Germaine Malaterre-Sellier

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Germaine Malaterre-Sellier
Fonctions
Présidente
Commission d'aide aux enfants espagnols réfugiés en France (d)
-
Présidente
Union française pour le suffrage des femmes
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Germaine Renée Suzanne SellierVoir et modifier les données sur Wikidata
Surnom
La Dame blanche de SoissonsVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Conflit
Distinctions
signature de Germaine Malaterre-Sellier
Signature

Germaine Malaterre-Sellier, née à Paris, le [1]et morte à Paris, le [2] est une féministe, catholique progressiste et pacifiste française décorée de la Croix de Guerre. Elle milite pour le droit de vote des femmes et le pacifisme. Elle est la première française à entrer à la Société des Nations.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Germaine Sellier naît dans une famille de la bourgeoisie parisienne. Elle est la fille de Cécile Pauline Beaudet et d'Ernest Édouard Sellier[3].

Formation[modifier | modifier le code]

En 1909, elle suit les cours de Association des Dames françaises et d'une société de la Croix-Rouge.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Jeanne Macherez et Germaine Sellier dans La Vie féminine (1919).

En 1914, elle est mobilisée sur le front en tant qu'infirmière-major. Elle exerce avec Jeanne Macherez à l'hôpital auxiliaire 201 de Soissons, où elle soigne les soldats français et la population lors des bombardements de Soissons survenus en 1914.

Elle est blessée au genou le 10 mars 1915. Soissons est une ville-martyre. De nombreux journalistes français, britanniques et américains se rendent à Soissons et interrogent les deux infirmières, qui deviennent des héroïnes idéales pour servir le patriotisme et le nationalisme[4]. Germaine Sellier est surnommée « La Dame blanche de Soissons ».

Elle reçoit la croix de guerre en 1915, qu'elle porte le jour de son mariage avec l'officier Henri Malaterre, le [5],[3].

Militantisme[modifier | modifier le code]

Après la guerre, influencée par la pensée de Marc Sangnier[3], Germaine Malaterre-Sellier se consacre à défendre le féminisme réformiste et le pacifisme[6]. Elle donne de nombreuses conférences en tant qu'ancienne combattante, ce qui lui permet d'accéder à la vie politique et publique. En 1929, elle devient vice-présidente de la fédération de la Seine de la Ligue de la Jeune République[3]. Elle écrit dans le journal La Jeune-République sur le féminisme et le pacifisme[3].

Germaine Malaterre-Sellier défend un pacifisme catholique et maternaliste. Elle fait le parallèle entre une mère qui s'occupe de ses enfants et une infirmière qui soigne les soldats. Elle demande le droit de vote pour les femmes en raison de leurs sacrifices et participation à la guerre. Elle est la première déléguée française à intégrer la Société des Nations. Elle est vice-présidente de l'Union féminine pour la Société des Nations et de la Ligue internationale du désarmement moral par les femmes et préside à la section paix du Conseil national des femmes françaises[7]. À la fin des années 1930, elle intègre le Rassemblement universel pour la paix et préside la commission paix du Conseil international des femmes[7]. Elle est également secrétaire générale puis présidente de l'Union française pour le suffrage des femmes[5],[3].

En avril 1937, lorsqu'Henri de Kerillis attaque Cécile Brunschvicg, elle co-écrit une lettre au directeur de L’Écho de Paris, pour protester[3],[8].

À la libération de la France, elle préside l'Union française pour le suffrage des femmes, rebaptisée Union française des électrices[3].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

En 1939, Chana Orloff réalise un buste de Germaine Malaterre-Sellier[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Base Léonore, « fiche », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  2. Base Léonore, « fiche 2 », sur www2.culture.gouv.fr (consulté le )
  3. a b c d e f g h i et j Anne Mathieu, « MALATERRE-SELLIER Germaine », dans née SELLIER Germaine Renée Suzanne, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  4. « Les femmes dans la Cité et l’État », sur Gallica, La Vie féminine, (consulté le ), p. 1472
  5. a et b Christine Bard (dir.) et Alison S.Fell, Les féministes de la première vague : [colloque "Les féministes de la première vague", Sciences Po (Paris), 19-20 mai 2011], Rennes, PUR, Presses universitaires de Rennes, dl 2015, 228 p. (ISBN 978-2-7535-4266-2 et 2-7535-4266-X, OCLC 933612742, lire en ligne), Germaine Mataterre-Sellier, la Grande Guerre et le féminisme pacifiste de l'entre-deux-guerres
  6. « Introduction », dans Women as Veterans in Britain and France after the First World War, Cambridge University Press, coll. « Studies in the Social and Cultural History of Modern Warfare », (ISBN 978-1-108-42576-6, lire en ligne), p. 1–19
  7. a et b (en-US) Amanda Verdery Young, « Germaine Malaterre-Sellier », sur Women In Peace (consulté le )
  8. Henri de Kerillis, « La ministresse Brunschvicg se moque des féministes », sur Gallica, L'Écho de Paris, (consulté le )
  9. Franck Jouve et Michèle Jouve, La vraie histoire des femmes de 14-18, Paris, Chronique éd, , 139 p. (ISBN 979-1-090-87180-9, OCLC 866827011), p. 29
  10. « Past auction », sur www.artnet.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]