Prieuré Saint-Pierre d'Antioche de Montambert

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Prieuré Saint-Pierre d'Antioche de Montambert
Présentation
Nom local Prieuré Saint-Pierre d'Antioche
Culte Catholique romain
Type Prieuré
Rattachement Ordre des Bénédictins
Début de la construction XIe siècle détruit - 4e quart du XIe siècle - XVIIe siècle - XXe siècle
Style dominant Roman
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1981)[1]
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne - Morvan
Département Nièvre
Ville Montambert
Coordonnées 46° 46′ 13″ nord, 3° 40′ 35″ est
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Prieuré Saint-Pierre d'Antioche de Montambert

Le prieuré Saint-Pierre d'Antioche de Montambert, est un édifice religieux de moines bénédictins, rattachés au prieuré Notre-Dame de La Charité-sur-Loire, construit vers 1100 au finage de Montambert, dans la Nièvre, au diocèse de Nevers.

Historique

Nous ne possédons que peu de documents sur Montambert. Un des premiers documents date de 1107, c'est une bulle du pape Pascal II, confirmant la donation de ce prieuré à celui de La Charité et qui sera confirmée par les bulles du pape Lucius II, en 1144.

C'est Guillaume Ier de Nevers(1029-1083), comte de Nevers, qui fonda et dota ces lieux en 1075 pour être priorés. Les lieux furent donnés pour servir d'hospice aux moines de l'Abbaye de Cluny à l'occasion de leurs déplacements à La Charité-sur-Loire, ainsi qu'à tous les religieux se rendant en pèlerinage, et fut placé sous le vocable de Saint-Pierre d'Antioche. Renaud II de Nevers(1029-1097), son fils, puis son petit-fils Guillaume II de Nevers,(1083-1147) continuèrent à développer ce prieuré par des dons.

Il dépendait directement du Prieuré Notre-Dame de La Charité qui était une des cinq filles aînées de Cluny. La protection du prieuré était assurée par la garde gardienne, composée de la Compagnie des Archers du Château de Decize. Son Prieur est visiteur régulier de l'ordre de Cluny des XIVe siècle au début du XVIe siècle.

Les moines défrichèrent, asséchèrent les marécages et mirent les lieux en valeur avec des pâturages, des étangs. Un bourg se créa avec des paysans cultivant de petites parcelles sous la protection et pour le compte des religieux. La toponymie a conservé les noms désignant ces parcelles : Les Cours; la Réserve; Bauduron; Domaine Doré; Domaine Guillin; Domaine Joyon; etc.

En 1458, lors d'une visite d'un représentant de la maison mère, seul le Prieur des lieux est présent alors que la présence de deux autres moines est stipulée dans le règlement. Cet incident donna lieu à de sévères remontrances qui semblent avoir porté leurs fruits, puisqu'en 1470 le moine visiteur note que le Prieur est présent ainsi qu'un moine et que l'église est entretenue. Il remarque que seuls les livres sont abîmés[2] Le Prieuré fut détruit en 1530 au cours des guerres de religions et sa reconstruction commença seulement en 1633 avec le Prieur Dom Gaspard de Ramilly. Les travaux furent achevés en 1661, date figurant au-dessus du portail, par Dom Millin. Les bâtiments firent, par la suite, l'objet de nombreuses réfections.

Architecture

Église abbatiale Saint-Pierre d'Antioche

Cette ancienne église prieurale, qui dépendait du Prieuré de La Charité-sur-Loire, fut construite à la fin du XIe siècle[3] et au début du XIIe siècle.

C'est une église orientée, de plan en croix latine, à absides et absidioles circulaires, avec clocher sur la croisée du transept voûté à un vaisseau, dont les bras ouvrent à l'Est sur une absidiole, et à l'Ouest communique avec la nef par une étroite arcade en plein cintre. En 1779,l'abbé Lambert faire refaire des travaux de restauration (plâtres, boiseries, autel et retable). Nef à vaisseau, couverte d'une fausse voûte en berceau déprimée en brique creuse réalisée en 1902. Le transept à un vaisseau est flanqué à sa droite de la sacristie[4]. Le chœur est constitué d'une travée rectiligne, couverte d'un berceau en plein cintre et donnant sur une abside en cul-de-four. Il est recouvert de lambris en chêne taillé dont les assemblages sont à joints mixtes et chevillés. La hauteur du lambris sur la travée droite du chœur est de 182 cm et sur les piliers et dans l'abside à 226 cm. Ils sont du 4e quart du XVIIIe siècle[5]. De l'église du XIe siècle, ne subsistent que le chœur et les deux chapelles.

