 2019 à La Canée en Grèce.

Biographie[modifier | modifier le code]

Eaton est née le 23 décembre 1959 à Oakland, en Californie[1]. L'un de ses modèles dans son enfance est Spock en raison de son approche rationnelle de la résolution des problèmes. Elle est également pianiste ; elle commence à l'âge de huit ans[2].

En tant qu'étudiante de premier cycle, Eaton hésite entre une carrière de biologiste, de professeure de littérature ou de mathématicienne. Le facteur décisif est un cours, enseigné à partir d'articles scientifiques en lieu et place du manuel : c'est le déclencheur de sa passion pour la recherche biologique[3].

Eaton obtient une licence de biologie à l'université Brown en 1981 avant de décrocher un doctorat en microbiologie à l'université de Californie à Los Angeles en 1988[1]. Sa thèse, intitulée « Analyse moléculaire d'un promoteur de chaîne lourde d'immunoglobuline », est réalisée sous la supervision de Kathryn Calame[4]. L'Association of Academic Women lui décerne en 1988 le Sydney C. Rittenberg Award for Distinguished Academic Achievement in Microbiology pour son travail de doctorat[1].

Eaton est mariée au scientifique britannique, Anthony A. Hyman, et a deux enfants[5]. Elle est athlète, coureuse, et est ceinture noire en taekwondo[6].

Disparition et décès[modifier | modifier le code]

Eaton disparaît le 2 juillet 2019. Elle est vue pour la dernière fois jouant du piano dans le hall de l'hôtel où elle assiste à une conférence à l'Académie orthodoxe de La Canée, en Crète. On pense que sa disparition s'est produite pendant une course à pied[7]. La police grecque retrouve son corps le 8 juillet à l'intérieur d'un bunker de la Seconde Guerre mondiale[8],[9]. Une enquête pour homicide est ouverte après qu'il est déterminé qu'elle est morte par asphyxie[10]. Giannis (également orthographié Yiannis) Paraskakis, un grec de 27 ans et père de deux enfants, admet pendant l'interrogatoire de police l'avoir renversée deux fois avec sa voiture, l'avoir assommée et l'avoir chargée dans son coffre. Il l'a ensuite conduit jusqu'au bunker éloigné, violée et laissée mourir[11],[12],[13]. En octobre 2020, Paraskakis est reconnu coupable du meurtre d'Eaton et condamné à la prison à vie[14].

Après sa mort, sa sœur écrit : « Elle prenait un grand plaisir à préparer des repas exquis et avait un sens exotique de la mode. Elle adorait les parfums. Elle enseignait et pratiquait le Taekwondo en tant que ceinture noire du deuxième degré. Elle terminait les mots croisés bien trop vite, jouait des concertos et lisait beaucoup. Elle correspondait à la description la plus stricte de Jane Austen d'une 'femme accomplie' tout en conservant une humilité naturelle et une 'curiosité insatiable' »[15].

Travaux[modifier | modifier le code]

Phot d'une mouche jaune aux yeux rouges
Drosophila melanogaster

Eaton commence sa carrière de chercheuse en travaillant sur les gènes de la chaîne lourde des immunoglobulines à l'université de Californie à Los Angeles, dans le laboratoire de Kathryn Calame[2]. En 1988, elle change de domaine pour se consacrer à la biologie du développement, en étudiant comment les cellules obtiennent leurs identités tissulaires chez la drosophile, Drosophila melanogaster, alors qu'elle est dans le groupe de Thomas B. Kornberg à l'université de Californie à San Francisco[2]. Eaton s'installe en Allemagne en 1993 pour travailler au Laboratoire européen de biologie moléculaire à Heidelberg dans le groupe de Kai Simons, où elle combine son expertise en microbiologie et en biologie du développement pour étudier comment le cytosquelette aide les cellules à obtenir leur polarité dans les tissus, en utilisant la drosophile comme système modèle[3],[16],[17]. En 2000, Eaton devient l'une des membres fondateurs de l'Institut Max-Planck de biologie cellulaire moléculaire et génétique à Dresde, en Allemagne, où son groupe étudie comment les molécules de signalisation et les propriétés mécaniques des cellules agissent ensemble pour façonner les tissus chez la drosophile[2],[17],[18]. En 2015, elle devient professeure de biologie cellulaire du développement des invertébrés à l'Université technique de Dresde[16].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

