Ésaïe Gasc

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Ésaïe Gasc
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MontaubanVoir et modifier les données sur Wikidata
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République de Genève (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Ésaïe Gasc, né le à Genève et mort le à Montauban, est un pasteur et théologien genevois. Il est professeur à la faculté de théologie protestante de Montauban de 1809 à sa mort, en 1813.

Biographie[modifier | modifier le code]

Son père, Louis Gasc, est un huguenot français originaire de Lacaune, réfugié pour des raisons religieuses dans le premier quart du XVIIIe siècle à Genève, chantre à la cathédrale saint-Pierre. Il bénéficie du statut d'« habitant » en 1735[1]. Sa mère est Marie Guitard.

Ésaïe Gasc soutient sa thèse de théologie publiquement en 1771 puis, après ses derniers examens, il est accepté par la Compagnie des pasteurs de Genève en 1772. Il accède à la bourgeoisie de Genève en 1774. Il épouse Etiennette-Louise Dominicé à Vandœuvres[2]. Il est nommé pasteur-catéchiste à Saint-Gervais le . Il est banni de Genève après la révolution manquée de 1782, pour une durée de dix ans[1], et prend un poste dans l'église wallonne de Hanau en Hesse de 1784 à 1786, pour lequel il reçoit une recommandation de la Compagnie des pasteurs de Genève, qui atteste que « son exil de Genève n'avait d’autres causes que des raisons politiques », puis à Constance (1786-1790), dans une église créée pour les réfugiés genevois[1], en 1789, il est rappelé à Genève, à la demande de la Compagnie des pasteurs qui fait une démarche pour que son bannissement soit levé, et il est rétabli dans ses fonctions et nommé pasteur à Cartigny puis à Genève (1790-1793)[3].

En 1793, il quitte ses fonctions pastorales et est élu, le , membre de l'Assemblée nationale de Genève, il est soupçonné de participer aux événements de Terreur révolutionnaire d'. Il appartient au Conseil législatif en 1795 et est secrétaire d’État en 1798. Il est signataire du traité de réunion à la France qui fait de Genève le chef-lieu du département français du Léman. Gasc ne retrouve pas sa place dans la compagnie des pasteurs.

En 1809, il est nommé professeur à la faculté de théologie de Montauban, qui vient d'être créée, et prend ses fonctions en [4]. Ses positions théologiques libérales et antitrinitaires suscitent des contestations de la part des orthodoxes. Les premières contestations viennent de Lasalle, d'un pasteur dont le frère est étudiant à la faculté de Montauban. Elles sont relayées à Nîmes, Montpellier, Anduze, Alès, et jusqu'à Toulouse[1], et Daniel Encontre, ancien pasteur et professeur à l'université de Montpellier, porte son argumentation sur la confession de foi, pour réfuter les thèses de Gasc. Des pasteurs de Nîmes lui opposent quant à eux, dans des courriers qu'ils lui adressent, la « doctrine reçue » de l'Église réformée[5]. Gasc accepte des « concessions nécessaires à la conservation de son poste »[6]. Il meurt de façon subite peu après, le , juste avant la reprise des cours, ce qui éteint la polémique[7]. Il est remplacé par Daniel Encontre.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Charles Dardier, Ésaïe Gasc, citoyen de Genève, sa politique et sa théologie. Genève - Constance - Montauban 1748-1813, Paris, Fischbacher, 1876.
  2. Daniel Robert, « Ésaïe Gasc », dans André Encrevé (dir.), Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine. 5 Les Protestants, Paris, Beauchesne, (ISBN 2701012619), p. 212-213.
  3. Olivier Fatio, « Esaïe Gasc », dans Dictionnaire historique de la Suisse, (lire en ligne).
  4. Robert 1961, p. 216.
  5. Robert 1961, p. 242-243.
  6. Robert 1961, p. 244.
  7. Daniel Robert, « Esaïe Gasc », dans Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 2 : D-G, Les Éditions de Paris/Max Chaleil, , p. 752-753

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]