Subak

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Paysage culturel de la province de Bali : le système des subak en tant que manifestation de la philosophie du Tri Hita Karana *
Image illustrative de l’article Subak
Vue d'une partie des rizières irriguées par les subak.
Coordonnées 8° 15′ 30″ sud, 115° 23′ 32″ est
Pays Drapeau de l'Indonésie Indonésie
Subdivision Province de Bali
Type Culturel
Critères (ii) (iii) (v) (vi)
Superficie 19 520 ha
Zone tampon 1 455 ha
Numéro
d’identification
1194rev
Région Asie et Pacifique **
Année d’inscription 2012 (36e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Le subak est le système d'irrigation traditionnel pour les rizières sur l'île de Bali, en Indonésie, qui a été développé au IXe siècle. Pour les Balinais, l'irrigation n'est pas simplement l'arrosage des plantes : l'eau est utilisée pour construire un écosystème artificiel complexe et dynamique[1], qui consiste en cinq terrasses de rizières et de temple consacrés à l'eau, sur près de 20 000 hectares. Les temples sont au centre de ce système coopératif de gestion de l'eau.

En 2012, le système des subak a été listé au patrimoine mondial de l'Unesco[2].

Aspect religieux[modifier | modifier le code]

Le subak est un système d'irrigation écologique et durable[3] qui rassemble la société agraire balinaise dans le village de Bale Banjar et dans les temples. En effet, la gestion de l'eau est sous l'autorité des prêtres qui suivent la philosophie du Tri Hita Karana. Celui-ci lie le royaume des esprits (dieux) au monde humain et à la nature. Le subak illustre cette relation. Les temples de l'eau promeuvent l'harmonie entre les humains et leur environnement à travers des rituels qui rappellent aux hommes leur dépendance aux forces de la nature. Le riz est perçu comme un don des dieux, et tout le subak fait partie de la culture religieuse.

Origine du Subak[modifier | modifier le code]

Il est probable que le subak soit apparu spontanément[4]. Cherchant à améliorer leurs récoltes, les agriculteurs ont porté attention au succès de leurs voisins immédiats. Ils les ont imités et, de proche en proche, toute l'île s'est synchronisée sur les temps de récolte et d'inondation.

Tentative de rationalisation[modifier | modifier le code]

Dans les années 1970, un groupe d'ingénieurs suisses commandité par le gouvernement tenta de rationaliser le système des subak, en incitant les paysans à planter plus souvent le riz sans tenir compte du calendrier religieux, à utiliser des engrais et des pesticides, mais ce fut un échec, la fertilité de la terre ayant diminué[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) J. Stephen Lansing, « Balinese “Water Temples” and the Management of Irrigation », American Anthropologist, vol. 89,‎ , p. 326–341 (ISSN 1548-1433, DOI 10.1525/aa.1987.89.2.02a00030, lire en ligne, consulté le )
  2. Franck Michel, « Les célèbres rizières de Jatiluwih, les subak et l’Unesco à Bali », Études caribéennes,‎ (ISSN 1779-0980, DOI 10.4000/etudescaribeennes.6957, lire en ligne, consulté le )
  3. « ‘Subak’ farming world-heritage listed », sur www.thejakartapost.com (consulté le )
  4. « Stephen Lansing: Perfect Order: A Thousand Years in Bali - The Long Now », sur longnow.org (consulté le )
  5. La fin de la megamachine, Fabian Scheidler, p. 501

Voir aussi[modifier | modifier le code]