Alfred Dominique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Alfred Dominique
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Alfred Marie Frédéric DominiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Distinction

Alfred Dominique est un avocat et homme politique français né à Laval le et mort le à Paris[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Il est le fils d'Alfred Dominique[2], bâtonnier de la ville de Laval. Son père Républicain est premier adjoint au maire de Laval pendant 16 ans, chevalier de la Légion d'Honneur[3] le 25 février 1900 et conseiller général du canton de Chailland de 1889 jusqu'à son décès en novembre 1915[4]. Il était vice-président du conseil général de la Mayenne en 1906. Son père échoue aux élections législatives de 1893 dans la Mayenne, et renonce à se représenter, malgré un contexte plus favorable, en 1898 face à Christian d'Elva[5]. Aux élections sénatoriales de 1899 dans la Mayenne, il se retire devant Étienne Albert Duboys Fresney par discipline républicaine[6].

La politique[modifier | modifier le code]

Il arrive à Paris après son service militaire pour poursuivre ses études de droit, et se lance dès lors en pleine bataille politique. Il apporte son adhésion au Parti radical et radical-socialiste, au programme duquel il ne cessera de rester fidèle. Il fonde avec ses amis Henri de Jouvenel, Henry Lémery et Jacquier le groupe des « Conférences radicales » sous la présidence de Léon Bourgeois.

Son esprit d’initiative et son éloquence le font remarquer et il devient tour à tour secrétaire général de la Fédération radicale et radicale-socialiste de la Seine, puis secrétaire du Parti de 1910 à 1912. Aux Élections législatives françaises de 1914, un grand nombre de ses amis posent sa candidature. La campagne qu’il mène est certainement une des plus violentes de Paris[7] où il manifeste son esprit d'indépendance.

Réformé, il réussit après maintes démarches à s’engager le 7 août 1914 lors de la Première guerre mondiale. Pendant deux ans, il accomplit sur le front son devoir et obtient la croix de guerre[8]. Il contracte dans les tranchées une grave affection pulmonaire. Rendu à la vie civile, incapable de continuer les combats du front, il retourne à la lutte politique. On le trouve après les événements de 1914 aux côtés de Victor Dalbiez, Deshayes et Léon Accambray. Il fonde avec eux la Coalition républicaine pour protester contre le procès Malvy[9].

Il est vice-président du Parti radical et radical-socialiste dans les années 1930. Il est désigné comme candidat aux Élections législatives françaises de 1932 à Arles[10] et aux Élections législatives françaises de 1936 à Aix-en-Provence[11].

Avocat[modifier | modifier le code]

Son éloquence passionnée lui vaut de nombreux succès en tant qu'avocat des radicaux ou des socialistes, ou en tant que défenseur des droits des indigènes spoliés à Tahiti. En 1910, il a été appelé en Océanie pour y défendre[12] devant le tribunal de Tahiti le domaine privé de la France et les droits spoliés des indigènes[13].

Avocat connu, il plaide après la Première guerre mondiale des causes très importantes : notamment l'affaire Émile-Joseph Duval et l'affaire Marthe Hanau, ou encore la défense d'Albert Dubarry lors du procès de l'Affaire Stavisky.

Il a publié sur le procès de Paul Bolo et sur l'affaire du Bonnet Rouge des impressions qui font date.

Décès[modifier | modifier le code]

Au moment de son décès, le médecin d'état-civil venu effectuer à domicile, les constatations légales, était le Dr Marcel Petiot[14],[15].

Il était officier de la Légion d'Honneur depuis 1933[16].

Sources[modifier | modifier le code]

  • Le Carnet de la semaine, 7 juillet 1918 Document utilisé pour la rédaction de l’article

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte d décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 9e, n° 1271, vue 2/12.
  2. Il est né à La Baconnière où il passe sa jeunesse. Ancien élève du Lycée de Laval, il effectue son droit à Rennes. En 1876, il entre dans une étude d'avoué à Laval et il s’initie rapidement à la procédure et à la pratique des affaires. En 1800 il réunit autour de lui un groupe de jeunes licenciés en droit, et malgré certains obstacles vite surmontés, il fonde le Collège des avocats de Laval.
  3. Le préfet de la Mayenne insiste en raison de son désistement de 1899 pour qu'il obtienne la croix de Chevalier d'Honneir: ...il serait très utile au point de vue politique, d'accorder une satisfaction aux amis de M. Dominique. Archives départementales de la Mayenne, M non classé, le préfet au ministre de l'Intérieur, 9 juillet 1899.
  4. L'Avenir de la Mayenne, 14 novembre 1915
  5. Michel Denis, L'Église et la République en Mayenne, 1896-1906, p. 70.
  6. Michel Denis, L'Église et la République en Mayenne, 1896-1906, p. 80.
  7. Candidat du Parti, il a contre lui une fraction de ce parti lui-même. Avec énergie, il soutient en effet la loi de trois ans, réclamant une couverture à l'Est et au Nord.
  8. Le Petit Journal, 28 novembre 1942.
  9. [1]
  10. La Volonté, 29 janvier 1932.
  11. La Tribune de l'Aube, 27 mars 1936.
  12. Le Radical, 30 avril 1912.
  13. La découverte d'un immense gisement de phosphates avait, en effet, suscité de multiples convoitises et d'inextricables difficultés juridiques : il a su réfréner les unes et résoudre les autres.
  14. Après le départ de celui-ci, sa veuve avait constaté la disparition de deux enveloppes contenant en tout, une centaine de mille francs, qui se trouvaient dans un sous-main, sur le bureau devant lequel Petiot repétait s'installé.
  15. La Tribune de l’Est, 15 mars 1944.
  16. La République, 30 juillet 1933.