Mbour

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Mbour
Mbour
Vue du port de pêche.
Administration
Pays Drapeau du Sénégal Sénégal
Région Thiès
Département Mbour
Maire
Mandat
Cheikh Issa Sall
2022-2027
Démographie
Gentilé Mbourois
Population 181 825 hab. (2017)
Géographie
Coordonnées 14° 24′ 42″ nord, 16° 57′ 57″ ouest
Altitude m
Localisation
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Mbour
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Mbour

Mbour, ou M'bour, est une ville de l'Ouest du Sénégal, située sur la Petite-Côte, à environ 80 km au sud de Dakar et limitrophe de la station balnéaire de Saly. Elle est le chef-lieu du département de M'bour.

Histoire[modifier | modifier le code]

La communauté mbouroise accepte la thèse qui soutient la primauté de l’occupation sérère. Selon la version commune, au début du XIXe siècle, le Sine et le Cayor étaient déchirés par des guerres. Certaines familles durent fuir, l’une d’elles arriva à Mbour et se fixa à l’emplacement actuel de la préfecture de la ville.

Deux versions se disputent l’origine du nom de la ville. La première évoque l’expression sérère « A Mbouara Adett» qui signifie littéralement : « Ils ont quitté et ils sont partis ». La seconde attribue la fondation du village de Mbour à un certain Mbour Faye qui lui aurait donné son nom.

Par la suite, les colons arrivèrent en grand nombre, pour s’installer le long du littoral et firent de Nianing leur fief. Plus tard, la maladie du sommeil les poussa à se déplacer vers Mbour pour y transférer la résidence du commandant chef de subdivision; la population les y rejoignit progressivement.

Il ressort de ce bref aperçu que les Sérères, suivis par les Socés, sont les premiers occupants de la ville. Aujourd’hui, la ville est devenue cosmopolite avec l’arrivée des autres ethnies (Wolofs, Peuls, Maures…), des étrangers de la sous-région, mais aussi des libano-syriens, des caucasiens, des asiatiques, etc.

L'érection de Mbour en commune a donné un coup de fouet à sa croissance. La commune mixte de Mbour a été créée le et l’arrêté n° GB152 du du gouverneur général des colonies qui nommait les premiers membres de la commission municipale, qui étaient tous des citoyens français.

Vers les années 1930, la nouvelle commune de Mbour était composée de deux bourgades : les Blancs d’un côté, les Indigènes de l’autre. C’est par la suite, avec le peuplement progressif que les quartiers se formèrent avec des chefs à leurs têtes.

L'expansion de la ville s’est faite en quatre étapes :

  • avant la période coloniale ;
  • de 1922 à 1945 ;
  • de 1946 à 1976 ;
  • de 1977 à nos jours.

La première étape de cette évolution spatiale va des premières installations des populations à l’arrivée des Français en 1922. Durant cette période, l’occupation du site se limitait essentiellement au littoral, avec les localités d'implantation des immigrants Sérères, Socés et Lébous. Cette étape est essentiellement caractérisée par un faible taux d’occupation de l’espace.

La seconde phase concerne la période allant de 1922 à 1945. Elle est marquée par des opérations de déguerpissement, consécutives à la présence coloniale et qui vont bouleverser profondément la structure urbaine de Mbour. C’est ainsi qu’une partie des Sérères déguerpis va fonder l’actuel quartier Mbour-sérère II, situé 2 km plus à l’Est du site originel. Il en est de même de la création des quartiers Thiocé-ouest et Santessou, respectivement en 1922 et 1936, à la suite du déplacement des Mandingues de l’Escale. Cette période est aussi le témoin du peuplement des quartiers Mbour Toucouleur et Tefess par les populations toucouleurs et lébous attirées par les potentialités économiques de la ville naissante.

Au cours de la troisième phase correspondant à la période 1946-1976, les installations se sont poursuivies et le tissu urbain s’est davantage étoffé. Cette phase a engendré la naissance des quartiers Darou Salam et Mbour maure à l’Est de la ville. C'est également pendant cette période que la ville a connu une extension rapide et auréolaire à partir du noyau originel formé autour du quartier Escale.

La quatrième et dernière étape de 1977 à nos jours, est marquée par une poursuite de l’extension périurbaine. La présence de l’océan limite toute possibilité d’extension vers l’Ouest. C’est ainsi que les quartiers centraux et péricentraux comme Thiocé-Est, Thiocé-Ouest, Tefess et ont connu une forte croissance spatiale. C’est dans ce contexte que sont nés les sous-quartiers Diamaguene I, Diamaguene II, Château d’eau Nord et Château d’eau Sud, qui constituent les prolongements respectifs de ces différents quartiers. Pendant cette période, la superficie de la ville a connu une évolution exponentielle, passant de 522,9 ha en 1978, 845,5 ha en 1989 à 1725 ha en 1999.

Une autre couche va se greffer sur ces quartiers à partir de 2000 avec les lotissements des quartiers : Médine, Médine Extension, Grand-Mbour, Liberté I, Liberté II, Gouy Mouride, Terrou Mbaling, Baye Deuk. Cette croissance spatiale, qui s'est opérée en grande partie sur les terres de la Communauté Rurale de Malicounda, suscite de réelles tensions entre les deux entités administratives.

Administration[modifier | modifier le code]

La ville est le chef-lieu du département de M'bour, une subdivision de la région de Thiès.

