Prosper Goubaux

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Prosper Goubaux
Bronze de Goubaux par Thomas (1857).
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 64 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Prosper-Parfait GoubauxVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Pierre Aubry, Hautefeuille, DorivoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Parentèle
Alfred Potier (petit-fils)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Partenaire
Distinctions
Œuvres principales

Prosper-Parfait Goubaux, né le 22 prairial an III à Paris où il est mort le , est un traducteur dramaturge et pédagogue français, fondateur du lycée Chaptal.

Éducateur de premier ordre, il a créé l’enseignement moderne en France[1].

Biographie

Fils d’une mercière de la rue du Rempart[1], et placé sous la direction d’un beau-père peu humain, Goubaux n’apprit à lire qu’à douze ans, en épelant les enseignes qu’il rencontrait sur son passage[2]. Entré ensuite au lycée Louis-le-Grand, il y termina ses études et, déjà marié à dix-neuf ans et père à vingt ans[1], prit part, en 1814, à la défense de Paris[2]. Après avoir été répétiteur de grec et de latin à l’institution Sainte-Barbe, il fonda, en 1820, avec Delauneau père, une maison d’éducation dont les commencements furent des plus pénibles, par suite des tracasseries administratives[2].

Il prit part aux luttes politiques des dernières années de la Restauration, et fit partie des diverses sociétés de l’époque[2]. Après il transféra son établissement dans la circonscription du collège Bourbon, et y réunit celui de La Chauvinière[2]. Jacques Laffitte lui avança les premiers fonds nécessaires à l’installation de cette maison, où ont passé nombre d’hommes célèbres ou distingués en tous les genres, et qu’il vendit à la ville de Paris, en 1846, au moment de son plus grand succès[2]. D’abord nommé collège de François Ier, la ville lui donna, en 1848, le nom de Chaptal[3], sans que ce dernier ait jamais été pour quoi que ce soit dans cet établissement, et y maintint Goubaux pour directeur[2].

On cite, parmi les maitres d’étude du « collège Chaptal », qui compta pendant sa première période Alphonse Karr, Belmontet, Michel de Bourges, l’acteur Guyon, Sandras, etc[2]. Delacroix, qu’il connaissait depuis les années scolaires, a peint, entre 1824 et 1834, une série de portraits d’élèves qui avaient remporté des prix à l’école qu’il avait fondée.

Goubaux a débuté dans les lettres par des Esquisses de mœurs françaises (1822, in-8°), et donné ensuite une traduction estimée d’Horace (1827, 2 vol. in-8°)[2]. Le théâtre lui doit un certain nombre de pièces romantiques signées « Dinaux », pseudonyme composé de la syllabe finale de son nom et de celui de son premier collaborateur, le banquier Beudin[2]. Ce dernier s’étant, par la suite, tourné vers la politique et la finance, Goubaux conserva seul ce pseudonyme déjà connu à divers titres, mais principalement par deux drames, dont le premier a fourni un de ses plus beaux rôles à Frédérick Lemaître : Trente ans ou la Vie d’un joueur, joué à la Porte-Saint-Martin en 1827, et Richard d’Arlington, en 1832[2].

Victor Ducange avait retouché et signé Trente ans ; Alexandre Dupièce[2]. Parmi les ouvrages, d’ailleurs fort nombreux, dus à Goubaux ou auxquels il a seulement collaboré, on relève Clarisse Harlowe (1832) ; l’Abbaye de Castro (1840) ; la Dot de Suzette (1842) ; les Mystères de Paris (1844)[2]. Il a donné au Théâtre-Français, avec Ernest Legouvé, Louise de Lignerolles (1838), un des derniers beaux rôles de Mademoiselle Mars, et, avec Eugène Sue, Lautréamont (1840), et la Prétendante (1841)[2].

Goubaux a écrit en outre, dans plusieurs journaux, entre autres dans le Courrier français, des feuilletons signés Pierre Auberg[2]. Il était, depuis 1843, chevalier de la Légion d’honneur, lorsqu’il a succombé à un cancer de l’estomac, qui le condamna à littéralement mourir de faim[2].

Il est le grand-père du physicien Alfred Potier.

La place Prosper-Goubaux a reçu son nom en 1907.

Œuvres

Théâtre
  • Trente ans, ou la Vie d’un joueur, mélodrame en 3 journées, avec Victor Ducange, Paris, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, .
  • Richard Darlington, drame en trois actes et en prose, avec Jacques Félix Beudin et Alexandre Dumas, Paris, Théâtre de la Porte Saint-Martin, .
  • Clarisse Harlowe, drame en 5 actes et en prose, avec Gustave Lemoine et Jacques Félix Beudin, Paris, Théâtre-Français, .
  • Une femme malheureuse, drame en 5 actes, précédé d’un prologue, avec Gustave Lemoine, Paris, Théâtre de la Gaîté, .
  • Louise de Lignerolles, drame en 5 actes et en prose, avec Ernest Legouvé, Paris, Théâtre-Français, .
  • La Mantille, opéra-comique en 1 acte, avec Eugène de Planard, Paris, Théâtre de l’Opéra-Comique, .
  • L’Abbaye de Castro, drame en 5 actes, avec Gustave Lemoine, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • Lautréamont, pièce en 5 actes, avec Eugène Sue, Paris, Théâtre-Français, .
  • La Prétendante, comédie en 3 actes et en prose, avec Eugène Sue, Paris, Théâtre-Français, .
  • Les Pontons, mélodrame en 5 actes, avec Eugène Sue, Paris, Théâtre de la Gaîté, .
  • Nicolas Nickleby, ou les Mendiants de Londres, drame en 5 actes et 6 tableaux, avec Gustave Lemoine, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • La Dot de Suzette, drame en 4 actes, mêlé de chant, avec Jacques Félix Beudin, Alexandre Dumas et Gustave Lemoine, Paris, Théâtre de la Gaîté, .
  • Pierre le Noir, ou les Chauffeurs, drame en cinq actes et six tableaux, avec Eugène Süe, Paris Théâtre de la Gaîté, .
  • Les Mystères de Paris, roman en 5 parties et 11 tableaux, avec Eugène Sue, Paris, Théâtre de la Porte Saint-Martin, .
  • Tout pour de l’or, drame en 5 actes, dont 1 prologue, avec Jean-Pierre Lesguillon, Paris, Théâtre de la Gaîté, .
  • Bruyère, drame en 5 actes et 8 tableaux, avec Paul Foucher, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
  • Berthe la Flamande, drame en 5 actes, avec Molé-Gentilhomme et Constant Guéroult, Paris, Théâtre de l’Ambigu-Comique, .
Nouvelles.
  • Esquisses des mœurs françaises à différentes époques, nouvelles, 1821.

Notes et références

  1. a b et c Parti social français, « Au collège Chaptal », Le Petit Journal, no 15319,‎ , p. 1 (ISSN 1256-0464, lire en ligne, consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l m n o et p Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique, t. 8 F-G, Paris, Administration du grand Dictionnaire universel, , 1664 p., in-fol. (lire en ligne), p. 1386
  3. Toutes les tentatives effectuées afin le renommer « collège Goubaux » ont été des échecs.

Annexes

Source

Liens externes