En l'honneur de l'héritage interdisciplinaire d'Eaton à la communauté scientifique, l'Institut de biotechnologie moléculaire d'Autriche créé un fonds commémoratif dans le but déclaré de soutenir les efforts de jeunes scientifiques dans des domaines interdisciplinaires[20]. En mars 2021, l'Organisation européenne de biologie moléculaire (EMBO) lance une bourse New Venture Fellowship[21] à la mémoire de Suzanne Eaton et soutient les jeunes chercheurs des sciences de la vie pour qu'ils entrent dans un nouveau domaine ou donnent une nouvelle direction à leur travail[22].

Sélection de publications[modifier | modifier le code]

  • (en) Suzanne Eaton et Kai Simons, « Apical, basal, and lateral cues for epithelial polarization », Cell, vol. 82, no 1,‎ , p. 5–8 (ISSN 0092-8674, DOI 10.1016/0092-8674(95)90045-4, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Daniela Panáková, Hein Sprong, Eric Marois et Christoph Thiele, « Lipoprotein particles are required for Hedgehog and Wingless signalling », Nature, vol. 435, no 7038,‎ , p. 58–65 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/nature03504, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Benoît Aigouy, Reza Farhadifar, Douglas B. Staple et Andreas Sagner, « Cell Flow Reorients the Axis of Planar Polarity in the Wing Epithelium of Drosophila », Cell, vol. 142, no 5,‎ , p. 773–786 (ISSN 0092-8674, DOI 10.1016/j.cell.2010.07.042, lire en ligne, consulté le ).

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Suzanne Eaton » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d et e (en) « MPI-CBG: Group Leader », sur www.mpi-cbg.de (consulté le )
  2. a b c et d (en) Caitlin Sedwick, « Suzanne Eaton: The beautiful logic of development », The Journal of Cell Biology, vol. 202, no 2,‎ , p. 184–185 (ISSN 0021-9525, PMID 23878270, PMCID 3718982, DOI 10.1083/jcb.2022pi)
  3. a et b (en) « ASCB Profile: Suzanne Eaton », sur ASCB Newsletter, (consulté le )
  4. (en) Eaton, Suzanne., Molecular analysis of an immunoglobulin heavy chain promoter (OCLC 18403951)
  5. ASCB Profile: Tony Hyman. In: ASCB-Newsletter, November 2012, S. 41 (online).
  6. (en) Sheena McKenzie, « American scientist who went missing on Greek island found dead », sur CNN, (consulté le )
  7. (en) Gina Martinez, « American Biologist Found Dead in Greece Nearly a Week After Her Disappearance », Time,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Missing American scientist found dead in Crete », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en-GB) « Suzanne Eaton, US scientist, found dead in WW2 bunker on Crete », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en) Sheena McKenzie and Ray Sanchez, « Death of American scientist who went missing on Greek island investigated as homicide », sur CNN,
  11. (en) John Papadopoulos et Janelle Griffith, « Suspect admits to killing U.S. scientist Suzanne Eaton in Greece, police source says », sur NBC News, (consulté le )
  12. (en) Elinda Labropoulou, « American scientist killed in Greece was raped, say police », sur CNN, (consulté le )
  13. (en) Jackie Salo, « Greek suspect blames porn addiction for California scientist's murder », New York Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. (en) « Cretan Man Given Life for Raping, Killing US Scientist » [archive du ], sur The National Herald, (consulté le )
  15. (en) Arwa Damon, Arwa Damon et Ivana Kottasová, « Suzanne Eaton: Body of American scientist found inside a former Nazi bunker », sur CNN, (consulté le )
  16. a et b Eaton group webpage at TU Dresden, accessed on July 9th 2019.
  17. a et b (en) « In remembrance of Suzanne Eaton », (consulté le )
  18. (en) « Research focus of the Eaton lab on mpi-cbg.de » (consulté le )
  19. (en) « Women in Cell Biology Awards » (consulté le )
  20. (en) « Suzanne Eaton Memorial Fund » (consulté le )
  21. (en) « New Venture Fellowship », sur EMBO, (consulté le )
  22. (en) « News Feature », sur EMBO, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]