Société nationale de cellulose et de papier alfa

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Société nationale de cellulose et de papier alfa
Création 1980
Forme juridique Société anonyme
Siège social Kasserine
Drapeau de la Tunisie Tunisie
Direction Labid Ghodhbani
Activité Industrie papetière
Effectif 800
Site web http://www.sncpa.com.tn

Chiffre d'affaires 120 millions (TND) en 2007[1]

La Société nationale de cellulose et de papier alfa (SNCPA) est une entreprise publique tunisienne produisant plusieurs gammes de papier dont la production est destinée au marché local et à l'exportation.

La SNCPA est considérée comme le plus important pôle industriel du Centre-Ouest de la Tunisie. Employant actuellement plus de 800 agents permanents et faisant vivre plus de 6 000 familles dans les gouvernorats de Kasserine, Gafsa, Sidi Bouzid et Kairouan, il est l'un des plus gros employeurs de la région.

Histoire

Fondée en 1980, la SNCPA est issue de la fusion de deux sociétés qui constituaient le complexe industriel de Kasserine, à savoir la Société nationale tunisienne de cellulose, créée en 1956 afin de garantir l'extraction de la cellulose à partir de la plante d'alfa, et la Société tunisienne de papier alfa, créée en 1968 pour la fabrication de papier d'impression et d'écriture.

Suite à une semaine de grève, l'usine est placée le 1er janvier 2013 sous contrôle de l'armée, évacuée et sécurisée[2].

Activités

Les principales activités de la SNCPA sont :

  • la cueillette d'alfa dans les gouvernorats de Kasserine, Gafsa, Sidi Bouzid et Kairouan ;
  • la production de pâte d'alfa, destinée uniquement aux marchés européen (France, Autriche, Espagne, Italie, Royaume-Uni et Allemagne), américain et asiatique (Japon, Indonésie et Chine) ;
  • la production de soude, la transformation de chlore gazeux en chlore liquide ainsi que la production d'acide chlorhydrique destinée à la fabrication de la pâte d'alfa et au marché local ;
  • la production de papier cigarette ;
  • la production de papier filtre ;
  • la production de papier condensateur (diélectrique) ;
  • la production de papier noble usage ;
  • la production de papier d'impression et d'écriture :
    • offset blanc (entre 55 et 120 gr) ;
    • offset couleur (entre 55 et 70 gr) ;
    • dossier blanc et couleur (120 gr) ;
    • papier dessin blanc (entre 80 et 120 gr).

Impact environnemental

La SNCPA est réputée pour ses rejets polluants, que ce soit dans l'air ou dans les cours d'eau : elle a été notamment épinglée à plusieurs reprises pour ses rejets de mercure, nocif pour la santé[3].

L'entreprise utilise le chlore pour le blanchiment de la pâte d'alfa ; celui-ci est produit par une unité d'électrolyse qui utilise du mercure liquide comme cathode. De ce fait, des quantités non négligeables de mercure sont rejetées dans les eaux résiduaires ou dans l'atmosphère : plus de quatre tonnes par an sont ainsi perdues par l'unité de production de chlore[4]. Le volume dans les eaux usées est par ailleurs extrêmement élevé, plus de 375 fois supérieur à la norme européenne 82/176/CEE ; le danger de contamination des nappes phréatiques est donc extrêmement important[4].

Outre une importante pollution au mercure, il existe également une forte pollution due aux rejets de divers produits chimiques : l'usine déverse pas moins de 7 800 m3 d'effluents liquides fortement concentrés en chlore et en soude dans les cours d'eau, menaçant directement la plus importante nappe phréatique de Tunisie située dans le sous-sol kasserinois[5]. Les dégâts provoqués par les eaux usées couvrent un périmètre de cent kilomètres autour de la ville : des troupeaux entiers de moutons ont été décimés après avoir bu dans les cours d'eaux et les vergers ont dépéri[5].

À la pollution des nappes phréatiques s'ajoutent les graves conséquences provoquées par la pollution atmosphérique sur la santé des habitants de Kasserine. L'usine étant située dans une zone résidentielle, il n'est pas rare que d'épais nuages de fumée toxique recouvrent les quartiers environnants. On observe ainsi une augmentation des problèmes de santé : près d'un enfant sur dix souffre d'asthme[5]. Le 30 juin 2009, les habitants de la cité El Khadra sont victimes d'une intoxication due à l'émission de chlore dans l'atmosphère, causant l'hospitalisation de 87 personnes[6].

Références

Lien externe