Petr Bystron

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Petr Bystron
Illustration.
Petr Bystron en 2020.
Fonctions
Membre du Bundestag

(6 ans, 6 mois et 23 jours)
Élection 24 septembre 2017
Réélection 26 septembre 2021
Législature XIXe législature
XXe législature
Groupe politique Groupe AfD au Bundestag
Biographie
Date de naissance (51 ans)
Lieu de naissance Olomouc (Tchécoslovaquie)
Nationalité Allemande
Parti politique Parti libéral-démocrate (2005/2006-2013)
Alternative pour l'Allemagne (depuis 2013)
Diplômé de École de sciences politiques de Munich

Petr Bystron, né le à Olomouc (alors en Tchécoslovaquie), est un politologue et homme politique allemand d'extrême droite[1].

Il est élu au Bundestag pour la circonscription de Munich Nord lors des élections fédérales allemandes de 2017, sous l'étiquette du parti Alternative pour l'Allemagne. Il est l'une des têtes de liste du parti en vue des élections européennes de 2024.

Petr Bystron fait l'objet de controverses pour ses liens avec la Russie. Les renseignements tchèques présentent en 2024 la preuve que Bystron a été soudoyé par la Russie pour représenter ses intérêts au Parlement européen et au Bundestag allemand.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et débuts professionnels[modifier | modifier le code]

Petr Bystron naît le dans la ville tchèque d'Olomouc, appartenant alors à la Tchécoslovaquie. Il déménage avec ses parents en Allemagne en 1987. Il étudie dans plusieurs établissements de Munich, puis rejoint l'École de sciences politiques de Munich[2].

Il est associé-gérant d'une agence de publicité de 1994 à 2004, puis exerce des activités professionnelles dans le domaine de la publicité, du conseil et du marketing[2]. Il est également politologue diplômé[2].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Il est membre du Parti libéral-démocrate (FDP) de 2006 à 2013[3], ou de 2005 à 2013 selon sa notice biographique sur le site du Bundestag[2].

Il entre ensuite à l'AfD, parti populiste d'extrême droite allemand, dont il dirige le comité pour la politique européenne et étrangère de 2013 à 2015[2].

En 2017, Bystron est surveillé par l'Office fédéral de protection de la constitution, service de renseignement intérieur allemand, en raison de ses liens étroits avec le mouvement identitaire[1], en particulier Identitární hnutí Bavorsko, groupe qui « montre une forte affinité avec l'idéologie nationaliste d'extrême droite »[3]. Sur le site d'extrême droite Politically Incorrect, Bystron écrit que le parti Alternative pour l'Allemagne doit être un « bouclier protecteur de cette organisation ». Le service de sécurité nationale allemand mentionne Bystron dans son rapport sur la surveillance de l'AfD, considéré comme un parti aux objectifs anticonstitutionnels[4].

En 2018, il dit avoir participé, avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, à la libération du blogueur allemand Billy Six, emprisonné au Venezuela[5].

Il est élu au Bundestag pour la circonscription de Munich Nord lors des élections fédérales allemandes de 2017, sous l'étiquette du parti Alternative pour l'Allemagne, puis réélu en 2021.

Maximilian Krah et Petr Bystron sont désignés en interne têtes de liste, respectivement numéro un et numéro deux, de l'AfD pour les élections européennes de 2024[6].

Controverses[modifier | modifier le code]

Reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël[modifier | modifier le code]

Petr Bystron est en faveur de la reconnaissance par l'Allemagne de Jérusalem comme la capitale d'Israël. En 2018, il fait pression sur le gouvernement allemand pour qu'il prenne cette décision, après le choix fait par Donald Trump de relocaliser à Jérusalem l'ambassade des États-Unis en Israël[1].

Levée de son immunité parlementaire[modifier | modifier le code]

À l'été 2022, l'immunité parlementaire de Petr Bystron est levée par le Bundestag, après qu'il a été accusé d'avoir fait un salut nazi lors d'un discours sur la Königsplatz de Munich. Lui-même se défend d'avoir effectué ce geste, prohibé par la loi allemande. En septembre 2022, un tribunal de Munich rejette l'ordonnance pénale réclamée à son encontre et annule la décision du Parlement. Le tribunal estime que le geste du bras effectué par Bystron n'est pas suffisamment reconnaissable, « dans la dynamique du discours », pour donner lieu à des poursuites[7].

Son immunité parlementaire est à nouveau levée le après un vote du Bundestag, en vue de perquisitionner plusieurs locaux qu'il occupe[8].

Liens avec la Russie et réception d'argent russe[modifier | modifier le code]

Selon RFi, Petr Bystron et « connu [...] pour ses positions pro-russes »[6].

Le , le site tchèque Deník N (cs) et le journal allemand Der Spiegel rapportent que le service de sécurité et de renseignement tchèque soupçonne Petr Bystron d'être l'un des bénéficiaires de fonds du portail Internet de propagande pro-Kremlin Voice of Europe[9], financé par l'oligarque Viktor Medvedtchouk[10]. Bystron participe lui-même à des interviews diffusées par le portail[11].

