Charles Scharrès
Naissance |
Liège (Belgique) |
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Décès |
(à 69 ans) Bruxelles (Belgique) |
Activité principale | pianiste, compositeur, pédagogue |
Formation | Conservatoire royal de Liège, Conservatoire royal de Bruxelles |
Charles Scharrès, né le à Liège et mort le à Bruxelles, est un pianiste, compositeur et pédagogue belge.
Biographie
Charles Scharrès commence son apprentissage musical au Conservatoire de Liège dès l'âge de neuf ans. Il suit les cours des Liégeois Jules Debefve, professeur de piano, Joseph Jongen, professeur d'harmonie, et Jean-Théodore Radoux, professeur de fugue, et obtient les premiers prix de piano (1905), d'harmonie (1906), de musique de chambre (1907), la médaille d'or pour le piano (1907) et le premier prix pour la fugue (1908). Il se rend ensuite à Bruxelles pour y étudier la composition avec Paul Gilson au Conservatoire de Bruxelles. À la fin de ses études, Charles Scharrès commence sa carrière d’interprète et se produit essentiellement en Belgique bien qu'il donne également des concerts de façon ponctuelle en France, en Espagne, en Allemagne, en Suisse et au Luxembourg. La plupart de ses prestations se font dans les salles bruxelloises de la Scola Musicae, du Cercle d'Art Union et de la Grande Harmonie ainsi que dans un local baptisé Studio Scharrès, où prendront places ses concerts thématiques. Mais on note aussi de nombreuses apparitions dans les villes de Liège (salle Renson, de l'Émulation et Concerts Dumont-Lamarche), Anvers,La Louvière ou Charleroi. Instrument de diffusion de masse par excellence, l'Institut national de radiodiffusion (INR), lui permet également de proposer à un large public le répertoire contemporain qui lui tient à cœur grâce à l'enregistrement de plusieurs concerts.
Parmi ses œuvres de prédilection, nous pouvons noter les noms, entre autres, des compositeurs belges Joseph Jongen, Auguste De Boeck, Jean Absil, Gaston Brenta, François Rasse, Francis de Bourguignon, Sylvain Dupuis mais également des compositeurs français Emmanuel Chabrier, Ernest Chausson, Gabriel Fauré, Claude Debussy, Maurice Ravel, Camille Saint-Saëns et Darius Milhaud. Toutefois, à l'instar de son contemporain Vincent d’Indy, Charles Scharrès s'intéresse également à la musique ancienne et, si les pièces jouées dès 1907 en concert ne suffisent pas, sa bibliothèque musicale, conservée à la section de la musique de la Bibliothèque royale de Belgique, témoigne de cet intérêt via le nombre de partitions anciennes qu'elle renferme.
Scharrès se démarque également par sa volonté de donner une dimension didactique à certaines de ses prestations via des cycles de concerts thématiques. Ainsi, nous pouvons noter les six récitals de l’année 1946-1947 portés sur « Quelques chefs-d'œuvre pianistiques du XIXe siècle», le cycle de 1950-1951 consacré aux écoles classique allemande, romantique allemande, française, russe, espagnole et belge ou encore celui de 1952 concernant l'évolution de la sonate et les œuvres pianistiques inspirées par la danse.
Prodiguant essentiellement son talent de musicien et de pédagogue en Belgique, il a consacré une intense énergie à défendre la musique contemporaine belge et étrangère. Lié aux deux grandes personnalités de l'avant-garde musicale belge, l'avocat Octave Maus, personnalité majeure du Cercle des XX et de la Libre Esthétique, et la peintre Anna Boch, il apparaît comme un acteur important de la sphère avant-gardiste de cette période.
En dehors de son activité d'interprète virtuose, Charles Scharrès verse également dans la pédagogie via son poste de professeur de piano au Conservatoire de Bruxelles qu'il occupe de 1920 à 1954. Nous pouvons noter parmi ses élèves les compositeurs belges René Bernier et Peter Cabus. Les cours de composition qu'il a suivis chez Paul Gilson au Conservatoire donneront également le coup de départ d'une série de pièces écrite par Scharrès à partir de 1914 où les pièces pour piano seul tiennent évidemment le haut du pavé. La plupart de celles-ci seront éditées par L'Art Belge puis son repreneur Bosworth.
Le fonds Charles Scharrès
Riche de plus de 1500 partitions imprimées, dont certaines illustrées par Magritte, d'une centaine de manuscrits autographes, de programmes de concert et coupures de presse, le fonds Scharrès est une source importante, et pourtant encore inexploitée, pour l'étude de la vie musicale belge de la première moitié du XXe siècle. Il est constitué, en outre, de documents iconographiques et d'archives sonores avec quelque 220 disques 33 et 45 tours et 10 bandes magnétiques.
Il est intéressant de noter que Charles Scharrès avait pris l'habitude de noter sur ses partitions de concert les dates et lieux de ses prestations, notes fournissant des informations de première main pour l'étude du pianiste et du répertoire de cette période.
(Plus d'informations à propos du fonds sur le site de la Bibliothèque Royale de Belgique)
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Fonds Charles Scharrès
- Marie Cornaz, « La bibliothèque musicale de Charles Scharrès : Histoire d’un fonds », in Denis Herlin, Catherine Massip et Jean Duron (dir.), Collectionner la musique : Histoires d’une passion, v.1, Brepols, 2010, Collectionner la musique/collecting music, 2010, p. 257-274.
- Annuaire du Conservatoire royal de musique de Bruxelles, Bruxelles, Conservatoire royal de musique de Bruxelles, 1957, p. 44-45.