Jacques-Henri Laurenceot

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Jacques-Henri Laurenceot
Fonctions
Député du Jura

(3 ans, 1 mois et 22 jours)
Gouvernement Convention nationale
Député au Conseil des Cinq-Cents

(1 an, 7 mois et 7 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Arbois (Jura)
Date de décès (à 70 ans)
Lieu de décès Mâcon (Saône-et-Loire)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Modérés
Profession Avocat
Sous-inspecteur à l'inspection des forêts
députés du Jura

Jacques-Henri Laurenceot, né le à Arbois et décédé à Mâcon le , était un homme politique français.

Biographie

Carrière pré-révolutionnaire

Né en 1763 à Arbois, il est issu "d'une famille honorable"[1] Laurenceot exerce la profession d'avocat avant la Révolution. Il semble toutefois n'avoir guère exercé et mené une vie oisive. En 1789 il participe à la rédaction des cahiers de doléances de sa ville natale. Il devient par la suite capitaine du 12e bataillon de volontaires du Jura[2].

Député du Jura à la Convention

Le girondin

Il occupe ce poste lorsqu'il est élu le , député à la Convention nationale pour le département du Jura, le deuxième sur sept. Ses opinions politiques étant alors modérées, il se range du côté de la Gironde. Il est notamment l'ami de Lanjuinais.

Laurenceot intervient pour la première fois au procès de Louis XVI. Il vote pour l'appel au peuple et, considérant que le rôle de législateur ne doit pas se confondre avec celui de juge, il choisit la réclusion et le bannissement à la paix du souverain déchu plutôt que la peine de mort.

Après la chute des Girondins le , il signe la pétition de protestation contre cette journée. Cela lui vaut d'être à son tour décrété d'arrestation et d'être emprisonné avec les autres pétitionnaires. Laurenceot reste plus d'un an en prison, jusqu'à la chute de Robespierre le 9 thermidor an II.

Le thermidorien réacteur

Le 18 frimaire an III (), il est finalement réintégré à la Convention par les thermidoriens. Il se montre alors un des plus farouches "réacteurs" de l'Assemblée. Il défend les émigrés d'Alsace le , dénonce Fouché et Lequinio comme terroristes et s'oppose à l'effet rétroactif de la loi sur les successions.

Il parvient aussi à se faire élire secrétaire de la Convention.

Mission dans le Cher

Au printemps 1795, Laurenceot est envoyé en mission dans le Centre du pays et plus particulièrement dans le département du Cher. Bien décidé à châtier les Jacobins, il demande aux autorités locales des listes de citoyens compromis avec la tyrannie des comités de l'an II. Mais ces mêmes autorités ne se montrent pas coopératives, le district de Sancerre lui répondant même qu'il ne connait aucun terroriste qu'il puisse dénoncer.

Laurenceot renouvèle alors les pouvoirs en question mais cette opération ne lui donne pas une plus grande satisfaction. Toutefois, il parvient à faire dresser à Bourges une liste de trente-trois noms, défendant à ces personnes inscrites sur cette liste de se réunir en plus grand nombre que trois.

En fin de compte, à vouloir écraser à n'importe quel prix les Jacobins, Laurenceot ne réussit qu'à permettre aux royalistes de relever la tête dans ce département. Il a ainsi à déplorer l'abattage d'arbres de la Liberté dans la région avant d'être rappelé à Paris.

Conseil des Cinq-Cents et retour à la vie civile

En vendémiaire an IV, il est réélu au Conseil des Cinq-Cents par pas moins de treize départements. Il opte à nouveau pour celui du Jura, qui l'a choisi par 279 voix sur 291 votants. Il se fait peu remarquer dans cette nouvelle assemblée, ne prenant qu'à de rares reprises la parole. Il sort finalement de ce Conseil en l'an VIII.

Il refuse ensuite les différents postes qui lui sont proposés. Il accepte seulement une très modeste place de sous-inspecteur à la réorganisation de l'inspection des forêts dans l’arrondissement de Dole. Il occupe cette place jusqu'en 1827, date à laquelle l'âge l'oblige à prendre sa retraite.

Fonctions en 1830

Avec la Révolution des Trois Glorieuses en 1830, il fait son retour sur la scène politique. Il est en effet élu par ses concitoyens d'Arbois président de l'administration municipale provisoire. Nommé pour rétablir l'ordre, il démissionne de ses fonctions une fois les esprits apaisés.

Il meurt trois années plus tard en 1833, à l'âge de 70 ans.

Sources

  • « Jacques-Henri Laurenceot », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Jean Baptiste Robert, Vie politique de tous les députés à la Convention nationale, 1814
  • Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, 1843
  • Albert Mathiez, La réaction thermidorienne, Paris, Armand Colin, 1929

Notes et références