Littérature ukrainienne

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On entend par littérature ukrainienne la littérature de langue ukrainienne. Elle comprend tant les œuvres écrites en Ukraine, que celles créées par la diaspora ukrainienne[1].

Le développement de la littérature ukrainienne fut entravée par l’absence prolongée d’un État ukrainien indépendant. Lors des dominations étrangères (polonaise, russe, autrichienne etc) la langue ukrainienne fut reléguée au deuxième plan et souvent interdite.

Histoire

Tradition orale

Moyen Âge

1798 – 1917

Jusqu’au début du 19e siècle, la langue écrite diffère significativement de la langue parlée. La littérature ukrainienne moderne naît au XIXe siècle. Des écrivains de la nouvelle génération commencent alors à écrire en langue du peuple, cherchant la codification qui refléterait la prononciation.

Première moitié du 19e siècle

Cette vague commence avec Ivan Kotliarevsky (1769-1838), dont le poème Eneyida (ukrainien : Енеїда) (1798) est considéré comme la première œuvre en ukrainien moderne. Sa pièce de théâtre Natalka Poltavka est devenue un classique de la littérature ukrainienne, jouée encore aujourd’hui dans de nombreux théâtres de l’Ukraine.

Mais c’est l’œuvre de Taras Chevtchenko (1814-1861), fils de paysans serfs qui a eu la chance d’être libéré et de recevoir de l’éducation, qui marque véritablement la renaissance littéraire ukrainienne. Chevtchenko écrit ses poèmes en s'inspirant de l’histoire ukrainienne telle qu'elle est transmise par des chants populaires, ainsi que de la vie quotidienne des paysans, marquée par des souffrances dues à la pauvreté mais surtout au servage. Dans le poème Caucase (1843), il se solidarise avec la lutte des peuples du Caucase contre la domination russe. La popularité de Chevtchenko est énorme et contribue à l’émergence de la conscience nationale sur les terres ukrainiennes tant dans l'Empire russe que dans l'Empire autrichien.

Seconde moitié du 19e siècle

En Ukraine occidentale, l’écrivain socialiste Ivan Franko (1856-1916) est un des promoteurs des œuvres de Chevtchenko.

Parmi les écrivains de la même époque, on peut également citer

  • Panteleïmon Koulich (1819-1897), poète, critique, folkloriste, traducteur, Le Conseil de la plèbe (1857)
  • Marko Vovtchok (Maria Aleksandrovna Vilinska) (1833-1907), Récits populaires (1858), Maroussia (1871)
  • Ivan Netchouï-Levytsky (1838-1918), nouvelliste, romancier, Mykola Dzerja (1878), Au bord de la Mer Noire (1890)
  • Mykhaïlo Drahomanov (1841-1895)
  • Panas Myrny (1849-1920), nouvelliste, Les Chevaux se battent quand il n'y a pas de foin dans le râtelier (1880)
  • Borys Hrintchenko (1863-1910), prosateur, historien
  • Tymofi Bordouliak[2] (1863-1936), prosateur, Nos Proches (1899)
  • Olha Kobylianska (1863-1942), romancière, féministe, Un dimanche à l'aube elle cueillait des simples (1909)
  • Mykhaïlo Kotsioubynsky (1864-1913), romancier, Fleur de pommier (1902), Fata Morgana (1903-1910), Les Ombres des ancêtres oubliés (1911)
  • Lessia Oukraïnka (1871-1913)|, écrivaine, critique, poétesse, féministe, dramaturge, Chant des forêts (1911)
  • Łeś Martowycz (de)[3] (1871-1916), nouvelliste, romancier
  • Vassyl Stefanyk (1871-1936) (en ruthène), journaliste, politique, romancier, Le Livret bleu (1897), La Croix de pierre (1900)
  • Volodymyr Hnatiouk (1871-1926), ethnographe, journaliste, écrivain, traducteur
  • Hnat Khotkevytch [4] (1877-1938), écrivain, ethnographe, musicologue, dramaturge

Dès la fin du 19e siècle, l’usage de l’ukrainien est interdit dans l'Empire russe : circulaire de Valuev (en) (1863), puis oukase d'Ems (1876).

