Émilienne Morin

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Émilienne Morin
En 1935
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Émilienne Léontine MorinVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Mimi Morin, Mimi FAIVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Conjoint

Émilienne Léontine Morin, née le à Angers (Maine-et-Loire, France) et morte à Quimper le , est une sténodactylographe, anarcho-syndicaliste française, compagne de Buenaventura Durruti[1],[2].

En 1936, elle participe, au sein de la colonne Durruti, à la guerre d'Espagne. Elle est alors surnommée « Mimi-FAI » du nom de la Fédération anarchiste ibérique (FAI)[3],[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

Fille d'Étienne Morin, militant anarcho-syndicaliste, Émilienne Morin fréquente très jeune les milieux révolutionnaires et est active au sein des Jeunesses syndicalistes[5].

En 1916, elle est la secrétaire du journal pacifiste et antimilitariste, Ce qu’il faut dire fondé par Sébastien Faure et Mauricius pour s'opposer au « Manifeste des Seize ».

En 1924, elle se marie avec le militant libertaire italien Mario Cascari dont elle divorce rapidement.

Avec Durruti et leur fille Colette en février 1936 à Barcelone.

Le , elle rencontre Buenaventura Durruti à la Librairie internationale anarchiste de Paris. Elle devient sa compagne jusqu'à sa mort[6].

En , Durruti est expulsé en Belgique et Émilienne abandonne son emploi de sténodactylographe pour le rejoindre à Bruxelles[7] où vivent alors de nombreux anarchistes espagnols dans une semi-clandestinité. Elle y rencontre notamment, au début de 1928, Lola Iturbe.

Le jeune couple mène une vie difficile. Il arrive qu'elle travaille alors que son compagnon est au chômage et s'occupe des tâches ménagères[8],[9].

En 1931, ils rejoignent l'Espagne où la Seconde République vient d’être proclamée. Elle participe alors aux activités et aux publications de la Confédération nationale du travail.

Le nait leur fille, Colette Durruti[10] qu'Émilienne Morin élèvera quasiment seule, avec l'aide d'une amie faisant office de nourrice, Teresa Margaleff, compte-tenu des nombreuses absences et emprisonnements de Durutti[11].

Lors de la révolution sociale espagnole de 1936, Émilienne rejoint la colonne Durruti sur le front d’Aragon[12],[13]. Dès le mois d'août[14], elle est parmi les administrateurs du quartier général de la colonne, dont elle est la responsable du service de presse[15].

Le Durruti est tué sur le front de Madrid. Émilienne est présente à son enterrement, le à Barcelone.

Elle rentre en France en 1937 et mène campagne, par la plume et par la parole, en faveur des révolutionnaires espagnols.

Elle collabore à la Solidarité internationale antifasciste (SIA) animée par Louis Lecoin et Nicolas Faucier (notamment pour récolter des fonds et de l’aide pour les réfugiés espagnols internés dans les camps du sud de la France[16]), ainsi qu’au journal Le Libertaire, organe de l'Union anarchiste, dans lequel elle publie ses souvenirs du front en .

Après la guerre, elle garde des liens étroits avec nombre de réfugiés libertaires espagnols.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Iconographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de)Michael Hinz, Der Zivilisationsprozess : Mythos oder Realität ? : Wissenschaftssoziologische Untersuchungen zur Elias-Duerr-Kontroverse, Springer-Verlag, 2013, page 200.
  2. (es) Miguel Iñiguez, Esbozo de una Enciclopedia histórica del anarquismo español, Fundación de Estudios Libertarios Anselmo Lorenzo, Madrid, 2001, page 193.
  3. (es) George Sossenko, Aventurero idealista, Université de Castille La Mancha, 2004, page 112.
  4. Jacques Delperrié de Bayac, Les Brigades internationles, Fayard, 1968, page 64.
  5. Abel Paz, Durruti : un anarchiste espagnol, Quai Voltaire, 1993, page 117.
  6. Abel Paz, Durruti : le peuple en armes, Éditions de la Tête de feuilles, 1972, page 501.
  7. José Peirats, The CNT in the Spanish Revolution, volume 2, PM Press, 2011, page 221.
  8. (de) Bettina Bannasch, Carl Freytag, Erinnern und Erzählen: der Spanische Bürgerkrieg in der deutschen und spanischen Literatur und in den Bildmedien, Gunter Narr Verlag, 2005, lire en ligne.
  9. (en) Yves Frémion, The Orgasms of History : 3000 Years of Spontaneous Insurrection, AK Press, 2002, page 167.
  10. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : Buenaventura Durruti.
  11. « MORIN [DURRUTI], Émilienne, Léontine « MIMI » - [Dictionnaire international des militants anarchistes] », sur militants-anarchistes.info (consulté le )
  12. Liliane Meffre, Carl Einstein, 1885-1940 : itinéraires d'une pensée moderne, Presses Paris Sorbonne, 2002, page 288.
  13. Stéfanie Prezioso, Jean Batou, Ami-Jacques Rapin, Tant Pis Si la Lutte Est Cruelle : Volontaires Internationaux Contre Franco, Syllepse, 2008, page 235.
  14. (es) Antonio Morales Toro, Javier Ortega Pérez, El Lenguaje de Los Hechos : Ocho Ensayos en Torno a Buenaventura Durruti, Los Libros de la Catarata, 1996, page 82.
  15. Jean-Pierre Barou, La guerre d'Espagne ne fait que commencer, Seuil, 2015, lire en ligne.
  16. Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : Aurèle Patorni.

Sources[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]