Union progressiste (Troisième République)

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Union progressiste (ou groupe Isambert) est le nom donné, entre 1894 et 1902, à un groupe parlementaire à la Chambre des députés de la Troisième République française.

Jouant un rôle d'intermédiaire entre l'aile gauche des républicains modérés et les radicaux, il préfigure la recomposition politique opérée par l'affaire Dreyfus après 1898.

Histoire[modifier | modifier le code]

Gustave Isambert, fondateur et président de l'Union progressiste.

Le groupe est créé le [1], en réaction à la politique d'apaisement à l'égard des catholiques ralliés à la République, politique dite de « l'Esprit nouveau » menée par la majorité « opportuniste » des républicains de gouvernement[2].

Fidèles à l'anticléricalisme initial des gambettistes de l'Union républicaine (dont ils revendiquent explicitement l'héritage[1]) et soucieux de rétablir une politique de concentration républicaine intégrant les radicaux mais excluant aussi bien les ralliés que les socialistes collectivistes[3], les députés de l'aile gauche des opportunistes ainsi que certains radicaux se réunissent alors autour du gambettiste Gustave Isambert, d'où l’appellation de « groupe Isambert » souvent donnée à l'Union progressiste (nom proposé par Georges Trouillot[3]).

Au début de l'année 1896, le groupe compte non seulement 45 membres « exclusifs » mais également 90 membres inscrits à d'autres groupes parlementaires (dont la Gauche radicale), ce qui ne facilite pas sa cohérence politique et explique de nombreuses défections (surtout au profit du groupe majoritaire des républicains de gouvernement[4], qui se disent également « progressistes »). Une majorité de la vingtaine d'adhérents actifs du groupe Isambert décide alors de se constituer en un groupe fermé dont les délibérations sont réservées aux membres exclusifs de l'Union progressiste[5].

Forte de 95 membres après les élections législatives de 1898, l'Union progressiste s'oppose désormais nettement aux progressistes de centre-droit partisans de Jules Méline. Lors de l'Affaire Dreyfus, elle est rejointe dans son positionnement par une partie des progressistes menée par Waldeck-Rousseau et incluant notamment Rouvier, Poincaré et Barthou. L'Union progressiste soutient donc la politique du gouvernement de Défense républicaine[6], dreyfusienne et nettement orientée à gauche. En 1901, elle envoie même une délégation au premier congrès du Parti républicain, radical et radical-socialiste[7].

Renommé Union démocratique[8] après la mort d'Isambert et les législatives de 1902, le groupe, qui revendique alors plus de 70 membres[9], est l'une des principales expressions parlementaires du parti de centre-gauche de l'Alliance républicaine démocratique.

Membres notables[modifier | modifier le code]

Membres du bureau du groupe[modifier | modifier le code]

Autres membres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Nouvelles parlementaires », Journal des débats, 2 juin 1894, p. 1.
  2. Jean-Marie Mayeur, La Vie politique sous la Troisième République 1870-1940, éd. du Seuil, 1984, p. 162.
  3. a b et c « L'Union progressiste », Le Matin, 2 juin 1894, p. 1.
  4. « Groupe fermé », Le Matin, 8 février 1896, p. 2.
  5. « Nouvelles parlementaires », Journal des débats, 9 février 1896, p. 2.
  6. « La situation », Le Rappel, 26 juin 1899, p. 1.
  7. « Le parti radical-socialiste », Le Rappel, 8 juin 1901, p. 1.
  8. À ne pas confondre avec l'Union démocratique ferryste des années 1882-1885, issue de la Gauche républicaine créée en 1871.
  9. a b c et d « Les groupes parlementaires », Le Rappel, 30 mai 1902, p. 1.
  10. « L'Union progressiste », Le Matin, 23 novembre 1894, p. 2.
  11. a b c d e f et g « Informations parlementaires », Le Rappel, 13 juillet 1898, p. 2.
  12. a b c d e et f « Coulisses des Chambres », Le Rappel, 23 novembre 1894, p. 1.
  13. a b et c « L'Union progressiste », Le Rappel, 20 novembre 1896, p. 2.
  14. a b c d e f g h i j k et l René Samuel et Géo Bonet-Maury, Les Parlementaires français, 1900-1914, dictionnaire biographique et bibliographique, Paris, Georges Roustan, 1914, passim.
  15. a b c d e et f Le Matin, 7 novembre 1895, p. 1.
  16. a b c et d Le Matin, 4 décembre 1900, p. 2.
  17. « La rentrée », La Croix, 26 octobre 1898, p. 2.
  18. a et b « Un peu de statistique », La Croix, 29 juin 1898, p. 4.
  19. « Postes et télégraphes », Le Matin, 13 mai 1896, p. 2.
  20. a et b « Échos politiques», La Croix, 7 juillet 1900, p. 2.
  21. « Démarche significative », Le Matin, 17 novembre 1894, p. 2.
  22. a et b Le Matin, 30 juin 1897, p. 1.

Liens externes[modifier | modifier le code]