Donald Byrd

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Donald Byrd
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Donald Byrd en concert
Informations générales
Nom de naissance Donaldson Toussaint L'Ouverture Byrd II
Naissance
Détroit, États-Unis
Décès (à 80 ans)
Dover, États-Unis
Activité principale Trompettiste, compositeur
Genre musical Hard bop, jazz fusion, jazz-funk
Instruments Trompette, bugle
Années actives 1953-2013
Labels Blue Note Records

Donaldson Toussaint L'Ouverture Byrd II, plus connu sous le nom de Donald Byrd, est un trompettiste américain de jazz, né à Détroit le et mort le à Dover dans le Delaware.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Donald Byrd est le fils d'un pasteur méthodiste de Détroit[1]. Il étudie la musique dans une école préparatoire, la Cass Technical High School, incubateur de talents parmi lesquels Alice Coltrane, Paul Chambers, Ron Carter[2], et dont le directeur musical est le compositeur Harry Begian (en). Il intègre l'université de Wayne State avant de servir dans l'US Air Force entre 1951 et 1953, où il continue de pratiquer la musique en jouant dans plusieurs groupes[3],[4]. Il obtient un bachelor's degree puis s'installe à New York en 1955. Il poursuit ses études à la Manhattan School of Music et décroche un master's degree[1].

Carrière musicale[modifier | modifier le code]

Donald Byrd devient l'une des figures du courant hard bop[5],[6]. Alors qu'il est encore étudiant à Manhattan, il rejoint les Jazz Messengers d'Art Blakey[4], puis joue avec de très nombreux jazzmen, dont Max Roach, John Coltrane, Sonny Rollins et Thelonious Monk[4],[5]. En 1960, Byrd recrute Herbie Hancock, qui est alors un jeune pianiste au talent prometteur, dans le quintette qu'il a formé en 1958 avec le saxophoniste Pepper Adams[3],[7].

Donald Byrd au "Blue Note", Bruxelles, 1964

Dans les années 1970, il s'éloigne du mouvement hard bop et se tourne vers le jazz fusion, le jazz-funk, le soul jazz et le rhythm and blues. Il produit alors Black Byrd (en) avec les Mizell Brothers (en). Vendu à plus d'un million d'exemplaires[5], il demeure longtemps le disque le plus populaire du label Blue Note Records. Le morceau-titre atteint la 88e place du Billboard Hot 100[1]. En 1973, il monte le groupe The Blackbyrds (en), composé d'étudiants de l'université Howard, afin de produire leur musique[1],[8]. Ils rencontrent le succès avec des titres comme Walking in Rhythm et Time is Movin, qui se classent dans le Top 20 du hit parade rhythm and blues[5], ou encore Rock Creek Park qui est par la suite fréquemment samplé par les artistes rap comme Nas et Public Enemy[1].

En 1977, il participe au FESTAC 77, un festival des cultures et des arts noirs et africains qui se tiennent à Lagos, au Nigeria, et réunit près de 60 pays[9].

Enseignement[modifier | modifier le code]

Au début des années 1960, Donald Byrd étudie la composition en Europe auprès de Nadia Boulanger[5],[10]. Il se consacre ensuite à l'enseignement de la musique dans plusieurs établissements. D'abord à l'université Rutgers, où il donne le premier cours de jazz[11], puis à l'université Howard entre 1968 et 1975, où le trompettiste développe un programme d'étude de la musique noire[5],[10]. Byrd donne aussi des cours à l'université centrale de Caroline du Nord et à l'université Cornell[1]. Également diplômé en droit, il enseigne cette matière appliquée à l'industrie de la musique[11]. En 1982, un doctorat en éducation lui est décerné par le Teachers College de l'université Columbia[1],[8].

Style musical et influences[modifier | modifier le code]

Donald Byrd nomme des musiciens tels John Coltrane parmi ses influences[1]. Il pratique le hard bop au cours des années 1950 avant de s'en détacher[12]. Il se lance dans le jazz fusion durant les années 1970, et s'intéresse au rap à partir des années 1980[5],[6]. Plus d'une centaine de disques de rap, de Public Enemy à Ludacris, contiennent des samples de sa musique[12].

