Jan Swammerdam
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Amsterdam |
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Décès |
Amsterdam |
Nationalité | Pays-Bas |
Profession | |
Formation |
Jan Swammerdam ( à Amsterdam – à Amsterdam) est un naturaliste néerlandais, pionnier de l'usage du microscope en biologie.
Biographie
Son père, apothicaire à Amsterdam, collectionne tout ce que les vaisseaux ramènent des Indes. Le fils est renfermé : il a l'idée de faire un catalogue de la collection de son père et il se passionne pour les insectes.
En 1658, il donne la première description d'un globule rouge.
En 1661, il se rend étudier à l'université de Leyde, où il a comme maître Franz de le Boë (« Franciscus Sylvius ») et comme condisciples Frederik Ruysch, Reinier de Graaf et Niels Stensen. Il montre à Stensen, avec une sorte de pléthysmographe, que les muscles ne changent pas de volume quand ils sont contractés[2]. Il passe une année à Saumur et Paris, où il entre en contact avec Melchisédech Thévenot. De retour en Hollande, il collabore avec Gerard Blasius (nl) à Amsterdam (il est membre du cercle où se côtoient Blasius, Matthias Slade[3] et Johannes de Raey (en)), puis avec J. Van Horne à Leyde.
Grâce au microscope — ses instruments étaient probablement fabriqués par son ami Johan Hudde, mathématicien et spécialiste de l'optique[4], il découvre la métamorphose des insectes.
Médecin, Swammerdam ne semble pas avoir jamais exercé son art, vivant des allocations de son père puis de son héritage[5].
Swammerdam avait toujours été d'une religiosité qui faisait parfois craindre pour sa santé mentale[6]. Vers la fin de sa vie, il devient un disciple de la mystique Antoinette Bourignon. Convaincu que ses études servent, non la gloire de Dieu, mais sa curiosité personnelle, il tente de brûler tous ses manuscrits[7],[8]. Pauvre, malade depuis longtemps, il s'enferme chez lui et meurt en 1680. Sa tombe est dans l'église wallonne (Waalse Kerk)[9]. Il lègue ses manuscrits à son seul ami, le Français Melchisédech Thévenot.
Antoine van Leeuwenhoek poursuivra ses travaux.
Contributions
Opinions sur Swammerdam
« Que savait-on de l'infini, avant 1600 ? Rien du tout. Rien de l'infiniment grand ; rien de l'infiniment petit.» La page célèbre de Pascal, tant citée sur ce sujet, est l'étonnement naïf de l'humanité si vieille et si jeune, qui commence à s'apercevoir de sa prodigieuse ignorance, ouvre enfin les yeux au réel et s'éveille entre deux abîmes.
Personne n'ignore que Galilée, ayant reçu de Hollande le verre grossissant, construisit le télescope, le braqua et vit le ciel. Mais on sait moins communément que Swammerdam, s'empara avec génie du microscope ébauché, le tourna en bas, et le premier entrevit l'infini vivant, le monde des atomes animés ! Ils se succèdent. À l'époque où meurt le grand Italien (1632), naît ce Hollandais, le Galilée de l'infiniment petit (1637).
Rien de plus curieux que d'observer les impressions toutes contraires que les deux révolutions firent sur leurs auteurs. Galilée, devant l'infini du ciel, où tout paraît harmonique et merveilleusement calculé, a plus de joie que de surprise encore ; il annonce la chose à l'Europe dans le style le plus enjoué. Swammerdam, devant l'infini du monde microscopique, paraît saisi de terreur. Il recule devant le gouffre de la nature en combat. Il se trouble ; il semble craindre que toutes ses idées, ses croyances, n'en soient ébranlées. État bizarre, mélancolique, qui, avec ses grands travaux, abrège ses jours. [...]
Le grand médecin Boerhaave, qui cent ans après Swammerdam, publia avec un soin pieux sa Bible de la nature, dit un mot surprenant et qui fait rêver : « Il eut une ardente imagination de tristesse passionnée qui le portait au sublime. » Ainsi ce maître des maîtres dans les choses de patience, insatiable observateur du plus minutieux détail, qui poursuivit la nature si loin dans l'imperceptible, c'était une âme poétique, un homme d'imagination, un de ces mélancoliques qui veulent l'infini, rien de moins, et meurent de l'avoir manqué. »
« Rappelez-vous l'aphorisme de Swammerdam : « Je vous apporte ici, dans l'anatomie d'un pou, la preuve de la providence divine », et vous comprendrez quelle a été à cette époque la tâche propre du travail scientifique, sous l'influence (indirecte) du protestantisme et du puritanisme : trouver le chemin qui conduit à Dieu[11]. »
— Max Weber, Le métier et la vocation de savant
Œuvres
- Bible de la Nature, 1673
- En latin et en néerlandais
- Biblia naturæ : sive, Historia insectorum in classes certas redacta, trad. Hieronimus David Gaubius, préf. Herman Boerhaave, t. 1, Leyde, 1737
- Biblia naturæ : sive, Historia insectorum in classes certas redacta, t. 2, Leyde, 1738
- (de) Bibel der Natur, Leipzig, 1752
- En latin et en néerlandais
- (la) Tractatus physico-anatomico-medicus, de respiratione usuque pulmonum, 2e éd., Leyde, Conrad Wishoff, 1738 — Une dissertation d'Albrecht von Haller a été ajoutée à ce volume.
