Bibliothèque Carnegie

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Rapide coup d'oeil sur Andrew Carnegie

Andrew Carnegie, américain d’origine écossaise, était un millionnaire qui attribuait son succès aux ressources mises à sa disposition par les bibliothèques qu’il fréquentait pendant son enfance. Bien qu’il ait toujours trouvé les bibliothèques importantes, c’est en 1898 qu’il commence à investir dans la construction de celles-ci. Ses investissements se font aussi bien aux États-Unis qu’à l’étranger. Pour avoir accès aux fonds fournis par Carnegie, les municipalités qui souhaitaient construire une nouvelle bibliothèque devaient répondre à quelques critères. Carnegie s’assurait ainsi d’instaurer la valeur de l’instruction pour tous[1]. C’est aussi l'idée de Carnegie qu'un homme qui a beaucoup d’argent doit en faire bénéficier les autres qui le pousse à investir dans les bibliothèques[2]

En plus de permettre la construction de centaines de bibliothèques, Andrew Carnegie a fondé la Fondation Carnegie pour la promotion de l'enseignement. C’est cette fondation qui a, entre autres, créé le système de classification de Carnegie, aussi connu sous The Carnegie Classification of Institutions of Higher Education. Ce système a vu le jour en 1973 et a été mis à jour à de nombreuses reprises (1976, 1987, 1994, 2000, 2005, 2010) afin de refléter l’évolution de la société[3].

Définition

Portait de Andrew Carnegie vers 1905.
Plaque à la bibliothèque publique de Taunton dans le Massachusetts.
Lexington Carnegie Library.
Le président et l'ambassadeur des États-Unis inaugurent la Bibliothèque Carnegie de Reims.

Une bibliothèque Carnegie est une bibliothèque dont la construction a été financée par l'homme d'affaires et philanthrope écossais américain Andrew Carnegie. Au total, 2 509 bibliothèques Carnegie ont été construites entre 1883 et 1929, dont des bibliothèques publiques et universitaires. 1 689 ont été construits aux États-Unis, 660 au Royaume-Uni et en Irlande, 125 au Canada et d' autres en Australie, en Afrique du Sud, en Nouvelle-Zélande, en Serbie, en Belgique, en France, dans les Caraïbes, à Maurice, en Malaisie et aux Fidji.

Au début, les bibliothèques Carnegie étaient presque exclusivement dans des endroits avec lesquels Andrew Carnegie avait un lien personnel - à savoir son lieu de naissance en Écosse et la région de Pittsburgh, en Pennsylvanie, sa ville natale adoptée. À partir du milieu de 1899, Carnegie a considérablement augmenté le financement des bibliothèques en dehors de ces zones. Après la Première Guerre mondiale, la fondation de l'homme d'affaires a offert à chaque nation alliée la construction d'une bibliothèque dans une ville particulièrement touchée par les bombardements. La bibliothèque municipale de Reims, ou la bibliothèque universitaire Svetozar Marković à Belgrade en font partie.

Au cours des années suivantes, peu de villes qui ont demandé une subvention et accepté ses conditions d'engagement d'exploitation et d'entretien ont été refusées. Au moment où la dernière subvention a été accordée en 1919, il y avait 3 500 bibliothèques aux États-Unis, près de la moitié d'entre elles connues sous le nom de bibliothèques Carnegie, car elles ont été construites avec des subventions de construction payées par Carnegie.

Historique

Les bibliothèques de Carnegie ont été construites entre les années 1881 et 1917 et la première fut ouverte en 1883 en Écosse[4] ; l’année 1917 marque la fin des subventions pour la construction des bibliothèques publiques de Carnegie.

Andrew Carnegie trouvait que l’utilisation des livres et des bibliothèques était important pour avoir gratuitement accès à une éducation. Cependant, à cette époque le service des bibliothèques n’était pas gratuit et seuls ceux provenant d’une classe sociale plus élevée (plus riche) pouvaient avoir accès aux documents[5]. Pour permettre cet accès à l’éducation, Andrew Carnegie, avec l'aide de la Carnegie Corporation, a investi environ 65 millions de dollars dans la construction de bibliothèques publiques à travers le monde et a demandé en échange aux municipalités de répondre aux critères suivants pour pouvoir avoir accès à la subvention[6] :

  • De prouver que la municipalité a un besoin pour avoir une bibliothèque publique.
  • La municipalité doit donner le terrain pour la construction de l’établissement.
  • De financer les opérations de la bibliothèque.
  • La municipalité ne doit utiliser la bâtisse que pour la bibliothèque.

