Aller au contenu

Nina Vidrovitch

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 18 novembre 2021 à 09:12 et modifiée en dernier par Brooz (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Nina Vidrovitch
Nina Vidrovitch en 2017 dans son atelier de Bessy-sur-Cure.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 91 ans)
AuxerreVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Madeleine Nina VidrovitchVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Maître

Nina Vidrovitch, née le à Barcelonnette dans les Alpes-de-Haute-Provence, est une peintre, costumière, créatrice de masques de théâtre, auteure et lithographe française.

Biographie

Née en 1930 à Barcelonnette[1], Madeleine Nina Vidrovitch est issue du côté de sa mère, Marcelle Julie Weill, d’une famille alsacienne et normande, et du côté de son père Rémy Vidrovitch, ingénieur des Ponts et Chaussées, d’une famille russe de Nikolaev (en Ukraine) et de Moscou. Nina est dans ses premières années au sein d'un milieu favorable à l’expression artistique notamment avec son oncle Pierre Dumont artiste de l’école de Rouen. Nina suit des cours de dessin dans sa jeunesse dans l’atelier d’Édouard Collin, à Beauvais (Oise).

La guerre l’amène à Paris où elle continue ses études sous un faux nom[2]. Elle perd successivement son père (d’une blessure de guerre) et l’un de ses grands-pères, Émile Weill arrêté le 43, il fut déporté à Auschwitz[3].

En 1948 elle obtient son baccalauréat puis fréquente Sciences-Po avant de se tourner vers l’art. Elle s’inscrit à l’Académie Julian. Elle suit les cours de l’affichiste Paul Colin à Paris en 1949[4],[5]. Celui-ci la dirige vers la décoration de théâtre. La création des costumes et des masques de « Médée » en 1950[6],[7],[8] par le Groupe de Théâtre Antique de la Sorbonne lance sa carrière. En 1956 le Théâtre populaire écrit que ses masques sont « admirablement réalisés »[9]. Elle en fera son métier jusqu’au milieu des années soixante. notamment au Théâtre de Bourgogne où elle crée 6 pièces. Elle crée les masques de la pièce de Sophocle dans la version d'Ezra Pound The women of Trachis à Berlin en 1959[10].

Elle participe à la Biennale Internationale des Jeunes à Paris en 1963[4].

En 1967, elle innove en créant un atelier-galerie dans le Marais avec pour ambition de « permettre à un vaste public de se mieux familiariser avec la création artistique en créant un rapport direct avec l’artiste[11] ». Cela attire l’attention de la presse nationale. Persuadée de l’importance d’une démarche pédagogique innovante, elle donne des cours dans son atelier à des jeunes élèves, expérience qu’elle poursuit en collège et dans deux grandes écoles ; l'École nationale des ponts et chaussées et École nationale des Télécommunications, où elle anime des séminaires.

Elle présente en 1969 ses toiles, gouaches, dessins et lithographies dans son atelier-galerie[12].

À l'âge de 40 ans elle décide d'étudier l'histoire de l'art et de passer son CAPES[5].

La Revue moderne des arts et de la vie écrit en 1972 qu'elle « vit dans un monde à la fois intérieur et extérieur »[13].

En 1992 elle quitte Paris. Elle s’installe en 1994 à Bessy-sur-Cure en Bourgogne[14], où elle poursuit son activité artistique. Elle illustre plusieurs ouvrages de son compagnon, le poète dramatique Guillaume Kergourlay, décédé en 2014[14]. Elle expose régulièrement ses œuvres en Bourgogne et en région parisienne.

Un catalogue raisonné, comprenant 660 œuvres, écrit par Stéphane Ceccaldi sort en [15].

Dans les années 2000, Nina Vidrovitch se tourne aussi vers l’écriture pour mieux expliquer son rapport à l’art : elle publie une correspondance croisée avec la comédienne Anny Duperey De la vie dans son art, de l’art dans sa vie, puis un récit autobiographique Le miel de la vie. Elle signe également, avec son compagnon Guillaume Kergourlay, un roman intitulé Une Rose dans les ténèbres[16], où elle s’inspire de ses souvenirs du milieu artistique parisien d’avant guerre.

Expositions

Elle commence à exposer à Paris en 1954[4], dont en 1972 au Salon des artistes français[17].

Outre Paris, elle expose également régulièrement en Bourgogne dont, en 2018, l'Association Culturelle et Sociale du Vermentonnais[5]. Une rétrospective importante de ses œuvres intitulée "D'hier à Aujourd'hui" s'est tenue en à l'orangerie d'Yrouerre (Yonne).

