23e régiment d'infanterie vieux-prussien

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23e régiment d'infanterie vieux-prussien
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Type
Siège
Pays

Le 23e régiment d'infanterie vieux-prussien, est créé en 1713 et dissous en 1806, après la capitulation d'Erfurt et Stettin face à Napoléon Ier.

Le numéro 23 lui est attribué à partir de 1737.

Historique[modifier | modifier le code]

Lieutenants-généraux[modifier | modifier le code]

Son histoire est intimement liée à celle des lieutenant-généraux Jean de Forcade de Biaix (en), qui, en tant que commandant historique, lui donna son nom, et son fils, Friedrich Wilhelm Quirin von Forcade.

Jean de Forcade de Biaix commanda le régiment pendant 13 ans, de à [1].

Son fils le commanda pendant 17 ans, du à [1].

Batailles[modifier | modifier le code]

Pendant la grande guerre du Nord, le régiment s'est battu en Poméranie en 1715 et 1716.

À partir de 1716, sa garnison est établie à Berlin. Ses recrues provenaient du Brandebourg, plus précisément des districts de Niederbarnim, Oberbarnim, Stolpe et Teltow ainsi que des villes de Liebenwalde et Oranienbourg.

Guerre de Succession d'Autriche[modifier | modifier le code]

Au début de la guerre de Succession d'Autriche en 1740, le régiment participa à l'invasion de la Silésie. En 1741, il se battit à Grodzisk Wielkopolski et à la bataille de Mollwitz puis, en octobre, pris part au second siège de Nyza. En 1742, il prit part à la campagne de Moravie, et, en 1744, à la campagne de Bohême. Le , le régiment participa à la bataille de Hohenfriedberg, et le de la même année, à la bataille de Soor.

Guerre de Sept Ans[modifier | modifier le code]

Le , lorsque la Prusse envahit la Saxe, le régiment faisait partie du corps central menée par Frédéric II. Il était plus précisément incorporé au corps de Karl Friedrich Albrecht, Markgrave zu Brandenburg-Schwedt. Cette colonne centrale s'est placée aux alentours de Brietzen et s'avançait le long de l'Elbe vers Torgau et Wittemberg, laissant Meißen sur sa gauche. Après avoir campé le à Rothschönberg, il atteint finalement Wilsdruff. Pendant que la principale armée prussienne s'avançait à la rencontre des Autrichiens à la Bataille de Lobositz (1er octobre), le régiment von Forcade resta aux alentours de Pirna pour y maintenir enfermée l'armée saxonne qui capitula le .

Au printemps 1757, il prit part à l'invasion de la Bohême, puis participa le à la bataille de Reichenberg pendant laquelle il était déployé au centre de la première ligne du duc de Brunswick. Le , le régiment participa à la bataille de Prague pendant laquelle il fut déployé sur la première ligne de la brigade de Bevern. Il perdit 22 officiers et 602 hommes de troupe pendant cette bataille à cause des violents combats ayant eu lieu près de Roketnitz.

À la fin du mois d'août, le régiment faisait partie de la petite armée assemblée en hâte à Dresde par Frédéric II pour marcher sur la Thuringe et s'opposer à l’invasion de la Saxe par les Franco Impériaux. Le à la bataille de Rossbach, il est sur la première ligne de l'aile gauche, sous le commandement du Lieutenant général Friedrich Heinrich Ludwig "Prince Henri". Le à la bataille de Leuthen, le régiment est déployé au sein de la brigade de Geist, sur la première ligne d'infanterie, au centre du dispositif, et subit de lourdes pertes.

Le , le régiment escorta le train de bagages jusqu'à Politz à la suite de l'échec de l'invasion de la Moravie. Le il accompagna Frédéric II de Silésie vers Dohna pour contenir l'invasion russe du Brandebourg. Le , il fit jonction avec les forces de Dohna à Manschnow, puis, deux jours après, occupa Darmietzel avec le bataillon de grenadiers 1/23, afin de sécuriser le franchissement de la rivière Mietzel. Le le régiment combattit à la bataille de Zorndorf où il constituait la 1re ligne de l'aile droite menée par le Comte de Dohna. Pendant la poursuite des unités russes en fuite, il s'empara de la plus grande partie du trésor, des bagages et de l'artillerie. Le , quand il devint clair que l'armée russe se retirait lentement vers Landsberg, Frédéric II assembla les troupes qu'il avait amenées de Silésie et partit pour la Saxe où sa présence était requise de toute urgence. Le , le régiment escorta Frédéric quand celui-ci se rendit personnellement à Weißenberg pour reconnaître les environs d'Hochkirch. Le il prit part à la bataille de Hochkirch pendant laquelle il était déployé en première ligne, entre Hochkirch et la brigade de cuirassiers d'Hans Joachim von Zieten. C'est lui qui se porta au secours des trois bataillons de grenadiers en difficulté pendant la bataille. Il repoussa plusieurs bataillons autrichiens avant d'être contourné par les Dragons wallons et submergé.

En 1759, le régiment resta au camp de Schmottseiffen et ne prit part à aucune action.

Lors de la campagne Austro-Russe de Silésie, le régiment s'est battu à la bataille de Liegnitz le . Il était alors déployé sur l'aile gauche. Le , il participa à la bataille de Hochgiersdorf. Et le , il prit part à la bataille de Torgau pendant laquelle il perdit environ 600 hommes, tués ou blessés, dont 15 officiers.

