Noël Fontanet

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Noël Fontanet est un dessinateur, illustrateur et caricaturiste suisse, né le à Genève et mort le dans la même ville.

Noël Fontanet
Naissance
Décès
(à 83 ans)
Genève
Sépulture
Nationalité
Activités
Autres activités
Fondateur des Petits-fils de Töpffer
Membre de l'Union nationale, puis de Vigilance
Formation
Enfant

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine et famille[modifier | modifier le code]

Noël Fontanet naît le à Genève[1], dans le quartier de Saint-Gervais[2]. Il est originaire d'Italie, du village piémontais de Fontanetto Po[3], et de Thônex, dans le canton de Genève. Son père, Gaudenzio Fontanetto[1], émigre du nord de l'Italie vers l'Argentine avant de revenir en Europe et d'être engagé comme maçon à Genève puis d'y ouvrir une épicerie à Thônex[4] ; sa mère se nomme Marie Cantoia[1].

Il est l'époux de Norma Cremona[1], avec qui il a quatre fils[5], dont le conseiller national et conseiller d'État Guy Fontanet (le cadet) et l'écrivain Jean-Claude Fontanet (l'aîné)[4].

Formation[modifier | modifier le code]

Après un apprentissage de peintre en lettres, il suit des cours à l'école des beaux-arts de Genève de 1914 à 1918[1].

Parcours professionnel et artistique[modifier | modifier le code]

Son premier dessin est publié en 1914 dans le journal humoristique genevois le Papillon[6]. Il travaille d'abord comme décorateur au Grand Théâtre, puis comme graphiste à Paris dans les années 1920[1]. Une fois de retour à Genève, il dessine des caricatures pour de nombreux périodiques[1], dont Le Pilori de Georges Oltramare[6] de 1923 à 1960[1] et le bulletin de Vigilance[4], et devient responsable de l'atelier publicitaire de la Société générale d'affichage, d'environ 1925 à 1953)[1]. Il réalise plusieurs centaines d'affiches de tout genre[1] et pastiche notamment deux histoires de Rodolphe Töpffer[2],[7].

Profondément anticommuniste[7], il est engagé dans l'extrême-droite, au sein de l'Union nationale, ce qui se reflète dans ses œuvres politiques, avec une affection particulière pour les sujets historiques[1]. Son style est sobre, mais le contenu acerbe[7] voire violent[8]. Trois de ses caricatures provoquent même des incidents diplomatiques[9]. Il est également le fondateur, en 1934[10], des « Petits-fils de Töpffer », un groupe secret de contestataires, composés de membres de l'U.N., de jeunes démocrates et de jeunes chrétiens-sociaux[11], dont l'un des coups d'éclat (parmi une septantaine[11]) est de faire accueillir en 1936 un sosie de Haïlé Sélassié à la gare de Genève-Cornavin trois quarts d'heure avant l'arrivée du vrai empereur éthiopien, qui n'y trouve alors plus personne[4],[12].

Il travaille par ailleurs pour plusieurs sociétés patriotiques locales[1].

Mort, obsèques et sépulture[modifier | modifier le code]

Il meurt paisiblement[8] le à Genève[1].

Ses obsèques se déroulent le en l'église Saint-Paul de Cologny. Sa tombe se trouve au petit cimetière de Chêne-Bougeries[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l et m Jean-Charles Giroud, « Noël Fontanet » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. a et b R. d'Ivernois, « Noël Fontanet, ce pamphlétaire par l'image qui marqua son époque », Journal de Genève,‎ , p. 21 (lire en ligne)
  3. Jean-Pierre Arn, « Étonnant propriétaire pour un vieux bistro », Journal de Genève,‎ , p. 11 (lire en ligne)
  4. a b c et d Adelita Genoud, « Dynasties genevoises - Les Fontanet », Tribune de Genève,‎ , p. 31
  5. Michel Baettig, « Quand Guy Fontanet ne fait pas de la politique », Journal de Genève,‎ , p. 19 (lire en ligne)
  6. a et b A. Kl., « Noël Fontanet n'est plus », La Liberté,‎ , p. 7 (lire en ligne)
  7. a b et c Lucas Klotz, « La caricature réactionnaire et la crise : Le Pilori et Genève – La presse satirique en Suisse romande », sur site d'une exposition organisée par l'Université de Lausanne, (consulté le )
  8. a et b R. d'Ivernois, « Hommage à Noël Fontanet », Journal de Genève,‎ , p. 18 (lire en ligne)
  9. (de) Daniel Walther, « Hundert Jahre Karikatur in der welschen Schweiz », Der kleine Bund,‎ , p. 7-8 (lire en ligne)
  10. Cette date ne doit rien au hasard. C'est le contexte de la majorité socialiste au Conseil d'Etat (1933-1936) qui inspira ce projet à Fontanet.
  11. a et b Joseph 1975, p. 77.
  12. Jean Troesch, « Quand le faux Négus faisait son marché à Plainpalais », Journal de Genève,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  13. R. d'Ivernois, « Les obsèques de Noël Fontanet », Journal de Genève,‎ , p. 25 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]