Un des éléments qui distinguaient les bibliothèques de Carnegie par rapport aux autres bibliothèques publiques était l’utilisation de rayon ouvert : c’est-à-dire que les collections étaient facilement accessibles par tous et ne nécessitait pas obligatoirement d’avoir de l’aide d’un(e) bibliothécaire.

Aujourd’hui, les locaux des bibliothèques Carnegie sont parfois réaménagés pour répondre à de nouveaux besoins. Notamment, la bibliothèque Carnegie de Vancouver a été transformée en centre communautaire connu sous le nom de Carnegie Community Centre (Centre communautaire Carnegie)[7].

La mission d’Andrew Carnegie et des bibliothèques qu’il a permis de construire est toujours la même aujourd’hui, même si plus de cent ans se sont écoulés[1].

En Amérique

Au Canada

C’est seulement entre 1901 et 1905[5] que l’on construisit des bibliothèques publiques de Carnegie au Canada avec un investissement de 2 556 600 $ et, pendant ces années, aucun plan normalisé n’est utilisé ce qui laisse une grande liberté aux architectes de l’époque. De 1905 à 1917 (fin des subventions), la Carnegie Corporation vient implanter l’utilisation de plans normalisés. Cette normalisation se fait particulièrement ressentir dans les bibliothèques Carnegie située en Ontario. Ces plans préconisent l’utilisation du style Beaux-Arts[1]. En tout, ce fut 125 bibliothèques qui furent construites au Canada, dont 111 se trouvent en Ontario[8]

C'est donc la majorité des bibliothèques construites au Canada utilisant les fonds Carnegie qui sont situées en Ontario (111). Il est aussi possible de retrouver des bibliothèques Carnegie ailleurs au Canada, notamment en Alberta (3), en Colombie-Britannique(3), au Manitoba (4), au Nouveau-Brunswick (1), en Saskatchewan (2) et au Yukon (1)[1].

Toronto

Le premier fonds offert à la ville de Toronto en 1903 dépasse tous les montants offerts au reste des municipalités du Canada. À ce moment, seules les villes telles que New York, Philadelphie et Pittsburgh avaient reçu des fonds similaires[9].

Aux États-Unis

En ce qui a trait aux États-Unis, un total de 1 679 bibliothèques de Carnegie furent construites[10].  

Notes et références

  1. a b c et d « Lieuxpatrimoniaux.ca - Les bibliothèques Carnegie au Canada », sur www.lieuxpatrimoniaux.ca (consulté le )
  2. Encyclopædia Universalis‎, « ANDREW CARNEGIE », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  3. Jean-Marie Lafortune, Jocelyn Caron, Michel Umbriaco, Martin Maltais et Simon Lafrance, « Une classification des universités québécoises fondée sur le système de la Carnegie Foundation for the Advancement of Teaching » Accès libre, sur BanQ, (consulté le )
  4. (en) Patricia Lowry, « Carnegie's Library Legacy » [archive], sur old.post-gazette.com, (consulté le )
  5. a et b « Les bibliothèques Carnegie au Canada », sur Lieux patrimoniaux du Canada (consulté le )
  6. « Les bibliothèques Carnegie », sur Ministère des Industries du patrimoine, du sport, du tourisme et de la culture de l'Ontario (consulté le )
  7. « Vancouver en vedette : La bibliothèque Carnegie possède son propre Toutânkhamon | l'Encyclopédie Canadienne », sur www.thecanadianencyclopedia.ca (consulté le )
  8. « Les bibliothèques publiques - Les bibliothèques Carnegie », sur Ministère des Industries du patrimoine, du sport, du tourisme et de la culture de l'Ontario (consulté le )
  9. (en) S.A., « Toronto's Carnegie Libraries » Accès libre, sur Toronto public library (consulté le )
  10. (en) « Andrew Carnegie's Story », sur Carnegie Corporation of New York (consulté le )

Voir aussi