L'École des cadavres

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L'École des cadavres
Image illustrative de l’article L'École des cadavres
Couverture de l’édition originale, sortie en 1938.

Auteur Louis-Ferdinand Céline
Pays France
Genre Pamphlet
Éditeur Éditions Denoël
Date de parution 1938

L’École des cadavres est le troisième des quatre pamphlets de l’écrivain Louis-Ferdinand Céline.

Historique[modifier | modifier le code]

L’École des cadavres est édité en 1938 aux Éditions Denoël.

Le , Céline et son éditeur Robert Denoël décident de le retirer de la vente, bien que le décret-loi Marchandeau[1] ne les vise pas directement[2]. Il est republié pendant l'occupation en 1941 et 1942.

L’ouvrage, comme d'ailleurs d'autres pamphlets antisémites de Céline, Les Beaux Draps de 1941 et Bagatelles pour un massacre de 1937, est aujourd’hui introuvable en France, excepté en bibliothèque. Lucette Destouches, veuve de l’écrivain, s’oppose à toute réédition, tenant à respecter la volonté de Céline qui ne voulait pas que ces textes fussent republiés après 1945. Ils font toutefois l'objet d'une édition critique au Canada (éditions 8) et en 2017, Gallimard annonce dans un premier temps qu'il le rééditera en mai 2018, après accord de Lucette Destouches. L'éditeur fait par la suite marche arrière, estimant « que les conditions méthodologiques et mémorielles ne sont pas réunies pour l'envisager sereinement »[3].

Résumé[modifier | modifier le code]

L’auteur se promène « le long du halage entre la Jatte et Courbevoie ». Une sirène bouseuse l’interpelle. Ils se disputent. La sirène replonge dans l’eau, une fange pleine de bulles. Sans transition, l’auteur nous entretient de ses soucis présents. Il a reçu une lettre À Céline le dégueulasse où un lecteur de son précédent pamphlet (Bagatelles...), qui signe « Salvador, Juif », lui annonce crûment la manière dont il a apprécié l'ouvrage.

S’ensuit, pendant tout le reste de l’ouvrage (page 20 à 305), une diatribe où l’auteur explique avec de nombreux détails (à sa façon) que le monde entier est « enjuivé » et que de là viennent toutes les guerres passées et à venir, tous les maux actuels de l’époque. La solution, pour Céline, repose sur un rapprochement entre une France débarrassée de la démocratie parlementaire, de ses Juifs et Francs-maçons, et l'Allemagne nazie.

Céline s'enorgueillit dans la préface de la réédition de l'ouvrage en 1942, d'avoir écrit « sous Daladier » le seul texte à l'époque « antisémite, raciste, collaborateur (avant le mot) ».

Les éditions[modifier | modifier le code]

L’édition de 1938 comporte quatre photographies :

  • le premier commissariat du peuple U.R.S.S. 1918 avec la mention de l’auteur « Tous juifs (mordez le petit militaire Guépéou à gauche de la tribune - Photo interdite en U.R.S.S. sous peine de mort) » ;
  • Français d’aujourd'hui (« Optimistes ») ;
  • Français de demain (« Définitivement militarisé. Tout à fait judaïsé, négrifié, moins optimiste ») ;
  • John Bull 1938 (« La Haute Angleterre dirigeante - optimiste - Frontière sur le Rhin »).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le décret-loi du modifie la loi sur la liberté de la presse du en prévoyant des poursuites « lorsque la diffamation ou l'injure, commise envers un groupe de personnes appartenant, par leur origine, à une race ou à une religion déterminée, aura eu pour but d'exciter à la haine entre les citoyens ou les habitants ». Ce décret-loi est abrogé par la loi du gouvernement de Vichy du .
  2. Frédéric Vitoux, La vie de Céline, Grasset, 1988.
  3. Thierry Clermont, « Céline : pourquoi Gallimard renonce à rééditer ses pamphlets antisémites », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]