Molinia caerulea

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La molinie bleue (Molinia caerulea), aussi appelée « Paleine », est une espèce de plante vivace de la famille des Poaceae.

Elle est originaire d'Europe du Nord et d'Asie.

Le nom de Molinie est dédié au botaniste chilien Juan Ignacio Molina. Quant à la couleur bleue, elle caractérise les reflets bleutés des feuilles.

Description

Aspect typique des tapis de molinie bleue dans les landes humides en hiver. Ce foin sera notamment apprécié de certains oiseaux qui viendront au printemps le chercher pour en tapisser leur nid. Bouleaux, pins, bourdaines et prunelliers sont les premières essences à coloniser la lande à molinie, au risque de l'assécher et de la faire disparaître (quand la nappe est juste affleurante et permet leur croissance)

Elle peut mesurer jusqu'à 2 mètres de haut, parfois plus (subsp. arundinacea (Schrank) K. Richt., parfois cultivée pour orner les jardins).

C'est une espèce polyploïde (nombre de chromosomes : 2n = 18 ou 36 ou 96).

Écologie

Dans les milieux oligotrophes et acides que sont les landes humides, les molinies bleues forment des tapis caractéristiques en touradons, sortes de mottes constituées par les parties anciennes de la plante, accumulées durant des décennies et prenant l'aspect de souches surélevées rendant la marche parfois difficile. Ces plantes semblent, avec les sphaignes, jouer un rôle de plantes facilitatrices: bruyères, bouleaux, bourdaines s'y établissent volontiers si le niveau de l'eau le permet. Les touradons servent d'abris à de nombreux organismes, dont tritons, salamandres, grenouilles et crapauds, tout ou partie de l'année.

Dans les Fagnes, notamment en Wallonie, la molinie a été décrétée "plante envahissante", car elle étouffe les espèces de basses tailles telles les myrtilles, les airelles et les narthécies. Elle fait, dans certaines zones, l'objet de fraisage et d'étrépage, opérations destinées à l'éradiquer et à permettre la germination de graines qui se trouvent dans le sol (banque de graines) et que l'omniprésence étouffante de la molinie empêche de germer. Ces opérations sont subventionnées par l'Europe dans le cadre de projets "LIFE" et réalisées ou en voie de réalisation dans l'ensemble du territoire wallon.

Habitat

Prairies humides, bois humides siliceux et acides, landes, molinaies. Cette espèce forme de vastes peuplements monospécifiques sur tourbières dégradées. Non turfigène, elle remplace alors les sphaignes et leur cortège de plantes associées, qui sont responsables de la formation continue et de la conservation de la tourbe[1].

Utilisation

On l'utilise en vannerie.

Synonyme

  • Aira caerulea L.
  • Melica caerulea L.

Liens externes

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Références

  1. Raymond BOUILLENNE, Plant Ecology, 1954, Le rôle des “sphagnetalia” dans la vie des tourbières des Hautes-Fagnes