Marcelle Devilliers

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Marcelle Devilliers
Description de l'image Photo d'identité Marcelle Devilliers.jpg.
Nom de naissance Marcelle Cérésa
Naissance
Paris
Décès (à 91 ans)
Le Mans
Nationalité Drapeau de la France France
Profession
employée d'usine
Autres activités
Distinctions
Officier de la Légion d'honneur
Conjoint

Marcelle Devilliers, née Marcelle Cérésa, est une militante communiste, résistante française et déportée, née le dans le 11e arrondissement de Paris et décédée le , à l’âge de 91 ans, au Mans.

Biographie[modifier | modifier le code]

Militante[modifier | modifier le code]

Marcelle, Gabrielle Cérésa perd d’abord son père à la guerre, puis sa mère peu après. Toute jeune orpheline, elle est recueillie par ses grands-parents maternels au Mans (Sarthe). Elle arrive au sein d’une famille de militants. Son grand-père, Albert Ferré, est le fondateur de la fédération sarthoise du parti communiste et ainsi que l’un des fondateurs de l’Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC). En 1933, jeune militante, elle participe au Comité antifasciste international. Cinq ans plus tard (de 1938 à 1939) elle sera secrétaire de l'Union des femmes françaises[1].

Résistance[modifier | modifier le code]

La présence des militaires allemands arrivés le au Mans ne la décourage pas[2]. Elle entre, par patriotisme, dans la résistance dès l’été 1940[3]. Elle participe aux premiers groupes d’action avec Roger Apolinaire. Avec sa machine, sur du papier récupéré, elle tape des tracts[2],[4]. Elle en diffuse d’autres, de sa production, auprès des mères de famille, pour les pousser à résister aux nazis. « Lorsqu’il y avait visite à la Goutte de lait[5], je passais une des dernières et je glissais les tracts dans les landaus ouverts[6] ». Grâce à son ausweis (laisser-passer) de secouriste infirmière et sa blouse blanche, elle a le droit de circuler le soir.

Elle travaille à l’usine de fabrication de segments pour les pistons Amédée Bollée. C’est là qu’elle rencontre Bernard Devilliers, son futur mari, ouvrier ajusteur. Ils unissent leurs forces. Sous le surnom de « Gaby », elle devient agent de liaison. Elle travaille même sans le savoir à l’époque pour Marcel Paul et le Front national (Front national de lutte pour la libération et l'indépendance de la France). Marcelle Devilliers « prend le train jusqu’à Rennes avec une valise contenant des vêtements allemands ». Ils ont servi « à pénétrer dans l’arsenal de Brest pour se procurer des renseignements[7] ». Elle obtient d’ailleurs le grade de sous-lieutenant dans les FTPF (Francs-tireurs et partisans français). Son mari Bernard Devilliers devient, quant à lui, capitaine et responsable régional des FFI-FTPF.

Déportation[modifier | modifier le code]

Elle est arrêtée par la police le avec son mari à leur domicile au Mans[1].

Après quelques jours passés en prison au Vert Galant au Mans[8], elle est transférée à Romainville puis déportée au camp de Ravensbrück le . Elle est ensuite expédiée au camp de Zwodau dans la région des Sudètes[6].

Elle sera libérée par les Américains le [9]. Elle arrivera au Mans le et y retrouvera sa famille[10].

Témoignage et devoir de mémoire[modifier | modifier le code]

Jusqu’à sa mort, Marcelle Cérésa intervient auprès des élèves de collèges et lycées sarthois afin de les informer et de préserver le présent et le futur des erreurs passées[2]. Ainsi, à toutes ses interventions, elle amène son uniforme rayé de déportée afin de les rendre plus réalistes.

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

Délibérations du conseil municipal de la ville du Mans du 25 octobre 2007 « Dénomination d'une voie sur Le Mans : Rue Marcelle et Bernard Devilliers ».
  • Officier de la Légion d'honneur Officier de la Légion d'honneur en 1964 (décret du , publié au journal officiel du , pris sur rapport du ministre de la défense) ; chevalier en 1962 en qualité de sous-lieutenant des Forces Françaises de l'intérieur, déportée résistante (décret du , publié au journal officiel du , pris sur rapport du ministre de la défense)[11]
  • Depuis le , dans le quartier de l’université de la ville du Mans, une rue « Marcelle et Bernard Devilliers » honore leurs mémoires.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Isabelle Armange, Pour une France sans barbelés, Le Mans, , 46 p., p. 11
  2. a b et c Association culturelle et touristique du Mans et de la Région, La Vie mancelle et sarthoise N°315, Le Mans, , 60 p., p. 18
  3. Jeannine Rouxin, La Vie quotidienne des Sarthois de 1939 à 1945, Le Mans, Cénomane, , 173 p. (ISBN 2-905596-07-4), p. 34.
  4. Jeanine Rouxin, La Vie quotidienne des sarthois de 1939 à 1945, Sarthe, Editions Cénomane, , 176 p. (ISBN 2-905596-07-4)
  5. Association culturelle et touristique du Mans et de la Région, La Vie mancelle et sarthoise numéro 427, Le Mans,
  6. a et b Joseph Estevès, 200 Figures de la résistance et de la déportation en Sarthe, Sarthe, ITF, , 256 p. (ISBN 978-2-917900-12-3), p. 79
  7. Isabelle Armange, Pour une France sans barbelés, Le Mans, , 46 p., p. 31
  8. Jean-Jacques Caffieri, « Le lazaret-prison du Vert-Galant », La Vie mancelle et sarthoise, no 404,‎ , p. 37.
  9. Retour des déportés : Supplément à "Le Mans notre ville" N°269, Le Mans, p. 10 et 14
  10. Retour des déportés : Supplément à "Le Mans notre Ville" N°269, Le Mans, p. 16
  11. « Le débat des lecteurs », L'Humanité,‎ (lire en ligne, consulté le ).