Lutherie
La lutherie est le métier du luthier. C'est la fabrication d'instruments de musique à cordes frottées et pincées. Par extension, certains désignent, par le terme « luthier », toute personne fabriquant des instruments de musique, y compris ceux qui fabriquent des instruments à vent ou de percussion, quoique le terme correct soit « facteur d'instrument ».
Histoire
La lutherie est aussi ancienne que les instruments à cordes ; en rechercher l'origine invite à considérer l'histoire des instruments eux-mêmes.
La lyre est fort ancienne, et l’on sait comment elle s'oppose chez les Grecs anciens, en tant qu'instrument d'Apollon et support du lyrisme, à l'aulos de Dionysos et des tragédies. Le luth dérive, lui, de l'oud arabe, lui-même issu du barbat persan. « Al Oud » signifie « le bâton », en référence peut-être à ce qui le distingue des autres instruments à cordes tels que le rabab : sa table est en bois (et non en peau). Ce luth gagne l'Espagne ; il y devient vihuela, puis viole de gambe. Le barbat voyage aussi le long de la route de la soie et gagne l'Extrême-Orient où il prend la forme du Pipa et du Biwa. Le violon de son côté (et ses déclinaisons) dérive lui du rabâb par le rebec, mais aussi de la vièle et de la Lira da braccio.[réf. nécessaire]
Les influences sont donc nombreuses et enchevêtrées ; les instruments se déplacent et les luthiers gagnent en inspiration, innovent et perfectionnent.
Un important centre de lutherie se trouve en Italie dans la ville de Cremone qui a vu naître dès le XVIe siècle des luthiers aujourd'hui prestigieux, tels Stradivari, les Amati, les Guarneri.
En France, c'est Mirecourt qui est le centre traditionnel de la lutherie et qui le reste aujourd'hui ; de Mirecourt sont issus beaucoup des plus grands luthiers français, tels Jean-Baptiste Vuillaume, ou les Gand au XIXe siècle.
Outillage
Le luthier utilise de nombreux outils, tous n'étant pas particuliers à son métier, provenant pour certains de la menuiserie. On peut classer ces outils selon leur fonction [1]:
- taille grossière ou moyenne : scies, ciseaux à bois...
- taille fine : bédanes (petites lames de 5 et 1 mm de large, pointues et emmanchées), gouges, rabots, canifs, racloirs (ou ratissoirs), limes...
- mesure : compas d'épaisseur, traçoir pour les filets (afin de conserver une distance fixe entre ceux-ci)
- serrage, lors du collage de pièces : happes, pinces-barre, béquettes...
- divers : fer à plier et matériel de chauffage, pointe à âme, pinceau, papier abrasif (type papier de verre), crayon, équerre...
Formation
Il existe trois centres de formations en France, dont le lycée Jean-Baptiste Vuillaume de Mirecourt et le lycée professionnel public Fernand Léger à Bédarieux.
Il existe aussi un centre de formation au Québec qui accepte des étudiants internationaux, l'École nationale de lutherie.
Philatélie
En 1979, la poste rend hommage à la lutherie par l'émission d'un timbre postal d'1,30 franc brun-rouge et sépia. Tiré à 10 millions d'exemplaires, il figure un violon symbolisé. Il est mis en vente en 1er jour à Paris et à Mirecourt le . Il porte le n° YT 2072[2].
Notes
Annexes
Articles connexes
- Glossaire de lutherie et de facture instrumentale
- Musée musicaux d'Italie (it), Musées de la musique, Liste de musées de la musique (en)
- Luthiers
Liens externes
- Site officiel du Musée de la lutherie et de l'archèterie françaises de Mirecourt.
- Corpus sonore sur le métier de luthier (enquête ethnologique) : http://phonotheque.hypotheses.org/credits/ganoub/le-metier-de-luthier
- Site officiel de l'École nationale de lutherie (Québec)
- Portail de la lutherie (Canada)
- Annuaire de luthiers