Scévole de Sainte-Marthe (1536-1623)
Gaucher, dit Scévole de Sainte-Marthe[1], né le à Loudun où il est mort le , est un poète français.
Biographie
Gaucher II, dit Scévole Ier de Sainte-Marthe, est issu d'une grande famille d'humanistes et d'érudits français. Il demeure le produit parfait de la floraison intellectuelle de la fin du XVIe siècle. Poète et administrateur, il fut capitaine et maire de Poitiers (1579-1580[2]) puis trésorier de France dans la même généralité. Ses vers furent très prisés par Pierre de Ronsard et Étienne Pasquier ; son éloquence auprès d'Henri IV le rendit célèbre.
Publications
- Les Œuvres (1re édition, 1569, 1571). Paris, Mamert Patisson, 1579. Première édition collective en partie originale, dédiée à la maréchale de Retz, contenant près de 80 pièces de plus que l'édition précédente. Les pièces qui figuraient dans l'édition de 1569 sont modifiées, l'auteur ayant simplifié son style. Les différentes éditions des œuvres de Scévole de Sainte-Marthe offrent un grand intérêt de comparaison, l'auteur ayant toujours cherché à s'améliorer et ayant très souvent varié dans ses textes. Le recueil est divisé en cinq livres : Les poèmes ; Le Palingene ; L'amour et les épigrammes; Divers sonnets et Metamorphoses chrestiennes. Le premier poème est le très bel épithalame Avant-mariage du Roy Charles IX. Le feuillet 94 est blanc, dans certains exemplaires il contient une poésie de Rémi Belleau, imprimée deux fois. Sans doute l'imprimeur a-t-il remplacé le feuillet imprimé par le feuillet blanc pendant le tirage. Ce feuillet manque d'ailleurs le plus souvent. On retrouve l'amitié qui unissait le poète à l'historien Bernard de Girard par un vers dédié à ce dernier par Sainte-Marthe, publié dans ses œuvres (Poitiers, 1600, feuillet 81).
- Larmes à la mémoire du très chrétien roi de France et de Pologne, de Scevolle de Sainte-Marthe, imprimé en 1590, à Tours chez Jamet Mettayer.
- Scaevolae Sammarthini Poemata et Elogia Collecta nunc in unum corpus, & ab auctore partim aucta, partim recognita. Suivi de : Lucabrationum pars altera, qui continentur Gallorum doctrina illustrium, qui nostra patrumquen memoria floruerunt, elogia. Augustoriti Pictonum (Poitiers), apud Viduam Ioannis Blanceti, 1606. C'est une réimpression de l'édition de 1596 parue à la même adresse. Il y a une édition parisienne antérieure mais moins complète, Mamert Patisson, 1587. La Seconde Pièce est en première édition et fait suite aux Gallorum doctrina illustrium de 1602, également chez Blanchet.
- La Manière de nourrir les enfants à la mamelle. Traduction d'un poème latin de Scévole de Sainte-Marthe. Par Messire Abel de Sainte-Marthe. Paris : chez Guillaume de Luyne, Claude Barbin et Laurent d'Houry, 1698. Deuxième édition du poème latin, en première édition de la traduction de la prose française par Abel de Sainte-Marthe (1630-1706). Le texte latin a été imprimé en premier comme Paedotrophiae (Paris, 1584), poème latin didactique sur allaitement et la garderie. La première édition du latin original (1584) est exceptionnellement rare et non disponible dans les bibliothèques médicales majeures, donc c'est la première édition disponible. L'édition de 1595 est disponible en ligne sur Google livres. Cette Paedotrophia se trouve aussi dans l'édition des "Opera tum poetica, tum eaquae soluta oratione" de S. de Sainte Marthe, Paris, Pierre Durand, 1616, aux pages 1 à 65. La prose française traduction-imprimée avec en texte parallèle le latin original - a été fait cent années plus tard par le petit-fils de l'auteur. Il est précédé par l'introduction du traducteur et une traduction d'attachement de Scevole à Henri III.
- Les vers latins étaient apparemment admirés en Angleterre et ont été imprimés chez Claude Quillet, Callipaedia… et Scaevolae Sammarthani Paedotrophia, Londres, 1709
- Traduction française de la Paedotrophie… ou Poème sur l'Éducation des enfants en bas âge, trad. Ysabeau de Brecon-Villiers, Paris, Barrois, 1777.
- Paedotrophia ; or, the art of nursing and rearing children, trad. anglaise de Henry William Tytler, Londres, 1797
- Éloges des hommes illustres, qui depuis un siècle ont fleuri en France dans la profession des Lettres sur Google Livres. Composez en latin par Scevole de Sainte-Marthe. Et mis en françois par Guillaume Colletet, De Sommaville, Courbé, Langlois, Paris, 1644
Bibliographie
- Urbain Grandier, Éloge funèbre de Scévole de Sainte-Marthe, prononcé le 11 septembre 1623, dans l'église de Saint-Pierre de Loudun, Paris, 1629.
Notes
- Scævola signifie « gaucher » en latin.
- Robert Favreau et Jean-Marc Roger, « Les Archives municipales de Poitiers antérieures à la Révolution », in Robert Favreau, Régis Rech et Yves-Jean Riou (directeurs), Bonnes villes du Poitou et des pays charentais (XIIe – XVIIIe siècles) : Actes du colloque tenu à Saint-Jean-d’Angély les 24-25 septembre 1999, publiés par la Société des antiquaires de l'Ouest in Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest et des Musées de Poitiers, 5e série, tome VIII (2002), à Poitiers. ISBN 2-9519441-0-1, p. 452
Liens internes
- Chronologie de la littérature française : Littérature française du Moyen Âge - XVIe siècle – XVIIe siècle - XVIIIe siècle - XIXe siècle - XXe siècle - XXIe siècle
- Poésie française du XVIe siècle
- Liste d'écrivains de langue française par ordre chronologique