L'Aventurier (film, 1934)

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L'Aventurier

Réalisation Marcel L'Herbier
Scénario Marcel L'Herbier
d'après la pièce éponyme de
Alfred Capus
Acteurs principaux
Sociétés de production Pathé-Natan
Pays de production Drapeau de la France France
Genre comédie dramatique
Durée 92 minutes
Sortie 1934

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'Aventurier est un film français réalisé par Marcel L'Herbier d'après la pièce éponyme d'Alfred Capus, sorti en 1934.

Synopsis

Étienne Ranson, renié par sa famille et qui s'était exilé en Afrique, revient chez son oncle, un riche industriel de Grenoble, après avoir fait fortune. Il est froidement accueilli, jusqu'au jour où il sauve la famille de la ruine pour épouser une jeune fille adoptée par son oncle.

Résumé

Après un exil de dix ans en Afrique qui lui a permis de faire fortune en Tunisie et désirant rentrer définitivement en France, Étienne Ranson, riche propriétaire d'une mine de sel, la vend à un dénommé Karl Nemo. Juste avant son départ, Ranson doit mater dans le sang la révolte d'une tribune d’indigènes dont plusieurs sont exécutés.

De retour à l’improviste à Grenoble chez son oncle Achille Guéroy, propriétaire d'une fabrique de gants, Étienne y est accueilli dans un premier temps, sans enthousiasme compte tenu de son passé dévoyé. Il retrouve aussi son amour de jeunesse, Geneviève, la fille adoptive de Guéroy. Mais celle-ci est promise à une autre personne. Cependant, lorsque la famille apprend que Ranson est désormais riche, ce dernier devient un parent très convoité.

Or, la Chambre des Députés ayant eu connaissance de la répression sanglante de Ranson en Tunisie, et sur l’interpellation du député Varèze, lequel ignore la parenté entre Guéroy et Ranson, ce dernier est arrêté à la demande du ministère et doit se justifier sur ses actes criminels. Pour Guéroy, à cause de sa situation financière très menacée, c’est le scandale et la ruine assurée si l’on découvre que Ranson est son neveu. C’est pourquoi Geneviève est mandatée par son beau-père pour convaincre Ranson de ne pas dévoiler au tribunal sa parenté. Elle doit aussi lui annoncer ses fiançailles avec le député Varèze mais, manquant de courage, elle ne dit rien sur sa liaison.

Finalement relaxé par la justice, Ranson revient à la fabrique de son oncle juste au moment où des ouvriers sont en lutte pour une augmentation de salaires. Pour empêcher cette révolte, Guéroy est obligé de signer un gros chèque tout en ignorant que son compte en banque a été vidé pour rembourser les spéculations ruineuses de son fils Jacques. Le seul qui puisse éviter que la famille soit déshonorée par un nouveau scandale c’est Ranson. Sachant à présent que Geneviève est la fiancée de Varèze, Ranson accepte de combler ce déficit à la condition que Geneviève devienne sa femme. Reconnaissante pour sa famille adoptive, Geneviève se plie à cet humiliant marchandage.

Mais, bien qu’ayant sauvé la famille Guéroy de la ruine, Ranson constate qu’il reste le mouton noir antipathique des siens et croyant qu’il n’est pas l’homme fait pour le bonheur de Geneviève, il décide de repartir pour l’Afrique.

Sur le bateau, Ranson est surpris de constater qu’il ne part pas seul, son amour de Geneviève est là.

Fiche technique

Distribution

Autour du film

D’après la pièce éponyme en 4 actes (1910) d’Alfred Capus, « L’Aventurier » de Marcel L'Herbier est une virulente attaque contre les compromissions des hommes politiques de la Troisième République et celles de la bourgeoisie de province, à la tête d'empires industriels. L’Herbier nous plonge au cœur d’une entreprise familiale où règne la forfaiture à un haut degré, témoin par ricochet de l'instabilité existante en France à cette époque. De retour des colonies, comme un chien dans un jeu de quilles, le personnage de l'aventurier, incarné par le grand acteur de l’époque Victor Francen, dévoile la vraie nature de ce petit monde lâche, cupide et incompétent. Le scénario de ce film se révèle être « un vrai tir aux pigeons aux accents chabroliens avant la lettre ».

Dans le rôle de la jeune ingénue, débuta en 1934 une certaine Gisèle Casadesus, âgé de 20 ans, celle-là même qui deviendra la grande actrice de la Comédie-Française et qui en fin de carrière au cinéma donnera la réplique à Gérard Depardieu dans La Tête en friche, en 2010.

Marcel l'Herbier fut aussi le premier à donner sa chance à un jeune débutant[2], Jean Marais, sans lui donner un véritable rôle mais en lui faisant interpréter, au cours de deux scènes, le personnage du jeune ouvrier que l’on remarque dans les photos du film, aux côtés de Victor Francen[3].

Sources :

Notes et références

  1. Au générique des acteurs, il est inscrit sous le nom de Maray
  2. Carole Weisweiller et Patrick Renaudot, Jean Marais, le bien-aimé, Éditions de La Maule, 2013, page 31
  3. Christian Dureau, Jean Marais, l’éternelle présence, Éditions Didier Carpentier, 2010, pages 10 et 93 (ISBN 978-2-84167-645-3)

Liens externes