Le , le régiment participa à la bataille de Burkersdorf, déployé sur l'aile droite sous le commandement du lieutenant-général Manteuffel. Entre août et septembre, il était présent au siège de Schweidnitz et faisait partie du corps de Manteuffel basé à Barsdorf jusqu'au .

Pendant la guerre, les grenadiers des compagnies d'aile étaient mélangés avec les grenadiers de régiment d'infanterie no 1 Winterfeldt, pour former le bataillon de grenadiers 1/23.

Commandants du régiment[modifier | modifier le code]

Drapeaux[modifier | modifier le code]

Drapeau du régiment
  • Drapeau du colonel (Leibfahne): Champ blanc. Médaillon central blanc entouré d'un laurier argenté avec couronne d'argent. Un aigle noir tenant une épée et des éclairs surmonté d'un parchemin bleu sur lequel on peut lire la devise « Pro Gloria et Patria » en argent est placé dans le médaillon. Quatre monogrammes placés dans les coins : couronnes, lauriers et chiffre FR. Quatre grenades argentées dans le champ également.
  • Drapeau du régiment (Kompaniefahnen) : semblable au drapeau du colonel mais le médaillon central et les quatre monogrammes de coin sont bleus et non blancs.

Les piques utilisées comme hampes sont de couleur noire.

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Frédéric II de Prusse disait de ce régiment « Quand j'ai besoin de bons soldats, c'est ce régiment que je vais voir »[réf. nécessaire].

Il fut l'objet en 1906 d'un poème de Georg von Kries mis en musique par Hans Hertel[2].

Texte original Essai de traduction

Das Regiment Forcade
hat nie ein Feind besiegt,
obschon seit fünfzig Jahren
im Wind sein Banner fliegt.

Es brachte jeder Feldzug
ihm neue Ehr' und Ruhm,
und König Friedrich sagte:
"Das nenn' ich Heldentum!".

Und will ich Helden sehen,
seh' ich dies Regiment!
Doch Kriegesglück ist launisch,
Nacht ist's, und Hochkirch brennt.

Von allen Grenadieren
steht auch nicht einer mehr.
Es kämpft nur noch ein Junker
und endlich fällt auch er.

Das rote Herzblut fließet,
die bleiche Lippe spricht:
"Forcade ist nie gewichen,
auch heute wichen wir nicht".

Le régiment Forcade
ne fut jamais vaincu,
Bien que depuis cinquante ans
son drapeau flotte au vent.

Il récolte à chaque campagne
son lot de gloire et d'honneurs,
et le roi Frédéric a dit :
"Voilà de l'héroïsme".

"Et si j'ai besoin de héros
Je vais voir ce régiment !"
Mais la chance du soldat a tourné,
Cette nuit là, où Hochkirch brûlait.

De tous les grenadiers
il n'en reste pas un.
Le Junker se bat seul
et finit par chuter.

Un sang rouge s'écoule de son cœur,
Mais de ses lèvres pâles s'échappe :
"Forcade n'a jamais abandonné,
ce n'est pas aujourd'hui qu'on va nous l'enlever."

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Anonyme (peut être Karl Wellner): Montierung des Königlich Preussischen Armee
  • Bleckwenn, Hans: Die Uniformen der Preußischen Infanterie 1753-1786, Teil III/t. 3, Osnabrück 1973
  • Bleckwenn, Hans: Die friderzianischen Uniformen 1753-1786, t. I, Infanterie I, Osnabrück 1984
  • Deutsche Uniformen, t. 1, Das Zeitalter Friedrich des Großen, 240 images of Herbert Knötel d. J., Text and explanations by Dr Martin Letzius, published by Sturm-Zigaretten GmbH, Dresden: 1932
  • Die Bewaffnung und Ausrüstung der Armee Friedrichs des Großen: Eine Dokumentation aus Anlaß seines 200. Todesjahres, 2 erw. Auflage, Raststatt 1986
  • Engelmann, Joachim and Günter Dorn: Die Infanterie-Regimenter Friedrich des Grossen, Podzun-Pallas, 2000
  • Funcken, Liliane et Fred, Les Uniformes de la guerre en dentelle
  • Guddat, Martin: Grenadiere, Musketiere, Füsiliere: Die Infanterie Friedrichs des Großen, Herford 1986
  • Hohrath, Daniel: The Uniforms of the Prussian Army under Frederick the Great from 1740 to 1786; Vol. 2; Verlag Militaria, Vienne, 2011, p. 188-193
  • Menzel, Adolph von: Die Armee Friedrich's des Großen, Berlin: 1851/57
  • Schirmer, Friedrich: Die Heere der kriegführenden Staaten 1756-1763, publié par KLIO-Landesgruppe Baden-Württemberg, Neuauflage 1989
  • Schmalen: Accurate Vorstellung der sämtlich Koeniglichen Preusischen Armee Worinnen zur eigentlichen Kenntniss der Uniform von jedem Regiment ein Officier und Gemeiner in Völliger Montirung und ganzer Statur nach dem Leben abgebildet sind., Nürnberg, 1759
  • Summerfield, Stephen: Prussian Musketeers of the War of the Austrian Succession and Seven Years War: Uniforms, Organisation and Equipement of Musketeer Regiments, Ken Trotman Publishing: Huntingdon, 2012, p. 82
  • Tressenmusterbuch von 1755[Quoi ?]
  • Uniformes prussiens et saxons, Bilderhandschrift, 1758 (Deutsches Historisches Museum, Berlin)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]