Colette Fellous

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Colette Fellous
Colette Fellous en novembre 2012.
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Colette Fellous, née en 1950 à Tunis, est une écrivaine française et personnalité de la radio.

Biographie[modifier | modifier le code]

Elle grandit à Tunis, où elle a sa première expérience de radio à 8 ans en visitant Radio Tunis avec sa classe[1]. C'est également l'âge auquel elle subit des attouchements qu'elle relatera plus tard dans Kyoto Song[2]. Elle fait ses études secondaires au lycée Carnot de Tunis. En 1967, alors que des émeutes en Tunisie viennent de cibler les juifs tunisiens dans le contexte de la guerre des Six Jours[3], elle vient à Paris à 17 ans faire des études de lettres modernes à la faculté des lettres de Paris [4]. Cet épisode particulier sera le cœur de son livre Aujourd'hui (2005)[5]. A Paris, elle est actrice au théâtre des Quartiers d’Ivry, étudie de 1971 à 1975 à l'École pratique des hautes études, notamment avec Roland Barthes qui l'orientera vers l'écriture[6] et aura sur elle une influence durable[7], et prépare une thèse sur Georges Bataille[6] qu'elle abandonnera pour se consacrer à l'écriture[8]. Elle publie ses premiers textes à partir de 1982[4].

Elle a créé et dirige au Mercure de France la collection « Traits et portraits ».

Depuis 1980, elle est productrice sur France Culture avec les émissions Nuits magnétiques de 1990 à 1999, puis Carnet nomade[9] jusqu'en 2015[10].

Comme écrivain[modifier | modifier le code]

La plupart des récits de Colette Fellous sont de nature autobiographique mais sont présentés comme des romans[8] ; ils explorent et recomposent ses cultures tunisienne et française, le passé et le présent et l'individuel et le collectif[11]. Avenue de France (2001), Aujourd'hui (2005), écrit aux débuts de la guerre d'Irak qui lui rappelait les évènements tunisiens de 1967[12], et Plein été (2007) forment ainsi une trilogie dans laquelle elle relit son histoire[13]. En 2017, après la mort d'Alain Nadaud et l'attentat de la plage de Sousse[14], elle publie Pièces détachées, livre de « tension féconde »[15] où elle continue de visiter sa mémoire et celle de la Tunisie[16],[17]. En 2020, elle approfondit le thème du pays natal avec Kyoto Song[18].

Son écriture, animée par la recherche de soi, mêle les styles poétiques, documentaires et autobiographiques[13]. Elle a été comparée à celles de Marguerite Duras, avec laquelle elle partage certains éléments biographiques[19], et Nathalie Sarraute[20]. Ses livres sont marqués par une forte iconophilie[21], outil du souvenir individuel et collectif[4], et l'évocation d'objets physiques comme accessoires de la mémoire, intégrés aux livres comme des descriptions textuelles ou des reproductions photographiques[8].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Roma, Denoël, 1982
  • Calypso, Denoël, 1987
  • Guerlain, album, Denoël, 1987
  • Rosa Gallica, Gallimard, 1989
  • Frères et Sœurs, Julliard, 1992
  • Midi à Babylone, Gallimard, 1994
  • Le Petit Palais, Mille et une nuits, 1995
  • Amor, Gallimard, 1997
  • Le Petit Casino, Gallimard, 1999
  • Avenue de France, Gallimard, 2001
  • Ada, tu t'en souviens, n'est-ce pas ?, Inventaire/Invention, 2001
  • Maria Maria, avec Paul Nizon, Maren Sell éditeurs, 2004
  • Dernières Nouvelles de l'été, éd. Elyzad, Tunis, 2005[22]
  • Aujourd'hui, Gallimard, 2005 ; prix Marguerite-Duras 2005

Comédienne[modifier | modifier le code]

Divers[modifier | modifier le code]

  • 1987 : Et si toute entière maintenant..., texte pour le conte symphonique de Luc Ferrari (Brise-Glace, Paris, ministère des Affaires étrangères, coll. « Regards croisés », 1987)prix Italia 1987

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Colette Fellous : “Je voulais faire de la radio comme on écrit, comme on rêve…” », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  2. « Colette Fellous, l'autobiographie comme principe de vie », sur rts.ch, (consulté le )
  3. « Cette matinée incandescente qui a scellé le destin des juifs de Tunisie - Juin 1967, une guerre de six jours qui n’en finit pas », sur Orient XXI, (consulté le )
  4. a b et c Colette Fellous et Samia Kassab-Charfi, « Colette Fellous : Imag-iner le texte littéraire », Continents manuscrits. Génétique des textes littéraires – Afrique, Caraïbe, diaspora, no 18,‎ (ISSN 2275-1742, DOI 10.4000/coma.8291, lire en ligne, consulté le )
  5. « Aujourd’hui - Colette Fellous », sur Routard.com, (consulté le )
  6. a et b Jérôme Garcin, « Colette Fellous: la leçon de Barthes », sur nouvelobs.com, (consulté le )
  7. « Colette Fellous ouvre le «je» », sur Libération (consulté le )
  8. a b et c Tara Collington, « L' usage de l’objet dans la pratique autobiographique de Colette Fellous », Voix plurielles : revue de l'Association des professeur.e.s de français des universités et collèges canadiens (APFUCC), vol. 17, no 1,‎ , p. 141–158 (ISSN 1925-0614, DOI 10.26522/vp.v17i1.2477, lire en ligne, consulté le )
  9. Colette Fellous, « Carnet nomade : podcast et émission en replay », sur France Culture, (consulté le )
  10. « France Culture remercie Colette Fellous et Sophie Nauleau », sur www.telerama.fr, (consulté le )
  11. « « Plein été », de Colette Fellous : la mémoire aimantée », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Michel Doussot, « Le monde selon… COLETTE FELLOUS. », sur Blogpasblog - Article écrit à l'origine pour routard.com, (consulté le )
  13. a et b Hela SAYADI, « Livre « Plein été » de Colette Fellous : Une recherche de soi menant à une quête identitaire », sur La Presse de Tunisie, (consulté le )
  14. « Colette Fellous la Méditerranéenne », sur LaProvence.com, (consulté le )
  15. « Colette Fellous va et vient », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Colette Fellous : comment dire adieu à ce qu'on a aimé », sur Bibliobs, (consulté le )
  17. « Colette Fellous, une vie faite de pièces détachées », sur L'Orient Litteraire (consulté le )
  18. « "Kyoto song", l’écrivaine Colette Fellous nous embarque dans un voyage intérieur au Japon », sur Franceinfo, (consulté le )
  19. « Quand Colette Fellous rencontre Marguerite Duras », sur rts.ch, (consulté le )
  20. Samia Kassab-Charfi, « Architecture et histoire chez Colette Fellous », Revue de littérature comparée,‎ , p. 397-406 (lire en ligne)
  21. Élisabeth Schulz, « Iconophilie, exil et écriture de soi chez Colette Fellous », dans Voix de femmes dans le monde : Au prisme du genre dans la littérature et les arts, Presses universitaires de Rennes, coll. « Nouvelles Recherches sur l’Imaginaire », (ISBN 978-2-7535-7930-9, lire en ligne), p. 245–253
  22. En collaboration avec Hélé Béji, Tahar Bekri, Ali Bécheur et Alain Nadaud.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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