Élections municipales de 1884 à Paris

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Élections municipales de 1884 à Paris
80 conseillers de Paris
et
Type d’élection Élection municipale
Républicains autonomistes
Républicains radicaux, radicaux, radicaux socialistes
Sièges obtenus 35 en diminution 4
Républicains municipaux
Républicains modérés, républicains indépendants, progressistes, républicains conservateurs
Sièges obtenus 33 en stagnation
Conservateurs, monarchistes, bonapartistes
Sièges obtenus 10 en augmentation 2
Socialistes
Sièges obtenus 2 en augmentation 2

Les élections municipales de 1884 à Paris se déroulent le et [1].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Les conseillers de Paris sont élus pour une durée de trois ans, contrairement à ceux du reste de la France, élus pour une durée de quatre ans. L'élection se fait au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans le cadre du quartier. Chaque quartier administratif dispose ainsi d'un conseiller de Paris[1]. Les maires et adjoints d’arrondissements sont nommés, conformément à la loi du promulguée par le gouvernement d'Adolphe Thiers et qui prive Paris d'un maire[2]. L’État administre directement la ville de Paris par le biais du préfet de la Seine et du préfet de Police[3].

Contexte[modifier | modifier le code]

Le scrutin est marqué par l'émergence du courant autonomiste. En effet, le statut d'exception de la capitale est contesté à plusieurs reprises par le Conseil municipal de Paris, au sein duquel des propositions et vœux pour un retour dans le droit commun ou une autonomie plus large sont adoptés. Le un important projet de réforme élaboré par le conseiller radical Sigismond Lacroix, inspiré par les traditions révolutionnaires et défendant le retour d'un maire de Paris accompagné d'adjoints, est adopté. L'autonomie communale devient ainsi le principal clivage, tandis que l'ancien clivage entre les républicains et monarchistes est moins marqué[4].

D'une part, les radicaux se réclament de l'autonomie municipale à partir du projet Lacroix et forment les « républicains autonomistes » regroupés au sein du « groupe de l’autonomie communale », de l'autre part les républicains qui ne souhaitent pas aller plus loin que le cadre légal du Conseil municipal se font appeler « républicains municipaux » et siègent au « groupe républicain radical du Conseil municipal de Paris ». Ces républicains municipaux sont toutefois surtout des modérés ou opportunistes[4]. La troisième tendance est celle des monarchistes et conservateurs, dirigés par le légitimiste Ferdinand Riant[5].

Résultats[modifier | modifier le code]

Les autonomistes remportent les élections, avec 35 sièges sur 80, face aux républicains municipaux qui conservent leurs 33 sièges. Les conservateurs et monarchistes progressent légèrement en obtenant 10 sièges. L'autre fait marquant du scrutin est le retour des socialistes, qui étaient absents depuis la fin de la Commune de Paris, et gagnent 2 sièges alors qu'ils avaient échoué en [4].

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Nobuhito Nagaï, Les conseillers municipaux de Paris sous la IIIe République, Paris, Publications de la Sorbonne, , 375 p. (ISBN 2-85944-440-8, lire en ligne), p. 48
  2. Pierre Guillaume et Sylvie Guillaume, « Élans et pesanteurs, le réformisme républicain au XIXe siècle », dans Réformes et réformisme dans la France contemporaine, Armand Colin, , 240 p. (ISBN 9782200249465, lire en ligne), p. 19
  3. « Conseil municipal de Paris », sur Mairie de Paris (consulté le )
  4. a b et c Nobuhito Nagaï, Les conseillers municipaux de Paris sous la IIIe République, Paris, Publications de la Sorbonne, , 375 p. (ISBN 2-85944-440-8, lire en ligne), p. 51
  5. Nobuhito Nagaï, Les Conseillers municipaux de Paris sous la IIIe République (1871-1914), Paris, Publications de la Sorbonne, 2002, p. 55-56.