À cela s’ajouta la censure tsariste. Bien que l'interdiction de la langue soit levée au début du XXe siècle, les périodiques de langue ukrainienne mènent une vie précaire, menacés de fermeture pour des raisons politiques. À cette époque, la russification reste la politique officielle de l’Empire. La situation est différente en Galicie, où le pouvoir autrichien permet une certaine liberté d’expression et ne cherche pas à assimiler ses sujets ukrainiens.

Indépendance de l’Ukraine (1918-1920)

En 1917, après la chute de la monarchie russe, l’Ukraine proclame son autonomie, puis, lorsque le conflit armé avec les Bolcheviques s’intensifie, l’indépendance (1918). De nombreux écrivains participent au gouvernement, à l’administration et aux troupes indépendantistes (Volodymyr Vynnytchenko est un des chefs du nouvel État). Après la chute de la République populaire ukrainienne et de la République populaire d'Ukraine occidentale, beaucoup partent en exil, alors que d’autres s’allient au gouvernement soviétique (ou, en Ukraine de l’Ouest, cessent la lutte contre la Pologne et la Roumanie).

« Renaissance fusillée »

Dans les années 1920, l’Ukraine de l’Est connaît le mouvement d’ukrainisation, un ensemble de mesures devant protéger la langue ukrainienne. Cette époque voit l'éclosion de toute une génération d'écrivains talentueux, dont

Dans les années 1930, ayant renforcé son pouvoir personnel, Joseph Staline met fin à l’ukrainisation. La plupart des membres de la « Renaissance » des années 1920 sont emprisonnés au Goulag. Beaucoup d'entre eux sont par la suite exécutés, d’où le terme Renaissance fusillée (1920-1930).

Période soviétique

Objet de censure drastique, la littérature ukrainienne dite « soviétique » existe néanmoins et bénéficie même d'un appui de l’État, tant qu’elle reste dans des limites idéologiques imposées par le gouvernement.

« Ceux-des-années-soixante »

À l'occasion du « dégel » khrouchtchévien apparaît une nouvelle vague d'écrivains, qui s'éloignent des canons du réalisme socialiste. Parmi les plus notables, on cite les poètes Vassyl Stous, Mykola Kholodny, Hryhory Tchoubaï, Vassyl Barka (1908-2003), le prosateur Youry Chtcherbak. Après Khrouchtchev, nombre d'entre eux sont à l'origine du mouvement pour la défense des droits de l'homme, dit le mouvement dissident et diffusent leurs œuvres par le truchement du samvydav (en russe : samizdat).

Après 1991

Après la chute de l’URSS et l’indépendance de l’Ukraine, la littérature ukrainienne connaît une nouvelle renaissance, limitée par la crise économique et par la russification des grandes villes de l’Est de l’Ukraine.

Parmi les écrivains modernes les plus connus : Iouri Androukhovitch (1960-), Serhiy Jadan (1974-), Oksana Zaboujko, Ihor Pavliouk, Valéri Chevtchouk, Ivan Dratch.

Théâtre

Œuvres

Auteurs

Institutions

Autres langues

Annexes

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Bibliographie

  • Olha, Wytochynska, Petite histoire de la littérature ukrainienne, PIUF, Paris, 1996, 85 p. (ISBN 2-900419-08-5)
  • Maria Delapierre (dir.), Histoire littéraire de l'Europe médiane (des origines à nos jours), Paris, L'Harmattan, 1998, pages 389-406

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Les œuvres produites en russe ou en polonais sont généralement considérées comme faisant partie des littératures russe ou polonaise respectivement. Idem des œuvres en yiddish, en tatar, en grec, etc.
  2. http://www.iliteratura.cz/Clanek/31635/borduljak-tymofij
  3. http://www.iliteratura.cz/Clanek/28055/martovyc-les
  4. http://diasporiana.org.ua/wp-content/uploads/books/13740/file.pdf
  5. http://www.encyclopediaofukraine.com/display.asp?linkpath=pages%5CD%5CR%5CDrai6KhmaraMykhailo.htm
  6. Mandzukova-Camel, Olga, « Les Kurbas créateur du théâtre moderne ukrainien », Revue des Études Slaves, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 73, no 1,‎ , p. 167–184 (DOI 10.3406/slave.2001.6706, lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  7. http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Litteratures-sovietiques/Les-cavaliers