Hôtel de Poissac

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Hôtel de Poissac
Présentation
Type
Style
Architecte
Construction
1775-1778
Commanditaire
Occupant
Propriétaire
Patrimonialité
Localisation
Pays
Département
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L'hôtel de Poissac est un hôtel particulier du XVIIIe siècle situé à Bordeaux, en France.

Construit entre 1775 et 1778, il est protégé au titre des monuments historiques[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Un financement issu de l'esclavage colonial[modifier | modifier le code]

Le commanditaire de l'hôtel est le baron Étienne-François-Charles Jaucen, seigneur de Poissac. Issu d'une famille de marchand de Tulle, il devient conseiller au parlement de Bordeaux en 1760. Sa richesse augmente ensuite considérablement grâce à son mariage, en 1769, avec Marguerite Dupuy. Fille de négociant bordelais enrichis à Saint-Domingue, elle y possède en indivision avec sa sœur, 3 plantations de cafés avec 400 esclaves. L'année suivante, en 1770, Jaucen obtient la création de sa terre de Poissac en baronnie par lettres patentes du roi Louis XV[2].

Construction sur d'anciens terrains de l'archevêché[modifier | modifier le code]

Grâce aux revenus tirés des habitations agricoles coloniales appartenant à son épouse[3], le baron acquiert, en 1775, un terrain appartenant à l'archevêché de Bordeaux. Cette vente doit permettre de financer la construction, au même moment, d'un nouveau palais épiscopal, le futur Palais Rohan, situé juste en face.

Pour la construction de l'hôtel particulier de Poissac, le baron la confie au maître architecte Nicolas Papon. Les plans ont peut-être été dessinés par François Lhote[4]. Les travaux, commencés en 1775, s'achèvent en 1778, avec la bénédiction de l'hôtel par le curé de Saint-Christoly, en présence de l'abbé de Boissière, dont le baron est le parrain en maçonnerie[2].

Bien national à la Révolution[modifier | modifier le code]

En 1791, alors que Poissac est revenu à Tulle depuis deux ans, il est pris dans des événements liés au capitaine du régiment Royal-Navarre, Massey, qui était logé chez lui[2]. La colère de la population contraint Poissac à quitter Tulle et rejoindre les émigrés à Londres. Tous ses biens sont dès lors confisqués, et l'hôtel de Poissac devient bien national[1].

Au XXe siècle, l'hôtel Guestier[modifier | modifier le code]

Au XXe siècle, l'hôtel a appartenu à Georges Guestier (1860-1936), négociant et collectionneur d'art. Très connaisseur et homme de goût, il constitue une sorte de musée intime dans sa maison devenue l'hôtel Guestier. À sa mort, sa collection de mobilier ancien, meubles de marqueterie, bronzes de Barye, candélabres, pendules, potiches de la Compagnie des Indes et portraits de famille, est entièrement léguée au musée des arts décoratifs de Bordeaux[5].

Propriété du Rectorat[modifier | modifier le code]

L'hôtel appartient désormais à l'université de Bordeaux, qui le met à disposition du Rectorat de Bordeaux[6] pour y installer certains services dont la médecine du travail.

Architecture[modifier | modifier le code]

Extérieur[modifier | modifier le code]

L'hôtel particulier est construit entre cour et jardin, mais l'habituelle disposition est ici inversée. En effet, le jardin ouvre sur le cours d'Albret, ce qui lui confère à l'hôtel un aspect maison de campagne. Le jardin, recouvert de gravier, est délimitée par une grille. Côté rue se trouvent deux petites maisons de gardiens et un portail monumental. Ce dernier, de style baroque, a été installé là en 1903[7]. Il provient de l'hôtel Pichon, qui se trouve encore cours de l'Intendance[2].

La façade principale de l'hôtel, donnant sur le jardin, est de style néo-classique : elle présente une composition symétrique, une balustrade au-dessus de la corniche, et un décor de pilastres ioniques colossaux, guirlandes et frontons[4].

Façade principale côté jardin.

Intérieur[modifier | modifier le code]

A l'intérieur, l'escalier a conservé sa rampe en fer forgé et trois salons sont ornés de boiseries[1].

Protections[modifier | modifier le code]

L'hôtel de Poissac bénéficie de multiples protections au titre des monuments historiques : un classement en 1939 pour la façade, un escalier et trois salons ; un classement en 1961 pour le jardin, les pavillons et le portail d'entrée ; et une inscription en 1930 pour toutes les autres parties de l'hôtel non classées[1].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Hôtel de Poissac », notice no PA00083205, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture consulté le 09/09/2014
  2. a b c et d Bertrand Favreau, Les Hôtels Parlementaires, B550B, , 77 p. (ISBN 978-2-9541075-3-0), p. 39-40
  3. « G.H.C. Bulletin 98 : Novembre 1997 Page 2103 », sur www.ghcaraibe.org (consulté le )
  4. a et b Robert Coustet, Le Nouveau Viographe de Bordeaux : Guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Mollat, , 564 p. (ISBN 9782358770026), p. 30
  5. « Georges Guestier », sur Musee des Arts decoratifs et du Design de Bordeaux, (consulté le )
  6. Mikaël Lozano, « Bordeaux : à qui appartiennent les grands monuments ? », sur La Tribune, (consulté le )
  7. Robert Coustet, Le Nouveau Viographe de Bordeaux : Guide historique et monumental des rues de Bordeaux, Mollat, , 564 p. (ISBN 9782358770026), p. 247

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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