Géographie[modifier | modifier le code]

Les localités les plus proches sont Saly Niakhniakhal, Saly-Portudal, Malikounda Sas, Malicounda ngoukhoudji, Falokh, Sintiou Mbadane, Nianing et Warang.

Dakar, la capitale, se trouve à 83 km[1].

Physique géologique[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

Mbour est doté d'un climat de steppe de type BSh selon la classification de Köppen, avec une température annuelle moyenne de 26,2 °C et des précipitations peu nombreuses d'environ 585 mm par an[2].

Population[modifier | modifier le code]

Mosquée de M'bour.

Lors des recensements de 1988 et 2002, la ville comptait respectivement 76 751 et 153 503 habitants.

En 2007, selon les estimations officielles, la population s'élèverait à 181 825 personnes.

En 2011, la population s'élèverait à 605 346 personnes (Organisation des Nations unies).

Économie[modifier | modifier le code]

La ville s'est développée autour d'une mine de titane. Outre l'extraction minière, les principales activités sont la pêche et le tourisme.

Mbour est le second port du Sénégal, après Dakar. Il exporte principalement vers les pays limitrophes et l'Union européenne.

Transports[modifier | modifier le code]

Culture[modifier | modifier le code]

Le kankourang est une manifestation qui célèbre la circoncision au sein de la communauté mandingue de Mbour. La sortie du « Kankourang », personnage mythique recouvert d’écorces rouges d’un arbre appelé fara, parcourt les rues pour protéger les jeunes circoncis pendant leur initiation et fascine toujours les populations et les touristes. Le séjour dans le "bois sacré" des circoncis dure environ un mois et le Kankourang apparaît pendant quatre dimanches successifs (et presque toutes les nuits), de préférence pendant les grandes vacances, au mois de septembre. Le Kankourang est inscrit dans la liste répresentative du "patrimoine immatérielle de l'humanité" de l'Unesco depuis 2008[3]. Avant le Kankourang faisait partie du programme orale et immatérielle de l'Unesco entre 2004 et 2008.

Sport[modifier | modifier le code]

En football, trois clubs de la ville sont en Ligue 1 : Diambars FC, Mbour Petite-Côte Football Club et le Stade de Mbour. Le club compte aussi un club de football féminin, les Dorades de Mbour.

Le stade Caroline Faye — du nom de la première députée du Sénégal — a été réhabilité et inauguré en  : c'est un stade multi-usages principalement destiné au football ; le club Stade de Mbour y évolue à domicile[réf. nécessaire].

Jumelages[modifier | modifier le code]

Depuis 1974, Mbour est jumelée avec la ville portuaire française de Concarneau.

La ville de Concarneau apporte une aide importante matérielle à la ville de Mbour, au niveau de l'éducation, de la santé, du sport et surtout de l'activité de la pêche.

En 2007, inauguration de l'école maternelle José Jeannès, dans le quartier d'Oncad.

Principaux problèmes[modifier | modifier le code]

La ville de Mbour, en pleine croissance économique et démographique, fait face à des problèmes d'insécurité et de prostitution[4] notamment sur la commune de Saly[5], très prisée par les touristes.

Les inondations sont fréquentes dans tous les secteurs de la ville durant la saison des pluies[6][réf. nécessaire].

Personnalités nées à Mbour[modifier | modifier le code]


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dakar et ses environs, carte 1/16 000, édition 2007-2008
  2. « Climat M'bour », climate-data.org [1]
  3. (en) « Unesco Kankurang »
  4. « Les prostituées mineures envahissent la station balnéaire de Saly », Xalima.com,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Tourisme sexuel : des images qui font mal, vues de Paris », un article de Karim Fall, journaliste du Soleil, 12 juin 2003 ([2])
  6. Marie-France MENIN, « SÉNÉGAL- REPORTAGE SÉNÉGAL RUES DE MBOUR SAISON DES PLUIES », (consulté le )
  7. « Parution : Bakary Sambe, Contestations islamisées : le Sénégal entre diplomatie d’influence et islam politique, Editions Afrikana, Montréal, oct. 2018 », IISMM [3]

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Cocks, Khoufou, le rêve bleu, (roman), Nèg Mawon, 2021 (ISBN 978-2491791087)
  • Sadibou Dabo, Ethnicité et urbanisation : les Mandingues de Mbuur au XIXe – XXe siècle, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 1994, 102 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • Abdoulaye Mballo, L’évolution politique de la ville de Mbour de 1945 à 1967, Dakar, Université Cheikh Anta Diop, 1993, 101 p. (Mémoire de Maîtrise)
  • C. Fall, « Environnement côtier et santé : le cas des villes de Dakar et Mbour », in Diaw, A. T., Thiam, M. D., Bouland, P., Diouf, P. S., Lake, L. A., Mbow, M. A., Ndiaye, P. et Thiam, M. D., Gestion des ressources côtières et littorales du Sénégal : Actes de l'Atelier de Gorée du 27-, 1993, p. 269-274
  • Brigitte Rasoloniaina, Étude des représentations linguistiques des Sereer (Sénégal : Mbour, Nianing, Sandiara), Paris, L'Harmattan, 2000
  • Birahim Seck, L'évaluation de la santé maternelle et périnatale à Mbour, Sénégal : une étude sociologique empirique, Lausanne, Sciences sociales et politiques, 2002
  • Moustapha Tiné, Analyse des impacts socio-économiques et spatiaux du PAPA-SUD dans la Petite Côte ; cas de Mbour et Joal, Université Gaston Berger de Saint Louis, 2001, (master A), [lire en ligne]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]