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André Algarron

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André Algarron
André Algarron dans L'Aube du 11 janvier 1946.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
André Jacques AlgarronVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
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Parti politique

André Algarron, également connu sous son nom de plume Bernard Tourville, né le à Orléans et mort le dans le 9e arrondissement de Paris, est un journaliste, traducteur et collaborateur français lors de la Seconde Guerre mondiale.

Après la guerre, il est l'un des traducteurs d'Arthur Conan Doyle en français.

Engagement et activités professionnelles

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Membre de l'Action française à 18 ans, il travaille pour différents journaux avant d'entrer au service politique du quotidien Le Petit Parisien. Il collabore aussi à partir de 1938 à la radio Le Poste parisien. Sous l'Occupation, il dirige le service politique du Petit Parisien, un journal ouvertement favorable au régime de Vichy et aux nazis ; puis il devient en son rédacteur en chef adjoint. Il est également éditorialiste à Radio-Paris à partir de 1943. Il adhère au Parti populaire français (PPF) en 1942[1].

Il exprime des opinions antisémites ; séduit par le parti nazi, il célèbre dans ses écrits dès 1941 « l'Europe nouvelle » dont la culture préserve du bolchévisme[2].

Il s'enfuit en 1944 avec Jacques Doriot et se réfugie en Allemagne[3]. Il dirige à partir d'août ou Radio-Patrie, un « avatar de Radio-Paris » siégeant à Bad Mergentheim et contrôlée par le Parti populaire français[4],[5],[6]. Le Petit Parisien poursuit sa publication en Allemagne, à l'instigation de Jacques Doriot, à partir de  ; Algarron y publie des articles[7].

Arrêté en après la capitulation allemande, il est emprisonné dans un camp autrichien près d'Innsbruck et est renvoyé en France début 1946, avec un autre journaliste collaborationniste, Pierre-Antoine Cousteau[8]. Il est jugé et condamné à mort le par la Cour de justice de la Seine[9]. Il affirme lors de son procès avoir collaboré par « patriotisme »[10].

En 1947, le président Vincent Auriol le gracie et sa peine est commuée en prison à vie[11]. Il est libéré[Quand ?] à la suite des lois d'amnistie.

Après la guerre

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Il traduit ensuite des œuvres d'Arthur Conan Doyle, sous le pseudonyme de Bernard Tourville, et sous son vrai nom, il traduit la biographie de Doyle par John Dickson Carr.

Il meurt le dans le 9e arrondissement de Paris[12].

Traductions

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  • Roy Chanslor, Johnny Guitare, Robert Laffont, 1955.
  • John Dickson Carr, La Vie de Sir Arthur Conan Doyle, Robert Laffont, 1958.
  • Sir John Barrow, Les Mutins du Bounty, Robert Laffont, 1961.

Sous le pseudonyme de Bernard Tourville :

  • Les Aventures de Sherlock Holmes, Paris, Livre de poche, 1963, 439 p.
  • Les Mémoires de Sherlock Holmes, Paris, Robert Laffont, 1975, 285 p.
  • Le Chien des Baskerville, Paris, Robert Laffont, 1975, 199 p.

Notes et références

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  1. « Algarron devant la cour de justice », Le Monde, .
  2. Jean-Paul Lefebvre-Filleau et Sébastien Lecornu, Les résistants de Dieu: Chrétiens, juifs et musulmans unis contre le nazisme en France occupée, Editions du Rocher, (ISBN 978-2-268-10756-1, lire en ligne).
  3. Lefebvre-Filleau 2017.
  4. Radiotsf, « Radio Patrie, le poste des irréductibles fascistes français... en Allemagne », sur Les radios au temps de la TSF, (consulté le ).
  5. « EGO 39-45 », sur ego.1939-1945.crhq.cnrs.fr (consulté le ).
  6. Christophe Bourseiller, Ils l'appelaient Monsieur Hitler, L'histoire méconnue des nazis français, 1920-1945, Perrin, 2022 (en octobre 1944 selon Bourseiller).
  7. Christophe Bourseiller, Ombre invaincue, la survie de la Collaboration dans la France de l'après-guerre, 1944-1954, Perrin, 2021 (ISBN 9782262096243).
  8. L'Epoque, (photographie).
  9. Le Monde, .
  10. Le Monde, .
  11. « M. Vincent Auriol reçoit les avocats de Cousteau, Rebatet, Algarron et de Brinon », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Mairie d'Orléans, Acte de naissance no 259 avec mention marginale du décès, sur Archives municipales d'Orléans, (consulté le ), vue 90.

Bibliographie

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Liens externes

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