Castrum de Pestillac

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Castrum de Pestillac
Période ou style médiéval
Type Ensemble fortifié
Début construction XIe siècle
Fin construction XIIe siècle
Propriétaire initial Famille de Pestilhac alias de Guerre
Destination initiale Castrum
Propriétaire actuel privé
Destination actuelle ruines
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1926)[1]
Coordonnées 44° 32′ 46″ nord, 1° 04′ 03″ est
Pays Drapeau de la France France
Ancienne province de France Quercy
Région Occitanie
Département Lot
Commune Montcabrier
Géolocalisation sur la carte : Lot
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Castrum de Pestillac
Géolocalisation sur la carte : Occitanie (région administrative)
(Voir situation sur carte : Occitanie (région administrative))
Castrum de Pestillac
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Castrum de Pestillac

Le castrum de Pestillac (ou Pestilhac) est un ensemble fortifié situé dans le département du Lot, sur le territoire de la commune de Montcabrier.

Historique[modifier | modifier le code]

Le castrum de Pestilhac, situé aux confins du Quercy et du Périgord dominant la vallée de la Thèze et face à la bastide de Montcabrier, était la résidence des barons de la Châtaigneraie. Il subsiste autour du plateau castral plusieurs maisons-tours qui sont sans doute des maisons de chevaliers ainsi que deux églises accolées ou chapelles. La seigneurie de Pestilhac était très importante au Moyen Âge. Elle comprenait les communes de Montcabrier, Cassagnes, Saint-Martin-le-Redon, Duravel, Soturac et une partie de Saint-Caprais, Frayssinet-le-Gélat et Puy-l'Évêque. Les bastides de Montcabrier et de Villefranche-du-Périgord ont été édifiées sur son territoire.

La famille de Pestilhac est connue depuis 1030 quand elle signe comme témoin la charte de donation de l’église de Pescadoires à l’abbaye de Moissac. Elle était liée à la famille de Gourdon quand Gausbert et Seguin de Pestilhac donnent l'église Saint-Hilarion de Duravel à l'abbaye de Moissac en 1055 avec l'accord de leurs suzerains, Gausbert de Gourdon, abbé séculier, et Aymeric de Gourdon. En 1108, Arnaud et Gausbert de Pestilhac sont les témoins à la signature du testament de Géraud de Gourdon.

Des membres de la famille ont adhéré à l'hérésie cathare. Pendant la croisade des Albigeois, les membres de la famille de Pestilhac sont restés fidèles au comte de Toulouse. Simon de Montfort a saisi une grande partie de leurs biens vers 1214 dont le castrum de Pestillac, ou Pestilhac, et la terre de "Bonafous" qu'il a cédé à l'évêque de Cahors. Le castrum de Pestilhac leur est rendu en 1229. Au XIIIe siècle, les membres de la famille portent le nom de leur château ou de leurs terres, Bonafos, Guerre et peut-être Cazals.

Lors de l'hommage qu'il rend en 1259 à Alphonse de Poitiers, Gasc de Pestilhac tient seul la totalité du château de Pestilhac et seulement un tiers et un huitième de la vila.

En 1261, la bastide de Villefranche-du-Périgord est fondée sur la terre de Viel-Scieurac appartenant à Bertrand de Pestilhac (Françoise Auricoste, La bastide de Villefranche-du-Périgord capitale de la châtaigneraie (1261-1800), tome 1, p. 35-37).

En 1287, Amalvin de Pestilhac ne tient qu'une trente-deuxième partie du castrum avant que le roi lui impose un accord de paréage pour toute sa seigneurie. Le sénéchal de Quercy Guy de Cabrier a alors fondé dans l'honneur de Pestilhac une bastide à laquelle il a donné son nom, Montcabrier[2]. Il lui a donné des coutumes le .

Les relations entre les habitants de Pestilhac avec ceux de Montcabrier, entre les seigneurs de Pestilhac avec le roi de France sont vite devenues mauvaises. En 1302, Amalvin de Pestillac se plaint d'incidents graves. Il se plaint que les habitants de Montcabrier ont aidé des officiers du roi à s'emparer de Pestilhac. C'est probablement cette opposition permanente qui va conduire Amalvin de Pestillac à rejoindre le parti du roi d'Angleterre. Il a été déclaré rebelle au roi de France en 1342.

En 1346, il est allé à Bordeaux pour accueillir le comte de Derby. Pendant vingt ans il a pillé le pays. Revenant du siège de Domme, sa troupe est interceptée par celle de Montcabrier ou Marminiac au Budge de Guerre, à Pomarède. Reconnu, il a été tué puis les vainqueurs sont allés prendre le castrum de Pestilhac et l'ont détruit[3].

En 1356, un nouvel accord es passé annulant une partie de celui de 1287. Les Pestilhac sont redevenus les seuls seigneurs du castrum de Pestilhac.

Les ruines de l'église et du château de Pestillac sont inscrites au titre des monuments historiques le [1].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Ruines de l'église et château de Pestillac », notice no PA00095172, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Jean Lartigaut, Entre deux courtines de châteaux. Une frontière entre Périgord et Quercy au Moyen Âge ?, p. 55, dans Château et territoire: limites et mouvances. 1re rencontre internationale d'archéologie et d'histoire en Périgord. Périgueux, 23-24-25 septembre 1994, Annales littéraires de l'université de Besançon, 1995 (ISBN 2-251-60595-9)
  3. Françoise Auricoste, ''La bastide de Villefranche-du-Périgord capitale de la châtaigneraie (1261-1800), tome 1, p. 61, Éditions du Roc de Bourzac, Bayac, 1992 (ISBN 2-87624-048-3)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Catherine Didon, Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, p. 228, Editions Patrimoine médias, Chauray, 1996 (ISBN 978-2-910137-18-2)
  • Gilles Séraphin, Les tours et constructions civiles à angles arrondis dans les castra médiévaux du Fumélois, p. 169-185, dans Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, 1993, tome 53 (lire en ligne)
  • Gilles Séraphin, Cahors et la vallée du Lot, p. 90-92, Cahors, Éditions Études et communication (collection Guides Tourisme et patrimoine), Cahors, 1990 (ISBN 978-2-908707-00-7)
  • Gilles Séraphin, Pestilhac, village médiéval oublié, p. 36-39, dans Dire Lot, octobre-, no 42
  • Jean Lartigaut, Mechmont de Guerre et les Pestilhac, p. 219-239, dans Bulletin de la Société des études du Lot', 1981, tome 102.
  • Jean Lartigaut, Puy-L'Evêque au Moyen Âge. Le castrum et la chatellenie (XIIIe-XVe s.), p. 86-87, Éditions du Roc de Bourzac, Bayac, 1991
  • Louis d'Alauzier, La communauté de Montcabrier au XIVe siècle, p. 205-209, dans Bulletin de la Société des études du Lot, 1952, tome 73.
  • Louis d'Alauzier, Les églises de Pestillac, p. 117-125, dans Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, 1964, tome 30 (lire en ligne)
  • Magali Birat, Un patrimoine d'exception : le castrum de Pestillac et la bastide de Montcabrier en pays de Thèze, au temps du Moyen Âge, Mémoire de maîtrise de l'Université Toulouse-Le Mirail, 2001.
  • Pierre Garrigou Grandchamp, Les maisons urbaines du Xe siècle au milieu du XIIIe siècle : état de la question, p. 79-80, 98, 101, dans Mémoires de la Société Archéologique du Midi de la France, 2002, hors série (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]