Accident ferroviaire de Franois

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Catastrophe de Franois
La gare de Franois.
La gare de Franois.
Caractéristiques de l'accident
Date
Vers 18 h 0
TypeCollision frontale
CausesErreur humaine
SiteEntre la gare de Dannemarie - Velesmes et celle de Franois (France)
Coordonnées 47° 13′ 12,4″ nord, 5° 54′ 54,5″ est
Caractéristiques de l'appareil
CompagniePLM
Morts16
Blessés20

Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Catastrophe de Franois
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Bourgogne-Franche-Comté)
Catastrophe de Franois
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(Voir situation sur carte : Doubs)
Catastrophe de Franois

L'accident ferroviaire de Franois, aussi appelé catastrophe de Franois est une collision frontale meurtrière entre un train de voyageurs et un train de marchandises qui a eu lieu le dimanche entre les gares de Franois et de de Dannemarie, dans l'est de la France, sur la ligne de Dole à Belfort de la Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée. L'accident fait 16 morts (13 sur le coup et 3 décédés des suites de leurs blessures) et vingt blessés.

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le , le train de voyageurs omnibus 212 Belfort-Dijon[1], après avoir quitté Besançon à 17 h 30, s'arrête en gare de Franois à 17 h 48, à quelques kilomètres à l'ouest. Là, le sous-chef de gare, Louis-Xavier Tricot, commet une erreur : il lui donne l'autorisation de repartir sur la voie unique vers Dannemarie-sur-Crète alors qu'il lui a été annoncé que le train de marchandises facultatif no 1521 Dijon-Belfort s'y est déjà engagé en sens inverse. Le train de marchandises, qui plus est, est en retard de dix-huit minutes sur son horaire, et roule particulièrement vite dans l'espoir de réduire ce retard. Le train 212 quitte Franois après une minute d'arrêt, à 17 h 49.

À cette période de l'année, la nuit est déjà tombée. Une nappe de brouillard réduit encore plus la visibilité pour les équipages des deux convois. Alors que le train de voyageurs est à environ 1,5 km de Franois, Auguste Klein, le mécanicien, aperçoit les lumières du train de marchandises qui se rapprochent rapidement. Il ordonne au conducteur de freiner. Le mécanicien du train no 1521 fait de même.

Les deux convois entrent en collision au sortir d'une courbe sans visibilité et dans le brouillard vers 18 h, à environ 1,5 km de la gare de Franois[2]. Les mécaniciens des deux trains ont tout juste le temps de sauter avant le choc[3].

La nouvelle se répand dans les villages voisins dont les habitants viennent aider les blessés, rejoints ensuite par les secours[3].

Bilan[modifier | modifier le code]

Treize personnes sont tuées dans la catastrophe, toutes des hommes. Un quatorzième meurt en arrivant à l'hôpital de Besançon. Il y a vingt blessés, dont cinq grièvement[2]. Deux autres suivent dans les jours suivants, portant le bilan à seize morts.

L'édition du Figaro du donne la liste des victimes tuées, on y compte cinq voyageurs de la région, six soldats — dont un Français du 52e ou 62e de ligne (selon la source[Note 1]), matricule no 2561} et cinq Badois[4] — et trois employés de la compagnie[5].

Le seul tué du train de marchandises est M. Godefroy, sous-chef de gare intérimaire à Saint-Vit, qui avait fait arrêter ce train dans sa gare afin de l'emprunter pour se rendre à Besançon[2].

On compte également parmi les blessés des soldats étrangers : bavarois, prussiens et wurtembergeois[2].

Les obsèques des victimes ont lieu le à Besançon, devant une foule imposante et les autorités civiles et militaires locales, dont le maire Charles-César Clerc de Landresse et le préfet du Doubs, avec services religieux distincts pour les cultes catholique et réformé puis cortège commun jusqu'au cimetière[6].

Procès[modifier | modifier le code]

Louis-Xavier Tricot, le sous-chef de gare, est condamné le par le tribunal correctionnel de Besançon à cinq ans de prison et 2 000 francs d'amende pour « homicides et blessures par imprudence », devant une foule nombreuse venue assister au verdict. La compagnie PLM, déclarée civilement responsable dans le même jugement[7],[8], indemnisera à l'amiable la plupart des victimes, mais faute d'accord sur trois d'entre elles, un voyageur, le conducteur-chef[9] et un facteur, sera ultérieurement condamnée à verser à leurs veuves et enfants des indemnités en capital et en rente viagère[10].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le 52e pour Le Petit Journal mais le 62e pour Le Figaro.

Références[modifier | modifier le code]

  1. La Presse du 25 décembre 1866 sur Gallica
  2. a b c et d Le Figaro du 26 décembre 1866 sur Gallica
  3. a et b La Presse du 27 décembre 1866 sur Gallica
  4. Le Siècle du 26 décembre 1866, p. 2.
  5. Le Petit Journal du 26 décembre 1866 sur Gallica
  6. Le Petit Journal du 29 décembre 1866 sur Gallica
  7. Le Temps du 9 janvier 1867 sur Gallica
  8. Le Temps du 10 janvier 1867 sur Gallica
  9. À ne pas confondre avec le mécanicien : il s'agit d'un agent de sécurité imposé par l'article 17 de l'ordonnance du 15 novembre 1846 modifiée par décret du 1er mars 1901 portant règlement d'administration publique sur la police, la sûreté et l'exploitation des chemins de fer, selon lequel «chaque train de voyageurs, de marchandises ou mixte devra être accompagné : - 1° d'un mécanicien et d'un chauffeur par machine (...)- 2° du nombre de conducteurs et de garde-freins qui sera déterminé, suivant le nombre des véhicules, suivant les pentes, et suivant les appareils d'arrêt ou de ralentissement, par le ministre des Travaux publics, sur la proposition de la Compagnie»...
  10. Le Journal des Débats politiques et littéraires du 14 avril 1867, p. 2.

Voir aussi[modifier | modifier le code]