Récompenses[modifier | modifier le code]

En 2000, Byrd reçoit un Jazz Masters award, décerné par une agence culturelle fédérale, le Fonds national pour les arts (National Endowment for the Arts)[3],[5].

Discographie[modifier | modifier le code]

Carrière solo[modifier | modifier le code]

  • 1957 : Byrd Blows on Beacon Hill
  • 1958 : Off to the Races
  • 1958 : Parisian thoroughfare
  • 1959 : Byrd in Hand
  • 1959 : Fuego
  • 1960 : Byrd in Flight
  • 1961 : Royal Flush
  • 1961 : Free Form
  • 1961 : Out of this World
  • 1962 : The Cat Walk
  • 1962 : Groovin' for Nat
  • 1963 : A New Perspective
  • 1964 : I'm Tryin' to Get Home
  • 1965 : Up With Donald Byrd
  • 1966 : Mustang!
  • 1967 : Slow Drag
  • 1967 : Black Jack
  • 1969 : Fancy Free
  • 1969 : Kofi
  • 1970 : Electric Byrd
  • 1971 : Ethiopian Knights
  • 1972 : Black Byrd (en)
  • 1973 : Street Lady
  • 1974 : Stepping into Tomorrow
  • 1975 : Places and Spaces
  • 1976 : Caricatures
  • 1978 : Thank You… for F.U.M.L. (Funking Up My Life)
  • 1979 : Chant - Cet album fut enregistré en 1961 mais publié en 1979
  • 1979 : Donald Byrd and 125th Street, N.Y.C.
  • 1981 : Love Byrd: Donald Byrd and 125th St, N.Y.C.
  • 1983 : Words, Sounds, Colors and Shapes
  • 1987 : Harlem Blues
  • 1989 : Getting Down to Business
  • 1991 : A City Called Heaven
  • 2000 : Touchstone
  • 2002 : The Transition Sessions
  • 2003 : At the Half Note Cafe, Vol. 1
  • 2003 : At the Half Note Cafe, Vol. 2
  • 2004 : At the Half Note Cafe, Vol. 1-2 (Bonus Tracks)
  • 2005 : In a Soulful Mood
  • 2006 : Pop-Jazz Volume 1

Comme accompagnateur[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h (en) William Yardley, « Donald Byrd, Jazz Trumpeter, Dies at 80 », The New York Times,
  2. (en) « Remembering Donald Byrd, Jazz Trumpeter Who Spanned Generations », sur NPR.org (consulté le )
  3. a b et c (en) Mark Stryker, « Donald Byrd, legendary Detroit jazz man, dies at 80 », Detroit Free Press,
  4. a b et c (en) Leonard Feather et Ira Gitler, The Biographical Encyclopedia of Jazz, Oxford University Press, , 744 p. (ISBN 978-0-19-972907-4, lire en ligne), p. 102
  5. a b c d e f g et h (en) Matt Schudel, « Donald Byrd, jazz trumpeter, dies at 80 », The Washington Post,
  6. a et b (en) Frannie Kelley, « Remembering Donald Byrd, Jazz Trumpeter Who Spanned Generations », NPR,
  7. (en) Bob Gluck, You'll Know When You Get There : Herbie Hancock and the Mwandishi Band, University of Chicago Press, , 272 p. (ISBN 978-0-226-30006-1, lire en ligne), p. 32-33
  8. a et b (en) Scotty Barnhart, The World of Jazz Trumpet : A Comprehensive History & Practical Philosophy, Hal Leonard Corporation, , 246 p. (ISBN 978-1-61774-762-5, lire en ligne), p. 212-213
  9. (en) « The History of the World Festival of Black Arts & Culture / FESTAC », sur Afropop, (consulté le ).
  10. a et b Francis Marmande, « Donald Byrd, trompettiste et compositeur de jazz », Le Monde,
  11. a et b (en) « Obituaries: Donald Byrd », The Daily Telegraph,
  12. a et b (en) David Hajdu, « R.I.P. Donald Byrd, Master Source of Jazzy Hip-Hop Samples », The New Republic,

Liens externes[modifier | modifier le code]