Fouad Ali Saleh

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Fouad Ali Saleh, né à Paris le de parents tunisiens, est un terroriste islamiste de nationalité tunisienne considéré comme étant l'organisateur du réseau Hezbollah responsable des attentats de 1985 et de 1986 à Paris[1].

Biographie

Fouad Ali Saleh dit « Ali le Tunisien » est l'organisateur présumé de quinze attentats qui font au total 13 morts et 303 blessés à Paris de décembre 1985 à septembre 1986[2]. Il est notamment l'un des auteurs de l'attentat de la rue de Rennes, près du magasin Tati, à Paris, le 17 septembre 1986. Cet attentat fait 7 morts et 54 blessés.

Le réseau de Saleh, proche de l'Iran, voulait entre autres punir la France de son soutien à Saddam Hussein dans sa guerre contre l'Iran (1984-1988). Très proche de certains dirigeants du Hezbollah, converti au chiisme[3], Fouad Ali Saleh avait passé trois années à étudier à Qom[4] (Iran) sous l'ayatollah Khomeiny.

Arrêté rue de la Voûte à Paris le à la suite d'une dénonciation et d'une « taupinière » montée par la DST[5],[6], il déclare peu après : « La forteresse de l'islam est l'Iran. Votre pays, en aidant l'Irak, combat l'Iran, c'est donc un ennemi. Notre principal objectif est de ramener la France à la raison par des actions violentes. » Fouad Ali Saleh est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 18 ans, en avril 1992. Deux coaccusés, Hassan Aroua, 38 ans, et Omar Agnaou, 30 ans, ont été condamnés a la réclusion criminelle à perpétuité mais sans période de sûreté[7].

Il était toujours incarcéré en 2008, après 21 années passées à l'isolement total[8] ; la Cour d'appel de Paris s'était opposée le 28 juin 2007 à sa libération conditionnelle et à son expulsion vers la Tunisie. Le juge d'application des peines avait notamment refusé la demande de libération aux motifs qu'il n'exprimait pas de regrets et n'avait pas indemnisé les victimes[9].

L'un de ses avocats était Isabelle Coutant-Peyre[10], épouse du terroriste « Carlos. »

Il fréquentait la mosquée du mouvement Foi et pratique de la rue Jean-Pierre-Timbaud à Paris.

Déclaration de Fouad Ali Saleh

  • Extraits des déclarations de Fouad Ali Saleh publiées dans Le Monde et Libération les 30 et 31 janvier, 5 et 11 février 1990 :

« Au nom de Dieu tout-puissant, destructeur de l’Occident, que soient maudits les fils mécréants d’Israël et de Jésus […]. Je ne m’appelle pas Fouad Ali Saleh, je m’appelle la mort de l’Occident […]. Les juifs et les chrétiens, fils de porcs, n’ont pas le droit de parler quand un musulman s’exprime, […] ces chrétiens anthropophages qui mangent leur Dieu au cours d’un rituel maçonnique, ils le mangent dans l’Eucharistie […]. Il faut mener la guerre sainte pour purifier la Terre de la puanteur judéo-chrétienne […]. Le sida est le chef-d’œuvre de l’esthétique judéo-chrétienne […]. L’Occident n’a plus le droit à l’existence ! Les crimes que vous avez commis depuis des siècles justifient votre anéantissement total […]. Le terrorisme, c’est le prêche, c’est la guerre sainte ! Dieu ordonne de posséder des armes pour se défendre. Comment les Afghans ont-ils fait et les Vietnamiens et les Algériens ?Je prêche la guerre sainte contre l’Occident qui menace les musulmans. Les juifs veulent faire de la planète un camp de concentration, avec les chrétiens comme gardiens et comme bourreaux […]. La perestroïka, voilà le terrorisme, c’est un complot contre l’Islam […]. L’Occident sera sanctionné sans pitié jusqu’à l’extermination du dernier Européen de la planète, judéo-chrétien, gréco-romain blanc et occidental […]. C’est la guerre sainte. Il est fini l’Occident. Quatorze millions d’enfants sont morts cette année à cause de l’Occident […]. Le Hezbollah vous écrasera. Faites votre deuil et préparez votre cercueil, chrétiens, vous les ennemis de Dieu. Je suis là pour votre malheur […]. Musulmans, attaquez les centrales nucléaires, les usines chimiques. Que la justice déferle par vagues. L’islam a tout le temps. De l’Iran, nos frères partiront livrer bataille et iront sur Paris, Londres et Washington… »[11].

Notes et références

  1. Cultures et conflits, numéro 5. Emeutes urbaines : le retour du politique, Cultures et Conflits, L'Harmattan, 1992.
  2. Attentats de 1985: un proche de Fouad Ali Saleh en garde à vue, Libération du 25 janvier 1996.
  3. Alexandre del Valle, Le totalitarisme islamiste à l'assaut des démocraties, p. 127, Syrtes, 2002.
  4. Franz-Olivier Giesbert, François Mitterrand: une vie, p. 530, Seuil, 1996.
  5. Rue de la Voûte, la taupinière de la DST dans Libération du 26 octobre 2000.
  6. Les attentats de 1986 en France : un cas de violence transnationale et ses implications par Didier Bigo dans Cultures et Conflits no 4, hiver 1991, mis en ligne le 31 décembre 2002.
  7. Les attentats de 1986 à Paris, devant la cour d'assises : La perpétuité pour Fouad Ali Saleh, Le Soir du 15 avril 1992.
  8. [1]
  9. Le parquet général opposé à la libération de Fouad Ali Saleh, 28 juin 2007.
  10. Encore à l'été 2007
  11. Yves Lacoste, « Gépolitique des religions », Hérodote 3 (no 106), mars 2002.

Voir aussi