Pierre-Louis Parisis

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Pierre Louis Parisis
Image illustrative de l’article Pierre-Louis Parisis
Portrait de Pierre-Louis Parisis.
Biographie
Naissance
Orléans (France)
Ordination sacerdotale
Décès (à 70 ans)
Arras
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par
Hyacinthe-Louis de Quélen
Dernier titre ou fonction Évêque d'Arras, Boulogne et Saint-Omer
Évêque d'Arras, Boulogne et Saint-Omer
Évêque de Langres
Autres fonctions
Fonction laïque
Député du Morbihan

Blason
« Spes mea in Deo est »
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Pierre-Louis Parisis
Fonctions
Député du Morbihan à l'Assemblée nationale constituante

(1 an et 22 jours)
Élection
Député du Morbihan à l'Assemblée nationale législative

(2 ans, 6 mois et 4 jours)
Élection
Biographie
Nationalité Drapeau de la France France
Parti politique Droite
Profession Évêque

Pierre Louis Parisis, né le à Orléans dans le Loiret et mort à Arras le , est un ecclésiastique français qui fut évêque de Langres et évêque d'Arras. C'est le fils d'un modeste boulanger d'Orléans. Considéré comme turbulent pendant sa jeunesse, il deviendra celui que ses contemporains surnommeront « le premier évêque de France ». Il est ordonné prêtre en pour le diocèse d'Orléans. Nommé évêque du diocèse de Langres le , il est consacré le en ayant déjà pris ses fonctions depuis le succédant à Jacques-Marie-Adrien-Césaire Mathieu. Le , il est nommé évêque du diocèse d'Arras en succession de Hugues de La Tour d'Auvergne-Lauraguais décédé.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Il entre au petit séminaire d'Orléans en . Cinq ans plus tard, il est simultanément précepteur, surveillant et étudiant en théologie. En , alors qu'il n'a que 19 ans, il est professeur de troisième, fonction qu'il assumera jusqu'à son ordination en .

Principaux ministères[modifier | modifier le code]

Après son ordination, il fut nommé professeur de rhétorique mais, préférant l'action fut ensuite nommé vicaire de la paroisse Saint-Paul d'Orléans. Son zèle et ses nombreux talents firent l'admiration de son curé ce qui lui valut d'être nommé à 33 ans curé de Gien, paroisse de 6 000 âmes, mais où régnait une forte déchristianisation. Son zèle et sa volonté de fer lui permirent de redresser la situation de manière remarquable et, sans qu'il l'eût lui-même espéré, lui ouvrit les portes de l'épiscopat en succession de Césaire Mathieu, nommé archevêque de Besançon.

En tant qu'évêque de Langres, Parisis favorisa les congrégations religieuses, relança les synodes diocésains, intensifia les retraites et multiplia les visites pastorales et éleva un grand séminaire. Il essayait sans cesse de se rapprocher des ouailles qui lui avaient été confiées, essayant même de rapprocher les dissidents de la foi. S'il est donc vrai que son action pastorale dans son diocèse de Langres fut intense, son action la plus importante fut sans nul doute la réforme qu'il entreprit pour le rétablissement et le respect de la liturgie romaine.

« Si les compositions particulières et les systèmes nouveaux doivent être écartés, à quoi nous rattacherons-nous ? … à la tradition[1] ! »

— Lettre de Pierre-Louis Parisis adressée au pape Pie IX

Cette réforme eut d'ailleurs un retentissement qui dépassa largement les frontières de son diocèse, la France ayant encore une forte tendance gallicane. En outre, pendant la préparation du concile Vatican I portant sur l'infaillibilité pontificale, Parisis se fera le « champion de Rome », s'opposant à de nombreux évêques français à cette tendance, tels queFélix Dupanloup. C'est avec ce bilan élogieux que Parisis fut nommé à succéder à Hugues de La Tour d'Auvergne-Lauraguais en tant qu'évêque d'Arras le .

Priant de Pierre-Louis Parisis dans la cathédrale d'Arras.
Buste.