Le clocher

Il était éclairé à l'origine par deux niveaux de baies jumelées en plein cintre, séparées par des colonnettes géminées, à l'exception du côté Sud. Les baies du premier niveau furent murées lors du rehaussement des murs de la nef. Il renferme une cloche de Barbier l'Aîné, fondeur[6].

Elle deviendra église paroissiale lorsque François Imbart de la Tour en fait don à la commune le . C'est Monsieur Villard, architecte, qui fut chargé d'établir les devis afin de réaliser les travaux nécessaires pour la rouvrir au culte. Il s'agissait de la couverture de la flèche et de faire le plafond de la nef qui va dissimuler la charpente qui était jusque-là apparente. Les travaux démarrent le . Mais, à nouveau, il fallut procéder à la rénovation de la couverture en 1875. La réception des travaux eut lieu le . La voûte et la nef furent refaites en 1902.

Vitraux

Un recensement du vitrail fut effectué par Bernard Lauvergeon et Virginie Inguenau pour l'Inventaire Général du Patrimoine de Bourgogne en 1981 à la demande du Conseil régional de Bourgogne[7].

L'église (cad.C 211), la porte d'entrée et l'escalier intérieur du prieuré avec sa rampe droite à balustres (Cad.C 209) sont, par arrêté du , Logo monument historique Inscrit MH (1981). En regardant le chevet de l'extérieur on découvre que cet édifice est un exemple significatif de l'art harmonieux du style roman nivernais.

Mobilier

  • Bannière 1 : en soie et satin en application sur textile représentant la Vierge, le visage et les mains peints sur la toile, la robe et le manteau sont en satin blanc. Cette bannière est en mauvais état, usure du temps et déchirure. Datant du XIXe siècle, d'une hauteur de 115 cm sur 80 cm de large, elle est inscrite à l'Inventaire Général[8].
  • Bannière 2 : Comme la précédente elle est en mauvais état : usure, déchirure. Elle porte la date de 1902 et une inscription concernant le lieu d'exécution : "Société catholique:ornements d'église/A.Mont/A.Cabaret, succr/ 8 rue du Vieux Colombier 8 Paris". Elle est réalisée en soie rouge et satin brodé avec application sur textile de fil de métal blanc. Le fond est en satin rouge à décor brodé à l'effigie rapportée de saint Pierre, visage et mains peints[9].
  • Fonts baptismaux 1 : En grès gris taillé, pied et cuve de forme octogonale, cette dernière avec rebord à feuillure. Formé de deux blocs monolithes ; traces de gradine sur le soubassement ; la cuve est bouchardée et ciselée. Elle fait 78 cm de haut pour une largeur de 90 cm, le soubassement fait 61 cm de large. Cet ensemble n'a plus de couvercle et de doublure, il sert actuellement de bénitier et date du XVIe siècle ou du XVIIe siècle[10].
  • Fonts baptismaux 2 : Cet ensemble de plan ovale est en calcaire taillé, décor en bas-relief, avec ornementation feuillage, oves ; cuivre. Il fait 145 cm de hauteur pour une largeur de 85 cm et un diamètre de 62 cm. Sa datation est estimée au 4e quart du XIXe siècle[11]
  • Bénitier : En grès taillé, badigeon bleu de plan octogonal, composé de trois éléments monolithes ; pied constitué de deux tambours et d'une cuve. On relève des traces de hache et de ciseaux. Sa hauteur est de 80 cm pour 60 cm de large et un diamètre de 48 cm. Il semble avoir changé de fonction, bénitier transformé en cuve baptismale avec un orifice d'évacuation creusé au fond de la cuvette. Il est estimé du XVIe siècle ou du XVIIe siècle, son auteur est inconnu[12].
  • Autel : En bois taillé peint il remonte au XIXe siècle et son auteur est inconnu. Il mesure 112 cm de haut pour une longueur de 174 cm et une profondeur de 76 cm[13].
  • Tabernacle: En bois taillé avec décor en bas-relief, représentant un ciboire peint et doré. Il est de plan rectangulaire élévation droite au-dessus chantourné, côtés concaves. La porte est peinte dorée. Ses dimensions sont : hauteur : 67 cm; largeur : 54 cm et profondeur : 33 cm. Il est de la fin du XIXe siècle et en mauvais état[14].
  • Calice : Coupe en argent doré, métal doré et ciselé avec des symboles christique (Croix et roseau) d'une hauteur de 25 cm et le diamètre du pied étant de 12,5 cm. Son auteur est inconnu, partie remplacée, objet moderne de la première moitié du XIXe siècle[15].
  • Ciboire : En argent doré, ciselé ; métal argenté et ciselé, avec poinçon sur le bord de la coupe et du couvercle. Il fait 21 cm de haut et un diamètre de 8,7 cm le pied a un diamètre de 9,6 cm.La croix de couvercle cassée et soudée à l'intérieur de la coupe ; garantie gros ouvrages 1er titre départements. Auteur inconnu. Daté entre 1838 et 1900[16].
  • Croix d'autel : En bronze argenté, gravé : décor en relief et décor rapporté, son pied est triangulaire. Le Christ à le dos creux et il est boulonné à chaque main et riveté aux pieds ; titulus boulonné. Sa hauteur est de 55,5 cm largeur de la Croix :13,5 cm; largeur du pied : 17 cm. Son auteur est inconnu. elle date de la première moitié du XIXe siècle[17].
  • Chandeliers : Au nombre de 4, ils sont en bronze argenté et gravé, à pied triangulaire dont le décor est identique sur les trois faces du pied, angelot et nuée. Des marques d'usure de l'argenture sont visibles sur les 4 pièces. L'auteur est inconnu ; datation : 1re moitié du XIXe siècle[18].
  • Chape : En textile, fond en drap d'or à décor or et argent sur rembourrage, fil métal broderie, soie et toile. Décor de symbole christique : raisin, blé, pélican. Auteur inconnu ; datation: 2e moitié du XIXe siècle[19].
  • Croix : En bois taillé badigeon gris, Christ en croix. Le Christ mesure environ 115 cm de haut et 80 cm de large; son auteur est inconnu. Elle est datée du XVIIe siècle[20].
  • Croix de procession : En bronze argenté, ciselé décor rapporté et décor en relief, elle mesure 213 cm de haut pour 32 cm de large. Son auteur est inconnu, elle date du milieu du XIXe siècle[21].