- (la) Miracvlvm Natvræ Sive Uteri Muliebris Fabrica : notis in D. Joh. van Horne prodromum illustrata, & tabulis … adumbrata. Adjecta est nova methodus, cavitates corporis ita præparandi, ut suam semper genuinam faciem servent …, Leyde, Matthæus, 1672
- Édition de 1679, Leyde, Boutesteyn
- La vie de l'éphémère
- « Les histoires naturelles de l'éphémère et du cancellus ou bernard-l'ermite », dans Melchisédech Thévenot, Recueil de voyages de Mr. Thévenot, 1681
- (en) Ephemeri vita, or, The natural history and anatomy of the ephemeron, a fly that lives but five hours, trad. Edward Tyson, Londres, 1681 — Reproduction, 2002[12]
- Histoire générale des insectes
- Histoire générale des insectes : où l'on expose clairement la manière lente presqu'insensible de l'accroissement de leurs membres, où l'on découvre évidemment l'erreur où l'on tombe d'ordinaire au sujet de leur prétendue transformation, trad. du néerlandais, Utrecht, 1682Swammerdam prend entre autres position dans le débat qui oppose l'épigénèse à la théorie de la préformation.
- (la) Historia insectorum generalis, trad. du néerlandais par Heinrich Christian von Hennin[13], Leyde, 1685
- Histoire générale des insectes : où l'on expose clairement la manière lente presqu'insensible de l'accroissement de leurs membres, où l'on découvre évidemment l'erreur où l'on tombe d'ordinaire au sujet de leur prétendue transformation, trad. du néerlandais, Utrecht, 1682
Swammerdam est l'auteur de notes accompagnant une dissertation de Van Horne sur les organes sexuels.
Recueils d'œuvres en ligne
- Ouvrages de Swammerdam numérisés — SCD de l'université de Strasbourg
Bibliographie
- (la) (nl) Herman Boerhaave, Vita auctoris — Het leven van den schryver, dans Jan Swammerdam, Biblia naturæ : sive historia insectorum, in classes certas redacta, vol. 1, 1737
- (en) Matthew Cobb, « Exorcizing the animal spirits : Jan Swammerdam on nerve function », dans Nature Reviews Neuroscience 3, 395-400 (mai 2002) DOI 10.1038/nrn806 — Extrait en ligne : Swammerdam on muscles : right without realizing it
- (en) Matthew Cobb, « Malpighi, Swammerdam and the colourful silkworm : replication and visual representation », dans Ann. Sci., vol. 59 (2002), no 2, p. 111-147 (ISSN 0003-3790)
- (en) Matthew Cobb, Jan Swammerdam (1637-1680) — Site d'introduction à Swammerdam
- Jacques d’Aguilar, Jan Swammerdam ou le génie envoûté — Parution originale dans Insectes, no 151, 2008
- (en) Gerrit Arie Lindeboom (nl), The letters of Jan Swammerdam to Melchisedec Thévenot : with English translation and a biographical sketch, Amsterdam, Swets & Zeitlinger, 1975
- (it) Francesco Trevisani, « Swammerdam, Jan », dans Encyclopédie Treccani
Annexes
Postérité
Éponymie
- On a donné son nom aux Swammerdamia, des Lepidoptera.
- L'astéroïde Swammerdam, de la Ceinture principale, rappelle également sa mémoire.
Dans la fiction
- Swammerdam et son continuateur Leeuwenhoek sont les héros d'un conte d'E. T. A. Hoffmann, Maître Puce.
Notes
- Pour son portrait, Stolker a pris comme modèle non Swammerdam mais un personnage, Hartman Hartmanzoon, peint par Rembrandt dans sa Leçon d'anatomie du docteur Tulp ; il lui a mis dans la main un texte de Swammerdam sur l'éphémère. On peut toutefois mentionner, comme le fait Richard S. Westfall, que Swammerdam a publié vers 1671 une gravure de dissection, reprise dans Miraculum, dédiée à ce même Nicolaes Tulp.
- Sur ce point, voir Cobb, Exorcizing ….
- Slade (VIAF 13033529), 1628–1689, qui a utilisé le pseudonyme de Theodorus Aldes, a été un opposant de William Harvey. Il était le petit-fils de en:Matthew Slade (1569–1628).
- (en) Erik Jorink, « Outside God there is nothing… », dans Wiep Van Bunge, The Early Enlightenment in the Dutch Republic, 1650–1750, Brill, 2003, p. 89.
- Richard S. Westfall, « Swammerdam, Jan », dans The Galileo Project.
- Leibniz rapporte un témoignage suivant lequel Sténon aurait cherché à amener Swammerdam au catholicisme ; Sténon choisit toutefois dans ce but un très improbable propagandiste, Baruch Spinoza, certes intéressé lui aussi par les nouveaux instruments d'optique, fréquentant les mêmes cercles cartésiens d'Amsterdam, mais très près de l’athéisme : G. W. Leibniz, Sämtliche Schriften und Briefe, III, 1989, p. 380–381, cité dans Jorink, p. 82.
- François-Xavier de Feller, « Swammerdam (Jean) », dans Biographie universelle, vol. 8, p. 57.
- Trevisani.
- Document d'archive.
- « Swammerdam », dans L'insecte, 1858, p. 91.
- Max Weber, Science as a vocation, [1919]1946, p. 143.
- http://name.umdl.umich.edu/A62018.0001.001 : « written originally in Low-Dutch ».
- http://viaf.org/viaf/2809161.
Liens externes
- (en) Kevin von Duuglas-Ittu, Esquisse de frise chronologique des développements de la microscopie, 1628–1678
- Naturaliste
- Naturaliste néerlandais
- Entomologiste
- Entomologiste néerlandais
- Myrmécologiste
- Naissance à Amsterdam
- Naissance en février 1637
- Décès en février 1680
- Histoire de l'entomologie
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- Décès à 43 ans
- Étudiant de l'université de Leyde