« Une grosse masse inerte », voilà quelles étaient les premières impressions de Parisis vis-à-vis de son nouveau diocèse. Sa première tournée pastorale, où les différentes paroisses visitées lui réservèrent toutes un accueil triomphal, l'aidèrent à dissiper ce sentiment. Dans ce diocèse fortement industrialisé, il s'opposa fortement au travail dominical qui pouvait alors exister. De plus, il imposa le respect de la liturgie romaine ainsi que du grégorien. Il instruisit le procès en canonisation de Benoît-Joseph Labre. Il fonda en les religieuses hospitalières du Précieux-Sang[2], et favorisa la fondation des franciscaines de Calais. Il fit appel à la congrégation des sœurs de la Providence de Langres pour fonder les sœurs de la Providence d'Arras en , dont Joséphine Bressand (-), devenue Mère Cécile, fut la première supérieure. Il se fit également connaître en ouvrant le petit séminaire d'Arras. Il appuyait les idées de Jean-Joseph Gaume. Parisis se fit également remarquer par son opposition au livre de Renan, La Vie de Jésus, publié en .

« Cette joie assurément bien grande que vous avez ressenti, Vénérable Frère, en rétablissant si aisément l'usage de la Liturgie Romaine dans votre Église d'Arras, dont vous avez ainsi, par cette marque de respect, resserré plus étroitement les liens avec cette Chaire de Pierre élévée au-dessus de toutes les autres et avec Nous-même, cette joie vous excite et vous anime maintenant à ne rien omettre de ce qui vous paraît tendre de toute manière à conserver cette même Liturgie et à maintenir chez vous les usages de l'Église Romaine. Aussi Nous avons reçu avec plaisir l'Instruction pastorale que vous avez récemment publiée sur le chant ecclésiastique, et, en même temps, il Nous a été très-agréable d'apprendre, par votre lettre du 12 juillet dernier, que vous n'aviez rien plus à cœur que de vous attacher, même cette matière, aux règles et aux traditions des Pontifes Romains Nos prédécesseurs. Il y a déjà deux ans, comme vous nous l'écrivez, que, à la satisfaction et au contentement de tous, et de vous en particulier, il est en usage dans votre Église cathédrale, ce chant Grégorien que vous assurez avoir été restauré nouvellement par le Graduel et l'Antiphonaire qu'à mis au jour le libraire de Paris Lecoffre. ......... Nous y joignons, comme le présage de ces faveurs comme le gage de Notre affection particulière pour vous, Notre bénédiction Apostolique, que Nous accordons avec effusion, du plus profond de Notre cœur, à vous-même, Vénérable Frère, à tout Clergé et aux Fidèles de votre Église d'Arras. Donné à Rome, à Saint-Pierre, le 23e jour du mois d'août de l'année 1854, et de Notre Pontificat la IXe[3]. »

— Pie IX, le Bref Venerabilis frater, salutem et apostolicam benedictionem, texte original en latin

Parisis mourut en son diocèse d'Arras, le . Son corps repose dans la chapelle de la Vierge de la cathédrale d'Arras. On peut d'ailleurs y observer son orant, réalisé par Léon Cugnot[4]. La cathédrale conserve également un buste de lui.

Vie politique[modifier | modifier le code]

Orateur et auteur catholique connu, il est député du Morbihan de à , siégeant à droite. Il préside le comité des Cultes sous l'Assemblée constituante.

Armes[modifier | modifier le code]

D'azur à la bande d'or chargée de 3 croisettes de gueules, aliàs d'argent, accompagnée en chef d'une ancre versée en barre et en pointe d'une étoile du même[5].

Distinction[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Chanoine Charles Guillemant, Pierre-Louis Parisis (1795-1866), Paris, J de Girord, 1925

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Principes d'une véritable restauration du chant grégorien : et examen de quelques éditions modernes de plain-chant / par l'abbé Jules Bonhomme » Accès libre, sur Gallica, (consulté le ).
  2. Aujourd'hui rattachées aux Sœurs augustines de Notre-Dame de Paris
  3. http://www.gregorianbooks.com/gregorian/pdf/JDL/Graduale/1858_Graduale_LeCoffre.pdf
  4. « Arras, cathédrale Saint-Vaast », patrimoine-histoire.fr, consulté le 23 novembre 2021.
  5. Comte de Saint Saud, Armorial des prélats français du XIXe siècle, Paris, 1906, H. Daragon, 415p., p. 101. Consultable sur Gallica.
  6. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )