Limnocitrus littoralis

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Limnocitrus littoralis
Description de cette image, également commentée ci-après
Specimen d'herbier
Classification Tropicos
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous-classe Magnoliidae
Super-ordre Rosanae
Ordre Sapindales
Famille Rutaceae
Genre Limnocitrus

Espèce

Limnocitrus littoralis
(Miq.) Swingle, 1940[1]

Synonymes

  • Paramignya littoralis Miq.[2]
  • Pleiospermium littorale (Miq.) Tanaka[2]

Statut de conservation UICN

( EN )
EN B1+2c : En danger

Limnocitrus littoralis est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Rutaceae. C'est la seule espèce du genre Limnocitrus Swingle, qui ne se trouve plus à l'état sauvage qu'en Indonésie à Nam Duong (Rembang, Iles Riau) et sur la côte centrale du Vietnam[3]. Elle est tolérante au sel[4].

Cette espèce a été déclarée éteinte en 1969 par l'UICN, mais un spécimen a été identifié en 1979 sur la plage de Lasem, Rembang[5].

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Nombreux synonymes: Paramignya littoralis Miq[6] a été décrite par Miquel en (1864), «Backer (1911 )] a rapporté la même plante au genre Limonia sous le nom de Limonia littoralis» écrit Guillaumin qui la renomme Atalantia littoralis Guillaum.[7]. Tanaka (1930) donne les synonymes suivants à Pleiospermium littoralis (1916): Atalantia littoralis (Miq.) Guill., Limnocitrus littoralis, Limonia littoralis, Paramignya ? littoralis , Atalantia littoralis (Miq.) Engl[8].

Swingle crée le genre Limnocitrus en 1940 (apparentée aux Citrus primitifs comme Pleiospermium et aux Microcitrus -ovaire avec ses nombreux sillons longitudinaux séparant les crêtes basses-), et y place l'unique espèce L. littoralis. Il donne l'histoire de la plante : «Il y a quelque 75 ans (vers 1862), une curieuse plante a été découverte par J. E. Teysmann, un collectionneur botanique bien connu, poussant près du bord de mer à Rembang sur la côte nord de l'île de Java. En 1864, cette plante a été publiée comme une nouvelle espèce par F. A. W. Miquel et placée de manière douteuse dans le genre Paramignya»[9].

Pour mémoire le premier spécimen vietnamien a été découvert à Con Dao par le français Louis Rodolphe Germain vers 1865[3]. Un scientifique indonésien ( Ir. Moesa Soeryowinoto, directeur de l'Institut de biologie de l'UGM) l'a nommé Pleiospernium littoralis (Mig) Tanaka[3].

Nom commun[modifier | modifier le code]

Indonésien: Jeruk jepara (oranges japonaises[5]) ce terme désigne aussi une petite mandarine, vietnamien: Cam đường (orange sucrée), Đa tử biển, Cầm đàng, anglais: Wild swamp orange (Orange sauvage des marais)[4].

Morphologie[modifier | modifier le code]

Selon Arifin Surya Dwipa Irsyam: Parmi la tribu des Rutaceae des basses terres indonésiennes, Merope se trouve dans les forêts de mangroves, Atalantia sur plages de sable et Limnocitrus les rives des rivières ou des marécages[5]. Pour la tolérance au sol salé, pas d'information à la différence de Merope angulata. L'iconographie montre une plante aux racines coureuses dans le sable d'une dune de l'Île de Hon Lao (Province de Quang Nam)[10].

Arbuste de 2 à 3 m buissonnant à croissance lente, couvert de nombreuses épines longues et acérées, très fructifère. Les tiges et rameaux dégagent un parfum épicé si on les frotte (décrit par Lê Tự Do comme une combinaison de mangue et de feuille de lime). Feuilles simple (comme celle du citronnier), épaisses. Belle fleur blanche parfumée, pétales épais,

Fruit jaune oranger à maturité, rond, comme une petite mandarine mais à peau lisse, avec 4 à 6 graines lisses, grosses et rondes, pulpe peu abondante légèrement douce mais bien parfumée (le fruit vert acide et salé). Le zeste est fortement aromatiques[3].

Utilité[modifier | modifier le code]

Huile essentielle[modifier | modifier le code]

Une quarantaine de composants ont été listés en 2021: principalement les hydrocarbures monoterpéniques (27,7 %), et sesquiterpéniques (32,3 %) et les sesquiterpènes oxygénés (4,6 %), le myrcène (25 %) est l'aromatique dominant, γ-muurolène (11 %) et acide oléique (10,3 %)[11]. Les mesures normalisées (H.E. de graine, feuille, et zeste du fruit) ont été publiées sous licence Creative Commons en 2022, les auteurs donnent les propriétés organoleptiques: Huile jaune pale pour le zeste du fruit ou jaune d'or pour la feuille. Parfum frais, plaisant épicé, gout amer pour la graine, fortement épicé, gout amer pour la feuille et le fruit. Les rendements sont faibles. Dans le fruit le limonène représente 54 % (contre 17,5 % dans la feuille) et β-Myrcène 10 % (contre 38,5 % dans la feuille). Parmi les composants remarquables de l'huile extraite de la feuille d-Elemene (3,5 %) et (E)-Caryophyllene (4,7 %) peuvent justifier des vertus thérapeutiques et le parfum poivré[12].