Œuvres publiques

  • Musées de la ville de Paris : no 049 du catalogue raisonné (Bouquet - huile sur toile 0,80 x 0,40 / 1961).
  • Musée de Denver (Colorado) : no 137 (Le voyage des amoureux, huile sur carton 0,50 x 0,61
  • Musée de la Grande loge de France (Paris) : No 540 (Sept, Gesso et fresque, 0,65 x0,50)
  • Ecole Nationale des Ponts et Chaussée (Paris) : no 217 André Brunot, directeur, 1958-1967.https://www.ecoledesponts.fr/collection-des-tableaux
  • Salle de conférence de la COFACE Paris : No 289 (La ville, huile sur toile 5,00 X 5,35)

Publications

  • Nina Vidrovitch et Anny Duperey, De la vie dans son art, de l’art dans sa vie, Paris, Seuil, , 320 p. (ISBN 978-2-02-087387-1)
  • Nina Vidrovitch, Le Miel de la vie, (auto édition), , 170 p., récit autobiographique
  • Nina Vidrovitch et Guillaume Kergourlay, Une rose dans les ténèbres : roman, Gourin, Éditions des Montagnes Noires, , 248 p. (ISBN 979-10-97073-32-9), roman[16]
  • Nina Vidrovitch, Le masque objet d'art et outil de théâtre, Paris, Théâtre national de l'Odéon, , 8 p.
  • Nina Vidrovitch, Introduction to the mask, in Corey (Irene), To mask is to unmask No 2, 1975, Trad.Constance Wagner, p. 18-24.

Références

  1. « Nina Vidrovitch », sur archives.biennaledeparis.org (consulté le ).
  2. « Pendant ces années là, nous avons eu sans économie, une grande quantité de faux noms, de fausses adresses que nous mélangions à nos véritables coordonnées, cherchant à brouiller les pistes en croisant le vrai et le faux ». Nina Vidrovitch, "Le Miel de la Vie" P.75.
  3. JORF n°85 du 11 avril 2002 page 6419 texte n° 55 Arrêté du 18 janvier 2002 portant apposition de la mention « Mort en déportation » sur les actes et jugements déclaratifs de décès
  4. a b et c (en) « Vidrovitch, Nina », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit Accès payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  5. a b et c « La vie fourmillante de Nina Vidrovitch », sur lyonne.fr, (consulté le ).
  6. Le théâtre antique de la Sorbonne, L'Arche, (lire en ligne)
  7. (en) « Médée (1950) / APGRD », sur apgrd.ox.ac.uk (consulté le ).
  8. « A joué "Médée" », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  9. Théâtre populaire, (lire en ligne)
  10. "Par vos masques, vous avez sans doute contribué à la perfection artistique du tableau" Albert Bessler courrier du 12/05/59
  11. Jerôme Equer "Nina Vidrovitch, Au devant du public", in Combat Juillet 1970
  12. « Nina Vidrovitch », dans Festival du Marais, (lire en ligne)
  13. « Nina Vidrovitch », La Revue moderne des arts et de la vie,‎ (lire en ligne)
  14. a et b Da. G., « Nina Vidrovitch a réinvesti sa peinture », sur lyonne.fr, (consulté le ).
  15. Martine Chaleat-Salvo, « Nina Vidrovitch a son Catalogue raisonné », sur lyonne.fr, .
  16. a et b « Nina Vidrovitch publie un premier roman, écrit avec Guillaume Kergourlay », sur lyonne.fr, (consulté le ).
  17. Le Salon de 1972

Annexes

Bibliographie

  • Vito Pandolfi, Histoire du théâtre, t. 1, Marabout université, 1964 et 1968, p. 136-137 Origines du spectacle – théâtre antique, comédie médiévale et renaissance
  • Jean-Pierre Miquel, Sur la tragédie, Actes Sud, , p. 31, notes pour un acteur
  • Martine David, Le Théâtre, Belin éditions, , p. 269
  • Osvaldo Obregon, Teatro latinoamericano. Un caleidoscopo cultural (1930-1990), Presses universitaires de Perpignan, , p. 358
  • Stéphane Ceccaldi, Nina Vidrovitch, une vie, une œuvre, LMN Production pour l’Atelier, , 16 p.
  • Stéphane Ceccaldi, Nina Vidrovitch, Catalogue raisonné de l'oeuvre peint, Numérilivre, , 248 p. (ISBN 978-2-36632-090-9)
  • Bernez Rouz, Préface à "Une Rose dans les ténèbres", Montagnes Noires, , p. 5-7

Magazine

Liens externes