Maison de Toullon

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Famille de Toullon
Image illustrative de l’article Maison de Toullon
Armes de la famille de Toullon

Blasonnement D'azur à la croix d'argent, brisée d'un lambel à trois pendants de gueules.
Période XIIIe siècle-XVIe siècle
Pays ou province d’origine Duché de Bar
Allégeance au Duché de Bar,
Demeures Sivry, Thézey-Saint-Martin
Charges Voué

La Maison de Toullon était l'une des plus anciennes familles de Lorraine et appartenait à ce qu'on appelait l' « ancienne chevalerie ». elle tirait (ou donnait) son nom de la colline de Toullon[1] à Sivry.

Origine[modifier | modifier le code]

Extrait de la carte Description de la Haulte et Supérieure Lorraine montrant le site de "Tollon"

Au Moyen Âge, le mont Toullon se trouvait entre les territoires de trois princes. (Salm, Habsbourg et Saint-Empire). Ce mont étant une colline avec un remarquable poste d'observation sur la vallée du Saulnois (Delme, Château-Salins, ...) et la vallée de la Natagne (Sivry, Belleau, ...), une famille seigneuriale y bâtit un château. Ce mont portait autrefois leur nom :

Riquier Bisnes, chevalier de Toullon (vivait en 1195) ;

Aubers ou Albert de Toullon (vivait en 1305) ;

X.... de Toullon, époux de Marguerite de Faulquemont, (ou Ficquelmont ?) seigneur de Port (Pont ?)-sur-Seille, une fille Cunégonde ;

Jehan de Toullon (vivait en 1446, banni en 1486) ;

………..de Toullon petit-neveu de Jehan de Toullon (vivait en 1524)

La famille de Toullon avait un caveau de famille à Nomeny, ainsi que le précise H Lepage :

« Par lettres datées du , Jean de Toullon, chevalier, voué de Nomeny, fonde une messe à perpétuité, tous les lundis, pour le repos de son âme, de celle de son épouse et de tous ses prédécesseurs qui sont ensevelis en la chapelle Saint-Jean de l'église de Nomeny, et il assigne, pour cette fondation, le gagnage qu'il a en la ville de Han-sur-Seille »[2]

Toponymie et patronymie[modifier | modifier le code]

Il est fréquent de lire Toulon[3] dans les références disponibles, toutefois les plus anciennes mentionnent plus souvent Toullon.[4].

Châteaux[modifier | modifier le code]

De Sivry[modifier | modifier le code]

La maison seigneuriale des sires de Toullon (Meurthe-et-Moselle)

Cette demeure appartient aux voués de Metz, les sires de Toullon, qui ne résidaient pas au château proprement dit. Cet Hôtel ne doit pas être confondu avec une autre habitation seigneuriale, près de l'église paroissiale, que les textes qualifient de "Cour de Serrières" puisque ces derniers seigneurs héritent d'une résidence bâtie en 1357 par les sires de Fay[5].

De Thézey-Saint-Martin[modifier | modifier le code]

Possession des comtes de Salm, la terre est inféodée en 1276 aux sires de Chérisey qui y édifient une maison forte peut-être avant 1420 et sans doute en 1453, date de vente à Jean de Toullon. Lors de la conquête bourguignonne, le voué de Nomeny se rallie à Charles le Téméraire; après la bataille de Nancy en 1477, René II confisque cette terre et l'octroi à Jean de Bauldre[6]. À la mort de ce dernier, le petit-neveu de Jean de Toullon réclame la restitution du site, et il obtient gain de cause en 1524[5].

De Haute-Pierre à Moyenmoutier[modifier | modifier le code]

La première mention de ce château remonte à la fin du XIIe siècle; il est alors entre les mains d'Albert de Parroye. À la fin du XIIIe siècle, il est partagé en 2 entre Jean, avoué de Nomeny, et Renaud de Neufchâtel, maris respectifs des deux filles de Liébaut de Haute-Pierre, descendant d'Albert de Parroye, sire de Haute-Pierre. Au XIVe siècle, la majeure partie passe à Aubert et Liébaut de Nomeny fils de Jean en vertu du testament de leur mère. Les successions s'enchaînent et le château passe dans le sillage des seigneurs de Toullon puis, en 1595, il est morcelé entre les seigneurs de Savigny, Lenoncourt, Fléville, Haussonvile et Raigecourt

Titres et possessions[modifier | modifier le code]

Dès 1242 Jean de Toul(l)on dut céder la moitié de son château au comte de Bar (Thiébaut II). Ce dernier fit garder le château par des vassaux qui avaient des territoires aux environs (Morey, Fossieux et Serrière) et les autorisa à construire des habitations dans l'enceinte du château. En 1399 le Duc de Bar en fit don à son fils Edouard[7]. Le premier voué de Nomeny fut Jean de Toullon. Sa famille présida aux destinées de cette ville jusqu’au temps de Charles le Téméraire[8]

La famille de Toullon est citée comme bénéficiaire ou donateur de rentes sur les terres suivantes :