Le , les dirigeants de l'AfD, Alice Weidel et Tino Chrupalla, exigent une explication écrite de Petr Bystron, en réponse aux accusations portées contre lui[12]. De son côté, l'intéressé nie tout financement par la Russie[13] et affirme que le but de ces accusations est de contrer « sa campagne électorale [...] par des accusations manipulatrices émanant de services de renseignement étrangers ». Après le démenti catégorique de Bystron, la direction de l'AfD affirme que le parti « doit considérer M. Bystron comme innocent » et soutient le candidat. Maximilian Krah, autre candidat de l'AfD aux élections européennes, demande cependant à Bystron de ne plus apparaître en public le temps que l'affaire soit réglée[14].

Les services secrets tchèques informent la commission du renseignement du Parlement tchèque le . Un député rapporte à Deník N (cs) une conversation interceptée entre Bystron et l'homme d'affaires ukrainien fidèle à Moscou, Artem Marchevsky, à Prague. Le renseignement avait mis sur écoute la voiture de Marchevsky. Lors de la réunion, une somme d'argent de 20 000 euros est remise à Bystron[15],[16],[17]. Sur la cassette, il est possible d'entendre Bystron compter l'argent avant de le récupérer[18].

En avril 2024, le parquet de Munich ouvre une enquête préliminaire concernant de potentiels faits de corruption[19],[6]. Le ministère public enquête sur les liens potentiels de Bystron avec des agents d'influence au service de Moscou, qui lui auraient transmis l'argent. Après la levée de son immunité parlementaire, son bureau est perquisitionné le , en même temps que d'autres bâtiments lui appartenant, en Bavière et à Majorque. Ces recherches mobilisent plusieurs dizaines d'agents et conduisent à la saisie de documents papier et de matériel informatique. Elles sont critiquées par le parti AfD[8].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Petr Bystron est catholique. Il est marié et père de deux enfants[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Raphael Ahren, « German far-right MP pushes recognition of Jerusalem as Israel’s capital », The Times of Israel,‎ (lire en ligne)
  2. a b c d e et f (de) « Deutscher Bundestag - Petr Bystron », sur Deutscher Bundestag (consulté le )
  3. a et b (cs) « Petr Bystroň končí v čele bavorské organizace AfD - Novinky », sur novinky.cz, (consulté le )
  4. (de) « Prüffall: Wir veröffentlichen das Verfassungsschutz-Gutachten zur AfD », sur netzpolitik.org, (consulté le )
  5. (de) « Petr Bystron – Ein Leben für die Freiheit », sur petrbystron.de (consulté le )
  6. a b et c « Allemagne: nouveaux éléments dans l’affaire de potentiels financements russes à l'AfD », sur RFI, (consulté le )
  7. (de) « Petr Bystron: Kein Strafbefehl gegen AfD-Politiker wegen angeblichen Hitlergrußes », Der Spiegel,‎ (ISSN 2195-1349, lire en ligne, consulté le )
  8. a et b « Un député allemand d'extrême droite perquisitionné pour soupçons de financement illégal russe », sur 7sur7.be, (consulté le )
  9. « L’élu d’extrême droite allemand Petr Bystron soupçonné d’avoir été payé par la Russie », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  10. (en-GB) « ‘I hope Ukraine will lose’: What MEPs told Russian propaganda channel », sur POLITICO, (consulté le )
  11. (de) « Tschechien meldet Erfolg gegen russische Propaganda », sur tagesschau.de (consulté le )
  12. (de) Thomas Holl, « Die AfD hält Distanz zu Bystron: Auch Krah geht auf Abstand », Frankfurter Allgemeine Zeitung, (consulté le )
  13. « Allemagne : un député d'extrême droite réfute des accusations de financement pro-russe », sur Franceinfo, (consulté le )
  14. Kjeld Neubert, « Ingérence russe : l’extrême droite allemande nie en bloc », sur EurActiv, (consulté le )
  15. (en-GB) James Jackson, « German politician ‘filmed taking Russian money’ », The Telegraph,‎ (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le )
  16. (de) « AfD - Hinweise auf mögliche Geldübergabe an Bystron - Ermittlungen gegen Halemba », sur Deutschlandfunk, (consulté le )
  17. (de) « Affäre um prorussische Desinformation - Generalstaatsanwaltschaft München nimmt Vorermittlungen im Fall Bystron auf », sur Deutschlandfunk, (consulté le )
  18. (de) Andrea Becker, Georg Heil et Markus Pohl, « Russische Einflussoperation: Geldübergabe an Bystron im Auto? », sur tagesschau.de, (consulté le )
  19. (de) « AfD uneins über Umgang mit Bystron », sur tagesschau.de (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]