Hannibal Kadhafi
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Hannibal Kadhafi, né le à Tripoli, est un homme d'affaires libyen, cinquième des fils de Mouammar Kadhafi, l'ancien dirigeant de la Jamahiriya arabe libyenne.
Militaire de formation, il est principalement connu pour des faits de violence[1] et son arrestation à Genève en 2008, qui a provoqué une longue crise diplomatique entre la Suisse et la Libye.
Biographie
Hannibal Kadhafi exerce des fonctions dirigeantes dans la gestion des transports maritimes de la Jamahiriya[2]. Comme ses frères Saadi, Moatassem et dans une moindre mesure Saïf al-Islam, il s'est fait remarquer comme membre de la jet set au Maghreb et en Europe, menant un train de vie dispendieux[3]. Il est marié à l'actrice libanaise francophone Aline Skaf. Ils ont deux enfants, Hannibal junior et Alissa. La rumeur veut qu'Hannibal Kadhafi ait été très déçu d'avoir une fille, ayant souhaité avoir un deuxième garçon pour l'appeler Mouammar comme son père[4].
Démêlés judiciaires et diplomatiques
En 2001, de passage à Rome, Hannibal Kadhafi, 25 ans, sort ivre d'une discothèque. Il provoque une bagarre avec des policiers italiens qu'il asperge avec un extincteur et en envoie trois à l'hôpital[1]. Le fils du « colonel », détenant un passeport diplomatique qui lui confère l'immunité diplomatique (convention de Vienne sur les relations diplomatiques), n'est nullement poursuivi pour agression.
En 2003, il est à nouveau impliqué dans une bagarre à Rome qui laisse six photographes sur le carreau.
En 2004, à Paris, il roule sur l'avenue des Champs-Élysées à contre-sens, à au moins 140 km/h et en brûlant plusieurs feux rouges, avant d'envoyer ses gardes du corps se battre contre les forces de l'ordre qui tentaient de l'interpeller, blessant un agent de la brigade anti-criminalité. Là aussi, il échappe à toutes poursuites[1].
En 2005, il a été condamné par un tribunal parisien à quatre mois de prison avec sursis pour avoir battu à terre sa concubine alors enceinte et attaqué la police et le SAMU[1].
En 2007, il est impliqué dans un réseau de call-girls implanté sur la Côte d'Azur[5],[6].
À Genève, à la mi-, il est arrêté en compagnie de son épouse par la police cantonale genevoise pour mauvais traitements sur deux employés de maison[7] et est placé deux jours en détention préventive. Cet événement provoque un grave incident diplomatique entre la Suisse et la Libye[1]. Par mesure de rétorsion, deux hommes d'affaires suisses ont été retenus en otages en Libye pendant plus d'un an. Les plaintes de ses victimes sont finalement retirées[6].
À Londres, en , il invoque l'immunité diplomatique pour s'opposer à l'intervention de la police londonienne dans un grand hôtel où il séjournait en compagnie de sa famille. La police avait été appelée à cause de cris poussés par sa femme, ancien mannequin, qu'il est soupçonné d'avoir frappée en lui provoquant une fracture du nez. Ses gardes du corps qui ont tenté de s'opposer à l'intervention de la police ont été brièvement arrêtés pour entrave à l'action des forces de l'ordre[8].
À Tripoli, en , à la suite de la chute du régime de Kadhafi, la chaîne CNN découvre dans une luxueuse résidence de Hannibal Kadhafi, la gouvernante de ses enfants, Shweyga Mullah, une Éthiopienne de 30 ans au visage très gravement brûlé. L'ancienne domestique déclare avoir été ébouillantée et torturée par Aline Kadhafi[9].
Fuite
À partir du à la suite de la guerre civile qui a entraîné la chute du régime, il réside en Algérie, en compagnie de sa mère Safia et de l'un de ses frères Mohamed et de sa sœur Aïcha, tous étant accompagnés de leurs enfants[10],[11]. Ils sont logés au moins un temps par l'État algérien au club des Pins, luxueuse résidence d'État[12] ; on ignore ensuite sa localisation précise[13], même si en 2013 on apprend qu'il est toujours en Algérie — une demande de transfert vers le Liban ayant échoué[14]. Il aurait ensuite reçu l'asile politique du sultanat d'Oman[15].
Enlèvement puis arrestation au Liban
Le , l'AFP annonce qu'il aurait été enlevé par un groupe armé non identifié alors qu'il se trouvait au Liban. L'agence nationale de l'information au Liban précise que les ravisseurs réclameraient « des informations sur Moussa Sader[16] ». Il est libéré quelques heures plus tard[17].
Il est ensuite inculpé par la justice libanaise. Bien qu'ayant trois ans au moment des faits, il est accusé de par son rôle au sein du régime kadhafiste, de détenir des informations au sujet d'une affaire d'enlèvement d'imam[18]. En , il est toujours en prison au Liban[19].
Notes et références
- « Hannibal le scandaleux », Le Nouvel Observateur, 11 juin 2009.
- Patrick Haimzadeh, Au cœur de la Libye de Kadhafi, JC Lattès, 2011, page 110
- Jet-Set : Le Maghreb bling-bling. Les fistons flambeurs de Kaddafi, Jeune Afrique, 14 juillet 2010
- Le Clan Kadhafi, 5 août 2011
- Journal du Dimanche du 2 septembre 2007
- Le scandale Hannibal, Libération, 9 septembre 2008
- « Hannibal, l'enfant terrible de Kadhafi, arrêté dans une chambre d'hôtel à Genève », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
- « Hannibal aurait molesté sa femme à Londres », www.lematin.ch, 30 décembre 2009]
- « La nounou des Kadhafi raconte son calvaire (vidéo) », 7sur7.be, 29 août 2011, lien/
- « L'épouse de Kadhafi et trois de ses enfants en Algérie », Le Point du 29 août 2011
- « La terrible famille Kadhafi », liberation.fr
- « L’exil doré des Kadhafi au Club-des-Pins », Le Matin, 19 novembre 2011
- Cathy Macherel, « Ce qu'il reste du clan Kadhafi », Le Temps, 28 juillet 2015
- Farid Alilat, « Algérie : que faire de la famille Kadhafi ? », Jeune Afrique, 8 avril 2013
- Tirthankar Chanda, « Libye : Que sont-ils devenus les enfants Kadhafi ? », RFI, 5 décembre 2015
- Un des fils de l'ex-dirigeant libyen Kadhafi enlevé au Liban, La Libre Belgique, 11 décembre 2015
- Libération du fils de Kadhafi enlevé au Liban, Le Soir, 12 décembre 2015
- « Libération d'un fils de Kadhafi au Liban : la disparition d'un imam en 1978 complique son cas », sur La Nouvelle Tribune, lanouvelletribunebenin, (consulté le ).
- As rival states jostle for power in Libya, the fate of one Gaddafi son hangs delicately in the balance, Kim Sengupta, The Independent, 31 janvier 2019