  • Confirmation de la donation de l’alleu de Gircourt, faite à l’abbaye de Chaumousey en 1195 par Riquier Bisnes, chevalier de Toullon [9]
  • En 1305, la seigneurie de Colombey fut acquise par un nommé Albert ou Aubers de Toullon qui acheta à Jean de Blainville tout ce qu'il y avait à Allain et Colombey[10]
  • En 1334 à la mort de Liébaud de NOMENY, la forteresse de la Haute-Pierre échoit à la famille de Toullon qui conservera la place jusqu'à la fin du Moyen Âge.
  • Jean de Toullon le - Ville d'Andillier (Andilly), pour 50 % des terres, seigneurie, juridiction et appartenance antérieurement à Jean d'Orne, époux d'Agnès du Châtelet[4] pour 170 florins.
  • Jean de Toullon , voué de Nomeny, Seigneur de Morey et de Thézey .Le , Christophe de Chérisey vend à Jean de Toullon les maisons forte, terres et seigneurie de Thézey, ses appartenances et dépendances avec une rente annuelle de vingt six gros sur le ban d'Alaincourt, le tout pour 133 francs." [10]

Pour ne pas avoir choisi le bon camp, lors de l'affaire des Ducs de Bourgogne, la famille de Toullon s'éteignit des privations faites par les autres seigneurs du parti gagnant [6] :

«Jean de Toullon se qualifiait chevalier, seigneur de Morey (2) et Taisey (3), voué de Nomeny. Après sa victoire (), le duc René II fit saisir les biens de cet ennemi : ceux de Nomeny et Taisey furent donnés à Jean de Baud(r)e, le (4). En 1486, par sentence prononcée à Pont-à-Mousson, Jean de Toullon fut, sous l'inculpation de félonie, condamné au bannissement

Armoiries[modifier | modifier le code]

[11]« "D'azur à la croix d'argent, brisée d'un lambel à trois pendants de gueules". »

Le blason est utilisé par la commune de Sivry depuis 1986.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dom Augustin Calmet, Histoire généalogique de la maison du Châtelet, branche puînée de la maison de Lorraine, Nancy, Jean-Baptiste Cusson, 1741
  • Charles le Hardi, duc de Bourgogne et de Lorraine, Le Pays Lorrain, 1977, p. 19-40
  • Gérard Giuliato, Châteaux et maisons fortes en Lorraine centrale, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, coll. DAF, 33, 1992.
  • Duchesne 23, Recueil de généalogies, 711 pages, Manuscrit en français, Bibliothèque nationale de France. Département des manuscrits

Références[modifier | modifier le code]

  1. référence Sivry 540 508 B018 S HAUT DE TOULON du fichier FANTOIR / MAJIIC
  2. Henri (1814-1887) Auteur du texte Lepage, Les communes de la Meurthe : journal historique des villes, bourgs, villages, hameaux et censes de ce département.... Volume 1 : par Henri Lepage,..., (lire en ligne), p. 465
  3. Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle Auteur du texte, « Mémoires de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle », sur Gallica, (consulté le ) : « Toulon était une ancienne forteresse élevée sur une côte non loin de Lixières »
  4. a et b Calmet, Augustin, 1672-1757., Histoire généalogique de la maison du Chatelet, branche puînée de la maison de Lorraine, etc., (OCLC 558042123, lire en ligne), supplément aux preuves p - cclxxx

    « 1446 : Vente de la Terre d'Andillier par jean d'Orne , Epoux d'Agnes du Châtelet au profit de jean de Toullon, »

  5. a et b Giuliato, Gérard., Châteaux et maisons fortes en Lorraine centrale, Paris, Éd. de la Maison des Sciences de l'Homme, , 240 p. (ISBN 2-7351-0439-7 et 9782735104390, OCLC 246810444, lire en ligne)
  6. a et b Société d'archéologie lorraine Auteur du texte et Musée lorrain (Nancy) Auteur du texte, « Le Pays lorrain : revue régionale bimensuelle illustrée / dir. Charles Sadoul », sur Gallica, (consulté le ) : « Charles le Hardi, duc de Bourgogne et de Lorraine (1475-1477) par Jean Schneider - »
  7. Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle Auteur du texte, « Mémoires de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle », sur Gallica, (consulté le ) : « le duc Robert, voulant prévenir les périls et les désordres qui accompagnent ordinairement la minorité des princes et qui avaient marqué la sienne, tourna tous les efforts de sa politique à laisser le trône à son fils Edouard, devenu l'aîné de la famille. Dès l'année 1399, il lui céda le marquisat de Pont-à-Mousson ; les villes, châteaux et châtellenies d'Etain, de Lachaussée, Stenay, Trognon, Toullon, Condé-sur-Moselle ; les villes, châteaux et châtellenies de Marville, Arrancy, Conflans-en-Jarnisy, c'est-à-dire les droits que le duc y possédait (3) Victor Servais, II, p. 303, note. »
  8. Société d'archéologie lorraine Auteur du texte et Musée lorrain (Nancy) Auteur du texte, « Le Pays lorrain : revue régionale bimensuelle illustrée / dir. Charles Sadoul », sur Gallica, (consulté le ) : « J. Aubrion, p. 84, cite Ferdinand de Neufchâtel, seigneur de Marnay, Jean de Toullon, avoué de Nomeny, seigneur de Morey et de Thézey, Rodolphe Bayer de Boppard, seigneur de Sarralbe »
  9. Mireille Bouvet, « Les archives religieuses aux Archives départementales des Vosges », La Gazette des archives, vol. 165, no 1,‎ , p. 159–172 (ISSN 0016-5522, DOI 10.3406/gazar.1994.4232, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b Lepage, Lepage 1853,2:544
  11. « Le Héraut d'armes : art, théâtre, littérature / [rédacteur-gérant V. Bouton] », sur Gallica, (consulté le ) : « 449. TOULLON. — D'azur à la croix d'ar- gent, au lambel de gueules. H. G. E. — Eteinte. »

Articles connexes[modifier | modifier le code]