Presbytère

Maison avec un jardin et enclos datant de 1854 en rez-de-chaussée. Construction en brique et enduit, toit à long pans recouvert en ardoise[22]

Bâtiments conventuels

Ils furent réparés plusieurs fois. Une grange sera également édifiée. Les pillards ne manquerons pas de dévaster les bâtiments en 1530. Vendus comme bien national à la Révolution, ils sont aujourd'hui des propriétés privées.

Propriétés, terriers, bénéfices

Prieurs

  • 1633 - Dom Gaspard de Ramilly
  • 1661 - Dom Millin
  • 1779 - Dom Lambert

Armoiries, devise

  • «  D'argent au sautoir de sable, cantonné de quatre croix de même »[23]

Bibliographie

  • Archives Nationales, H54764.
  • Georges de Soultrait (1822-1888) comte, Répertoire archéologique du département de la Nièvre, Impr.nationale, Paris 1875, rédigée sous les auspices de la Société nivernaise des lettres, sciences et arts
  • Yves Ducroizet, Robert Pommery (illustrateur), Le Canton de Fours dans : La Camosine, Les Annales des Pays Nivernais ', no 154, p. 24-25.
  • Marthe Gautier, Au carrefour de trois provinces - Passé méconnu de la baronnie de Vitry-sur-Loire et des prieurés de Montambert et de Cronat, t.I, impr. Sotty, 1966.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :

Notes et références

  1. Notice no PA00112918, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Fédération des Sites Clunisiens, article sur le Prieuré Saint-Pierre de Montambert
  3. d'après Anfray
  4. D'après les devis de l'architecte Renan, elle existait déjà en 1842
  5. Inventaire Général du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence:IM58000349
  6. Inventaire Général du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence:IM58000359. Sans précision de datation
  7. Rapport pour Inventaire Général, référence:IM58000056
  8. Inventaire Général du Patrimoine de Bourgogne, 1981 référence: IM58000357
  9. Inventaire Général du Patrimoine de Bourgogne, 1981, références:IM58000358
  10. Inventaire Général du Patrimoine de Bourgogne, 1981 référence: IM58000346
  11. Inventaire Général du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence: IM58000347
  12. Inventaire Général du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence: IM58000348
  13. Inv.Gal. du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence:IM58000344
  14. Inv.Gal. du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence:IM58000345
  15. Inv.Gal. du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence:IM58000351
  16. Inv.Gal du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence:IM58000352
  17. Inv.Gal du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence:IM58000354
  18. Inv.Gal. du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence:IM58000355
  19. Inv.Gal. du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence:IM58000356
  20. Inv.Gal. du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence:IM58000350
  21. Inv.Gal. du Patrimoine de Bourgogne, 1981, référence:IM58000353
  22. Inv.Gal. du Patrimoine de Bourgogne, 1986, référence:IA00002103
  23. armes communes à tous les prieurés bénédictins de l'Ordre de Cluny en Nivernais