Selon l'Université de Hanoï, la teneur en huile essentielle est importante et la tige contient une coumarine (la Scopoletine)[3].

Pharmacologie et médecine traditionnelle[modifier | modifier le code]

Le potentiel anti-inflammatoire de l'huile essentielle de feuille est signalé[11]. L'huile essentielle inhibe Candida tropicalis et Candida parapsilosis mais sans effet contre les virus negative-sense single-stranded RNA[13].

En Indonésie, le cataplasme de feuilles fraîches assaini les plaies, les racines traitent la gale[3]. Toutes les parties de la plante on des vertus insecticides (la fumée des feuilles brulées éloigne les insectes). Au Viêt-Nam elle traite la toux, l'enrouement, le rhume, la fièvre[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 10 avril 2019
  2. a et b USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. Germplasm Resources Information Network (GRIN-Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 10 avril 2019
  3. a b c d e et f (vi) Lê Tự Do, « CHUYỆN VỀ CÂY CAM ĐƯỜNG (ĐA TỬ BIỂN) MỘT CÂY QUÝ CỦA NINH THUẬN » (consulté le )
  4. a et b (en) Nigel J. H. Smith, J. T. Williams, Donald L. Plucknett et Jennifer P. Talbot, Tropical Forests and Their Crops, Cornell University Press, (ISBN 978-1-5017-1794-9, lire en ligne), p. 104
  5. a b et c (id) ARIFIN SURYA DWIPA IRSYAM, KAJIAN FLORISTIK SUKU RUTACEAE DI KAWASAN MADURA, BOGOR, SEKOLAH PASCASARJANA - INSTITUT PERTANIAN BOGOR, , 136 p. (lire en ligne), p. 3
  6. « Paramignya littoralis Miq. GRIN-Global », sur gringlobal.irri.org (consulté le )
  7. Andre Guillaumin, « Atalantia littoralis Guillaumin nom. nov., plante nouvelle pour l'Annam; », Bulletin de la Société Botanique de France, 60:4,,‎ , p. 441-442, (voir p.441) (lire en ligne [PDF])
  8. (en) J. B. Carpenter and P. C. Reece, CATALOG OF GENERA, SPECIES, AND SUBORDINATE TAXA IN THE ORANGE SUBFAMILY AUR ANTIOIDEAE (RUTACEAE), Beltsville USA, USDA, , 186 p. (lire en ligne), APPENDIX 1. CLASSIFICATION OF CITRUS SPECIES BY DR. T. TANAKA, 1966. 171
  9. (en) Walter T. Swingle, « LIMNOCITRUS, A NEW GENUS, ALSO NEW SPECIES OF WENZELIA, PARAMIGNYA AND ATALANTIA (RUTACEAE-AURANTIOIDEAE) », JOURNAL OF THE ARNOLD ARBORETUM Vol. XXI JANUARY, N° 1,‎ , p. 25 (lire en ligne [PDF])
  10. « Nguy cơ tuyệt chủng cây Cam đường tại Cù Lao Chàm », sur culaochammpa.com.vn (consulté le )
  11. a et b Tuan Quoc Doan, Duc Viet Ho, Nhan Trong Le et Anh Tuan Le, « Chemical composition and anti-inflammatory activity of the essential oil from the leaves of Limnocitrus littoralis (Miq.) Swingle from Vietnam », Natural Product Research, vol. 35, no 9,‎ , p. 1550–1554 (ISSN 1478-6419, PMID 31429309, DOI 10.1080/14786419.2019.1652286, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Thi Thao-Tran Nguyen, Tai Diep, Tú Nguyễn et Viet-Anh Nguyen, « Essential oils from Limnocitrus littoralis species in Southcentral coast of Vietnam », Mendeley data, vol. 2,‎ (DOI 10.17632/yf565sb4jz.2, lire en ligne, consulté le )
  13. Nhan Trong Le, Duc Viet Ho, Tuan Quoc Doan et Anh Tuan Le, « Biological Activities of Essential Oils from Leaves of Paramignya trimera (Oliv.) Guillaum and Limnocitrus littoralis (Miq.) Swingle », Antibiotics (Basel, Switzerland), vol. 9, no 4,‎ (ISSN 2079-6382, DOI 10.3390/antibiotics9040207, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) Appian Subramoniam, Plants with Anti-Diabetes Mellitus Properties, CRC Press, (ISBN 978-1-4822-4990-3, lire en ligne), p. 261

Références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Photos de la plante avec fruits au Viêt Nam [2]
  • Photo des fruits sur la page id Jeruk jepara [3]